La membrure, en construction navale traditionnelle, est l'assemblage de diverses pièces de bois ou de métal qui forment les couples (le "squelette") sur lequel le revêtement extérieur, appelé bordé ou bordage, sera fixé pour former la coque. Le revêtement intérieur, s'il existe, s'appelle alors le vaigrage.
De la section des pièces qui les composent, de leur qualité et de leur assemblage, ainsi que de leur espacement dépendent la solidité et la rigidité de la coque du navire mais aussi leur poids et leur coût de fabrication. De même, leur conception, leur tracé et la qualité de leur découpe faisaient que les lignes d'eau des œuvres vives offraient plus ou moins de résistance à l'avancement, plus ou moins de stabilité et plus ou moins de port en lourd aux bateaux selon ce qui était privilégié.
En construction "bois" les membrures peuvent être sciées ou ployées. Cette dernière technique, plus respectueuse du fil du bois, est néanmoins plus longue à mettre en œuvre. Sous l'impulsion de Colbert, une grande quantité de forêts furent plantées en France (forêt des Landes, Forêt de Tronçais, etc.) afin de fournir le bois nécessaire à la construction de bateaux de qualité. Les arbres furent quelquefois reliés entre eux ou bridés afin de fournir des pièces de forte section déjà cintrées. L'apparition des membrures métalliques a permis de gagner un temps considérable dans la construction en fournissant des pièces plus résistantes pour un coût de fabrication moindre grâce à la standardisation.
Les procédés modernes de fabrication ont permis de supprimer la plupart des membrures dans les navires, en les remplaçant par des caissons renforcés par endroits par de simples sur-épaisseurs ou par des cloisons. Ceci a permis d'augmenter considérablement les volumes intérieurs, tant en plaisance qu'au fret.