Great Eastern - Définition

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Great Eastern
SS Great Eastern peu avant son lancement en 1858SS Great Eastern peu avant son lancement en 1858
Noms : Leviathan
Type : Paquebot
Histoire
Quille posée : 1er mai 1854
Lancement : 31 janvier 1858
En service : 17 juin 1860
Statut : Démoli en 1889 - 1890
Caractéristiques techniques
Longueur : 211 m
Maître-bau : 25 m
Déplacement : 32 000 t
Tonnage : 18 915 tjb
Propulsion : 4 machines à vapeur pour les roues à aubes, 1 moteur pour l'hélice ; six mâts, 1 686 m² de voile
Puissance : 6 MW
Autres caractéristiques
Passagers : 4000
Équipage : 418
Chantier : Messrs Scott, Russel & Co. of Millwall, Londres
Armateur : Great Eastern Ship Company

Le Great Eastern fut un bateau imaginé par Isambard Kingdom Brunel. Il fut le plus grand navire jamais construit à son époque, avec une capacité d'embarquement de 4 000 passagers sans qu'il soit nécessaire de le réapprovisionner entre la Grande-Bretagne et la côte est des États-Unis. Il fut le premier paquebot géant.

Le navire fut construit en partenariat avec l'un des principaux constructeurs de son temps, John Scott Russell, sur les bords de la Tamise, dans les chantiers navals de Millwall, situés en aval du "London bridge" à Londres . Russell était cependant en grandes difficultés financières, ce que ne savait pas Brunel, et qui occasionnerait de nombreux retards. Ce fut le dernier grand projet de Brunel, qui eut un malaise sur le pont du navire et mourut quelques jours plus tard.

Le Great Eastern à Hearts Content, juillet 1866
Le Great Eastern à Hearts Content, juillet 1866

Le navire fut lancé en 1858, après de nombreuses difficultés techniques (après un premier lancement raté, il fut remis à l'eau 3 mois plus tard). Il mesurait 211 mètres (692 pieds) de long, 25 mètres (83 pieds) de large, 18 mètres (60 pieds) de haut. Le tirant d'eau était de 6,1 mètres (20 pieds) à lège et 9,1 mètres (30 pieds) à pleine charge, pour un poids de 32 000 tonnes. En comparaison, le Persia, lancé en 1856, mesurait 119 mètres (390 pieds) de long et 14 mètres (45 pieds) de large.

La coque fut entièrement construite en tôle d'acier de 19 mm, avec une double coque. À l'intérieur, le navire était divisé en deux compartiments de 107 mètres (350 pieds) de long et de 18 mètres (60 pieds) de haut, différentes cloisons les divisant alors en 19 compartiments plus petits. La propulsion se faisait par roue à aubes (17 mètres de diamètre) et par hélice (7,3 mètres de diamètre). Quatre moteurs à vapeur actionnaient les roues à aubes, et un autre l'hélice. La puissance totale était estimée à 8,000 hp (6 MW).

Fin 1858, afin d'éviter une banqueroute causée par les coûts de construction et le surcoût du lancement raté, la Eastern Steam Navigation Company, propriétaire du Great Eastern le revend à la Great Ship Company pour la somme de £160,000. La Great Ship Company décide d'exploiter le navire sur l'Atlantique Nord et espère transporter entre 4000 et 5000 personnes à chaque traversée. Le 17 juin 1860 le Great Eastern appareille de Southampton en direction de New York. Il ne transporte que 43 passagers dont 8 invités. Au retour, seul 200 billets ont été vendus. Le navire roule affreusement et supporte mal le gros temps ce qui rend la traversée très inconfortable. Le Great Eastern ne fera que 12 voyages en 4 ans, sans jamais faire le plein de passagers et ponctués de nombreux incidents et accidents qui coûteront cher à la Great Ship Company. Finalement la compagnie est mise ne faillite en 1863 et le navire est désarmé.

Le Great Eastern est alors vendu pour £25,000 (son coût de construction avait été de £500 000), et utilisé comme câblier. Il fut notamment utilisé en 1865 pour poser les 4 200 km (2 600 miles) du câble télégraphique transatlantique, ainsi qu'à diverses autres poses de câbles jusqu'à son démantellement en 1889. Une légende dit que les dépouilles de deux ouvriers furent découvertes ; ils auraient été enfermés vivants dans la double coque 30 ans plus tôt.

Ce navire inspira à Jules Verne, qui avait effectué à son bord une traversée de l'Atlantique, son roman "Une ville flottante", et à Victor Hugo un passage de la La Légende des Siècles[1]

Notes et références

  1. [...] Le dernier siècle a vu sur la Tamise
    Croître un monstre à qui l'eau sans bornes fut promise,
    Et qui longtemps, Babel des mers, eut Londre entier
    Levant les yeux dans l'ombre au pied de son chantier.
    Effroyable, à sept mâts mêlant cinq cheminées
    Qui hennissaient au choc des vagues effrénées,
    Emportant, dans le bruit des aquilons sifflants,
    Dix mille hommes, fourmis éparses dans ses flancs,
    Ce Titan se rua, joyeux, dans la tempête ;
    Du dôme de Saint-Paul son mât passait le faîte ;
    Le sombre esprit humain, debout sur son tillac,
    Stupéfiait la mer qui n'était plus qu'un lac [...]

    (Victor Hugo, La Légende des Siècles, Tome II, Vingtième siècle, Pleine mer)
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