AMX-56 Leclerc | |
![]() Leclerc MBT |
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Caractéristiques générales | |
Équipage | 3 hommes : opérateur de tourelle, pilote, chef de char |
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Longueur | 6,88 m (9,87 m avec le canon) |
Largeur | 3,60 m |
Hauteur | 3,09 m |
Masse au combat | 56 tonnes |
Blindage et armement | |
Blindage | polyvalent modulaire et évolutif, en composite multi-couches et aciers de différentes duretés pour le glacis et composite pour le blindage latéral |
Armement principal | 1 x 120 mm OTAN stabilisé à âme lisse et chromé canon GIAT CN120-26/52 cal. à chargement automatique (40 obus dont 22 préchargés) cadence de tir de 6 cps/min |
Armement secondaire | 1 x 12,7 mm mitrailleuse coaxiale (950 coups à 600 cps/min) 1 x 7,62 mm mitrailleuse en tourelle 2 x 9 pots lanceurs (fumigène, grenade et leurre) |
Mobilité | |
Moteur | moteur diesel silencieux Wärtsilä V8X-1500 hyperbar doté d’une turbine à gaz Turboméca intégrée et couplé à une transmission entièrement automatique SESM ESM 500 (à 5 rapports avant et 2 rapports arrière) 1500 ch/DIN à 2500 tr/min |
Suspension | oléopneumatique |
Vitesse sur route | 72 km/h sur route >50 km/h en tout-terrain 38 km/h en marche arrière |
Puissance massique | 26,78 cv/tonne |
Autonomie | 500 à 650 km |
Le char Leclerc ou AMX-56 est un char d'assaut français, fabriqué par Nexter (anciennement GIAT Industries).
Malgré des débuts difficiles et une mise au point très longue, il a fini par devenir l’un des plus modernes et efficaces chars au monde devenant actuellement l'unique char lourd de l'Arme blindée cavalerie, permettant enfin à la France et à ses clients d'assurer la relève de l’AMX-30 vieillissant. Le prix unitaire d'un char Leclerc a été évalué à 8,6 millions de dollars en mars 2006 (Source: Forecast International).
La prise de conscience, au cours des années soixante-dix, par l'armée française, des insuffisances de l’AMX-30 B2, provoqua en 1977, l’établissement d'un cahier des charges, nommé EPC, pour Engin Principal de Combat. L’achat de véhicules étrangers, comme le Char M1 Abrams, le Char Leopard 2, ou le Char Merkava fut envisagé, puis rejeté. De même en 1979, un programme combiné avec l'Allemagne sur la base du Leopard 2, n’aboutit pas. Ne restait plus que la solution de la construction d’un modèle national et des études débutèrent donc. Contrairement aux autres programmes occidentaux, on misa plus sur une protection active que passive, dans le but de limiter la masse finale du véhicule. La mobilité permettant les esquives et la conduite de tir furent particulièrement soignées.
Restait, pour produire le véhicule, à trouver un partenaire, pour éviter un coût prohibitif par exemplaire produit. Une commande venant des Émirats arabes unis de 390 véhicules s’ajoutant au 426 prévus pour l'armée française, rendait le projet réalisable et, en 1986, le projet démarra enfin sous le nom de Leclerc (référence à Philippe Leclerc de Hauteclocque, maréchal de France), six prototypes furent produits aussitôt.
En 1990, la production de série débuta, avec les quatre exemplaires de la tranche 1, qui furent utilisés principalement lors de tests comparatifs avec du matériel étranger. Puis les 17 de la tranche 2 et ceux de la tranche 3 furent livrés. Ils amélioraient, respectivement, le dessin de la tourelle et le blindage de la caisse. Même si le char était reconnu comme ayant un potentiel certain, ces premières séries mirent en évidence, plusieurs défauts de jeunesse, en particulier au niveau du moteur et de la suspension, ces lots furent rapidement retirés du service actif et convertis à d'autres tâches.
Il a été décidé de moderniser toutes les tranches précédant le standard tranche 9 sous la désignation de Série 2 OPS à partir de 2005, au moins pour la deuxième série.
À Satory, en 2004, la tranche 10 fut présentée. Elle est équipée d'un nouveau viseur chef équipé d'un télémètre laser et d'une caméra thermique IRIS, ainsi que d'un nouveau blindage. Elle constitue le début de la troisième série (SXXI) et une production de 96 exemplaires. A partir de 2007, tous les SXXI sont portés au standard tranche 11. Ils sont équipés du système de gestion du champ de bataille ICONE. La production du char Leclerc devrait atteindre 842 exemplaires au total, dont 406 pour l'armée française.
