L'accessibilité du Web, c'est, selon Tim Berners-Lee, directeur du W3C et inventeur du World Wide Web:
" Mettre le Web et ses services à la disposition de tous les individus, quel que soit leur matériel ou logiciel, leur infrastructure réseau, leur langue maternelle, leur culture, leur localisation géographique, ou leurs aptitudes physiques ou mentales. "
Ainsi définie, il apparaît que l'accessibilité du Web représente un aspect de l'accessibilité numérique.
Afin d'atteindre ces buts généraux et généreux, le W3C a créé des recommandations à travers le projet WAI (Web Accessibility Initiative) en 1996. Ces recommandations sont organisées selon trois points de vue :
Les lignes de conduite les plus à jour pour les logiciels d’édition de HTML, les éditeurs de page ou logiciel de publication de site Web créant le code HTML, sont celles des Authoring Tools Accessibility Guidelines dans leur version 1.0, datant de février 2000. Une traduction (non officielle) est disponible en français.
Depuis la publication des ATAG 1.0, sont sortis les systèmes de gestion de contenu et les blogues pour lesquels les ATAG 2.0 sont en chantier. Une version francophone de l'ATAG 2.0 candidate est signalée en bas de page.
Les recommandations en ce qui concerne le contenu s'adressent à tous les distributeurs de contenu numérique sur Internet. Ces directives se nomment les Web Content Accessibility Guidelines. Leur dernière version officielle en date est la WCAG 1.0. Les travaux continuent, et une version de travail des WCAG 2.0 est ouverte à commentaires sur le site du W3C.
Afin de tirer le meilleur parti des sites Web accessibles, il est essentiel que les outils de consultation de ces sites soient eux-mêmes utilisables par des personnes handicapées. C’est dans l'intention de définir des recommandations à ce sujet qu’ont été écrites les User Agent Accessibility Guidelines, qui en sont actuellement à leur version 1.0 (en).
Même si rendre un site web accessible est intéressant pour tous les publics, les solutions d'accessibilité ne visent qu'un marché restreint (principalement les personnes handicapées et, dans certains cas, les personnes âgées). L'évolution du marché n'a pas suffi à faire prendre en compte cette obligation citoyenne. C'est pourquoi de nombreux pays en sont venus à prendre des dispositions législatives.
Une loi a été votée pour contraindre les agences fédérales à respecter les normes en vigueur dans ce pays. Cette loi, la Section 508 ne s'applique donc pas aux services publics locaux.
En mai 2000, le Conseil du Trésor du Canada a approuvé les Normes et directives sur la Normalisation des sites Internet (NSI). Elles imposent à toutes les institutions visées aux Parties 1, 1.1 et 2 de la Loi sur la gestion des finances publiques de se conformer aux règles d’accessibilité de la cellule Web Accessibility Initiative (WAI/W3C WCAG 1.0) de priorité A et AA.
L'accessibilité du Web entre dans le cadre plus général de l'accessibilité numérique, sur laquelle la Commission européenne travaille.
Plusieurs États de l'Union européenne ont établi, ou sont sur le point d'établir, des législations plus ou moins contraignantes en matière d'accessibilité du Web.
En 2004 s'ouvre une première phase d'incitation à l'accessibilité des sites des services de l'Etat, des collectivités territoriales et des établissements publics : l’Agence pour le Développement de l'Administration Electronique (ADAE) adopte un " Référentiel accessibilité des services Internet de l’administration ". Celui-ci est issu des travaux du centre de ressources et de recherche Accessiweb créé par l'association BrailleNet sur la base de la norme internationale WCAG1.0, complétés par des préconisations ergonomiques. Il n'a pas de caractère obligatoire.
L'obligation d'accessibilité est légalement créée par l'article 47 de la loi du 11 février 2005 (n° 2005-102) pour " l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ", qui énonce : " Les services de communication publique en ligne des services de l'État, des collectivités territoriales et des établissements publics qui en dépendent doivent être accessibles aux personnes handicapées. " Le texte sur le site de l'assemblée ou . A cet effet, un nouveau cadre de référentiel adapté est nécessaire.
La DGME (Direction générale de la Modernisation de l'État) est le moteur du projet, avec la mise en place du Référentiel général d'Accessibilité des Administrations. Complément du Référentiel général d'interopérabilité, le RGAA est une méthode de déploiement progressif et d'évaluation de l'accessibilité des contenus Web telle qu'elle est définie par la norme internationale WCAG1.0, au niveau le plus élevé (AAA).
Par ailleurs, des associations agissent pour promouvoir l'accessibilité du Web aux personnes handicapées. Elles fournissent notamment des guides aidant dans la réalisation de sites accessibles ou des solutions permettant l'utilisation de sites existants par des personnes handicapées. Citons par exemple, par ordre alphabétique :
Les recommandations du WAI, de portée internationale, proposent un ensemble de solutions pour permettre la réalisation de sites Web accessibles. Elles supposent cependant une prise en compte à chaque étape de la conception : l'accessibilité des contenus est plus une démarche intégrée tout au long de la chaîne de production qu'une surcouche technique spécifique.
Un certain nombre des points de contrôle des WCAG étant automatisables, de nombreux outils ont été mis au point afin de faciliter le développement, ou la validation, de sites Web accessibles.
L'automatisation est partiellement applicable :
Dans les deux cas néanmoins, la plupart des points de contrôle comme la pertinence des intitulés de lien ou des alternatives textuelles, les changements de langue, la dégradation harmonieuse de la présentation et des contenus selon le dispositif de rendu... ne sont pas automatisables, ou ne le sont que partiellement sous forme d'assistance à la validation humaine.
Ces outils automatiques ne peuvent donc être à eux seuls des garants de l'accessibilité.
Parmi les outils disponibles :
Pour tester l'accueil des aveugles et malvoyants (en particulier différentes formes de daltonisme, vous pouvez télécharger gratuitement A-Designer, un produit qui simule diverses déficiences visuelles et fait un rapport détaillé pour chacune d'entre elles. Ce produit fonctionne en feuille à feuille et teste du point de vue d'une seule déficience à la fois.