Selon le projet de loi de finances 2005 présenté au Sénat, voici les chiffres prévus (sous toute réserve) :
En 2007, on dipose de 406 chars en parc dont 380 en ligne (4 régiments de 80 Leclerc). De plus dans les prochaines années le leclerc disposera d'un kit de furtivité et d'une protection accrue contre le sniping.
En 2004, le taux de disponibilité opérationnel était de 60 %.
L’armée des Émirats arabes unis devrait, elle, recevoir 390 chars plus 46 dépanneurs.
Les premiers Leclerc ont été commissionnés en 1992, trop tard pour la guerre du golfe en 1991, et n'ont, jusqu'à présent pas été employés dans une guerre globale.
Quinze chars Leclerc de l'armée française et quinze des Émirats arabes unis ont été déployés au Kosovo de 1999 à 2002 dans le contexte de la force de maintien de la paix de l'OTAN. Leurs performances ont été jugées satisfaisantes par le Parlement français.
En 2006, treize Leclerc ont été déployés au Sud-Liban pour la mission de maintien de la paix avec la FINUL. C'est le 6/12RC d'OLIVET qui assure le premier mandat.
En 2003, seulement 23 chars ont été acceptés par la DGA contre une prévision de 45. En 2004, ce furent seulement 12 chars qui furent livrés au lieu de 45 prévus.
Ces retards résultent des mouvements sociaux dans GIAT industries, mais aussi de la non-acceptation par la DGA des chars livrés, du fait de leurs défauts de qualité (ces derniers concernent notamment les tourelles, dont la rotation pose des problèmes de sécurité, et le viseur camera thermique).
En fin d'année 2005, le char Leclerc est confronté à de nouvelles difficultés : les patins en aluminium, qui s'usent trop vite, doivent être remplacés par des patins en acier. Les délais de livraison de l'industriel immobilisent de nombreux blindés.
Le fonctionnement des récupérateurs de tir ne s'avère pas satisfaisant, de même que les épiscopes qui présentent des défauts d'étanchéité. Ceux-ci sont fabriqués en République tchèque et en République populaire de Chine ; alors que ceux construits en Chine ont passé les tests de contrôle avec succès, les épiscopes tchèques posent problème.
La disponibilité du Leclerc est inférieure à 40% en 2005 contre 60% en 2004.
Tous ces problèmes seront réglés courant 2007 a assuré GIAT Industries.
Le contrat de vente de blindés lourds Leclerc fut conclu avec les Emirats Arabes Unis en 1993. Cet Etat prévoyait la livraison de 390 chars de bataille, de 46 dépanneurs et de munitions à partir de 1994, pour un montant de 3,2 milliards de dollars.
Afin d'obtenir ce marché, le prix du char Leclerc fut calculé au plus juste, alors que son coût de fabrication unitaire augmentait. De plus, le modèle que Giat Industries s'était engagé à livrer différait pour partie de celui qui avait été développé pour l'armée de terre française.
Ces difficultés diverses ont abouti à une interruption des livraisons en 2000. Le processus d'acceptation n'a repris qu'en juin 2001, au terme d'une négociation difficile.
Le contrat émirien a constitué un apport de charge considérable pour l'entreprise au cours des dernières années. À titre d'exemple, en 2001, l'exécution de ce contrat représentait environ 25 % de l'activité globale productive de Giat Industries. Cependant, son exécution a conduit à des pertes considérables pour l'entreprise, estimées à plus de 1,3 milliards d'euros en 2000.
Ce contrat a connu un aléa supplémentaire. Un plan d'acomptes favorable avait permis à Giat de dégager des réserves de trésorerie. Mais ces sommes ont fait l'objet de prises de risques inconsidérées, qui ont entraîné des pertes de change d'un montant de 150 millions d'euros.
Le Leclerc reste assez classique, dans l'agencement général, il présente cependant des innovations technologiques lui permettant de rester comparativement plus petit et très maniable par rapport à ses principaux compétiteurs.
Tout d'abord, il met en œuvre une suspension hydropneumatique de moindre masse et volume par rapport aux barres de torsion classiques et évite d’avoir recours à un stabilisateur très perfectionné pour l’armement. Dans le même but, les galets et les chenilles sont en aluminium, ces dernières possèdent en outre un revêtement en caoutchouc vulcanisé qui réduit les frottements et le bruit. Cependant, ces chenilles se sont révélées impropres au service, et devront être remplacées à l’avenir.
La motorisation est fournie par un moteur extrêmement novateur, mais capricieux et difficile à mettre au point, le V8X-1500 hyperbar à huit cylindres en V turbocompressé, intégrant une turbine à gaz chargée d'alimenter le premier étage du compresseur et éventuellement le système électrique quand le moteur est arrêté. Cette combinaison permet des accélérations époustouflantes pour un char, puisqu'il peut accélérer de 0 à 32 km/h en cinq secondes, d'autant que le moteur diesel est presqu’aussi silencieux qu’une turbine. Les problèmes subis par les premiers Leclerc, sont venus de la gestion électronique de ce moteur, entre autres de capteurs, mais ils semblent résolus dorénavant. L'échappement des gaz sur l'arrière gauche de la caisse est refroidi, pour éviter une trop grande signature thermique. La transmission est du type automatique hydromécanique avec cinq rapports avant et deux arrière. Le freinage est aussi très puissant, avec un décélérateur aux grandes vitesses et deux freins à disque sur les barbotins, auxquels s’ajoute un frein de parcage mécanique. Les réservoirs ont une capacité de 1300 litres et sont utilisés comme éléments de protection du char. Un système de ravitaillement à haute pression permet leur remplissage en deux minutes. Deux bidons supplémentaires de 200 litres, largables en urgence, sont montés à l’arrière de la caisse, ils ne peuvent être utilisés au combat car ils limitent le débattement de la tourelle.
Le pilote prend place à l’avant gauche de la caisse, par une petite trappe difficile d’accès, au vu de sa position juste au dessous de la mitrailleuse coaxiale. Il dispose de trois épiscopes (deux latéraux avec dégivrage et un central, tous équipés de lave glace ). L'épiscope central est équipé d'un "I.L" (Intensificateur de Lumière) autorisant un pilotage nocturne. Le char se manœuvre par le biais d'un volant central, accompagné à sa droite d'un levier de vitesse permettant l'inversion de la marche du tank, et à sa gauche de divers indicateurs, tels que la vitesse du char, le régime moteur, sa température ou encore le carburant restant. Le pilote dispose sur l’épiscope central d'un indicateur de position de la tourelle, et pour plus de précision d’un petit miroir braqué sur la partie numérotée du puits de celle-ci, lui permettant de tenir compte de la position du canon lors du déplacement. A la droite du pilote, se trouve un barillet contenant dix-huit obus et des réservoirs de carburant.
Le chef de char est sur la gauche du canon et le tireur sur la droite. Tous les deux disposent du même palonnier de commande électrique, leur permettant de pointer et tirer avec les armes de bord. On trouve 8 boutons sur le palonnier. Celui-ci peut opérer selon un mode spécial dit tachimètrie, rendant possible la prédiction de la position future de la cible en fonction de sa vitesse. Le viseur du tireur (VTI), possède un grossissement en voie jour de 3,3 en grand champ, un de 10 fois en petit champ, et une voie nuit avec la caméra thermique. (grossissement x3 x10 et x20 en fonction zoom). Le chef de char dispose en plus d'un viseur indépendant avec, lui aussi, deux voies (jour x2,5 et x10 ; nuit x2,5) et huit épiscopes disposés autour de son écoutille, lui permettant le repérage des objectifs. Le canon embarqué est un CN120-26, fabriqué par Giat. De calibre de 120 mm à âme lisse et d'une longueur de 52 calibres, il est chambré pour tirer les munitions standards de l'OTAN à douilles combustibles. La masse totale du canon est de 3.5 t. Les munitions normales antichars sont :
L'armement est complété par une mitrailleuse coaxiale de 12,7 mm et une mitrailleuse de 7,62 sur la tourelle pour l 'autodéfense.
Le blindage est du type modulaire, ce qui permet le remplacement rapide après une bataille et l'évolution quand de nouveaux types de protection apparaissent.
Chars Leclerc tropicalisés (TROP) pour les Émirats arabes unis. Cette version tropicalisée est équipée :
Il se décline en deux versions :
Les chars destinés à l'armée française sont répartis en séries, puis en tranches, à savoir :