Johnny Herbert est un pilote automobile anglais né le 25 juin 1964 à Romford, Londres. Il s'est notamment illustré en Formule 1, ainsi que dans les épreuves d'Endurance.
Après un parcours classique en karting, Johnny Herbert s'illustre dans les formules de promotion, où il s'affirme comme l'un des plus grands espoirs du sport automobile britannique. Vainqueur du Formula Ford Festival de Brands Hatch en 1985, il devient ensuite champion britannique de Formule 3 en 1987. Cette même année, il effectue ses premiers tours de roue en Formule 1 en réalisant de probants essais privés à Imola pour le compte de l'écurie Benetton où il fait jeu égal avec le pilote leader et espoir italien Alessandro Nannini qui a déjà disputé 47 GP. En 1988, passé en Formule 3000 internationale, Johnny Herbert voit sa trajectoire brutalement interrompue par un terrible accident survenu sur le tracé de Brands Hatch. Relevé avec de graves blessures aux jambes et aux chevilles, Herbert semble perdu pour le sport automobile de haut niveau.
Pourtant, quelques mois plus tard, il est présent à l'ouverture du championnat du monde de Formule 1 1989 au Brésil. Malgré les incertitudes autour de l'état physique de Herbert, le directeur sportif de Benetton Peter Collins a tenu à respecter le contrat signé avec le pilote britannique juste avant son accident. Incapable de marcher normalement, obligé de se déplacer sur un petit vélo et d'être porté par ses mécaniciens pour entrer dans sa voiture, Herbert stupéfait les observateurs en terminant son tout premier GP à une remarquable quatrième place, mieux que Prost neuf ans plus tôt, aussi bien qu'Alesi trois mois plus tard. La suite est plus difficile. Rattrapé par les séquelles de son terrible accident (un nerf coincé au niveau de la cheville le prive de la force nécessaire pour appuyer sur les pédales), Herbert s'avère de plus en plus inapte au pilotage d'une F1. Il touche le fond au GP du Canada où il manque sa qualification. La disgrâce de son protecteur Peter Collins lui est fatale puisque l'une des premières décisions de Flavio Briatore, le nouveau directeur sportif de Benetton, est de le limoger durant l'été pour le remplacer par Emanuele Pirro. Herbert retrouve ponctuellement un volant en fin d'année chez Tyrrell en remplacement de Jean Alesi, lorsque ce dernier est retenu par le championnat de Formule 3000.
Sans volant pour le championnat du monde de Formule 1 1990, on le retrouve en toute fin d'année chez Lotus (où Peter Collins est le nouveau directeur sportif) en remplacement de Martin Donnelly gravement blessé lors des essais du GP d'Espagne (et qui ne conduira plus en F1). C'est encore chez Lotus que Herbert poursuit sa carrière en 1991, mais seulement de manière ponctuelle car Lotus, désargentée, donne la priorité aux pilotes payants tels Julian Bailey ou Michael Bartels aux côtés du débutant finlandais Mika Häkkinen. Cette année là, Herbert dispute également le championnat de Formula Nippon et participe aux 24 heures du Mans. Une expérience qui se conclut par une victoire historique au volant de la fameuse Mazda 787 à moteur rotatif. C'est la première victoire d'une telle motorisation et d'un constructeur nippon en terre mancelle. Mais perclu de crampes après avoir assuré le dernier relais, Herbert est absent de la cérémonie de la victoire.
Herbert doit attendre la saison 1992 pour pouvoir enfin réaliser une saison complète en Formule 1, toujours chez Lotus. Il fait alors jeu égal avec le futur champion du monde Mika Häkkinen. Les deux pilotes montrent l'exemple d'une collaboration parfaite tant au volant de leur monoplace que dans le paddock où ils passent leur temps à se faire des blagues de potaches. Cette bonne entente a certainement contribué aux bons résultats de Lotus tout au long de la saison 1992. Herbert reste deux saisons supplémentaires chez Lotus. En 1993, il réalise un course d'anthologie sous une météo capricieuse à Donington : il ne change qu'une seule fois de pneumatiques et garde ses slicks sous une pluie battante, alors que Prost passera 7 fois par les stands. Ron Dennis, manager de McLaren propose alors à Lotus d'éponger leurs dettes contre la libération d'Herbert mais il se verra opposer un refus catégorique. Courant 1994, après plusieurs coups d'éclat (malheureusement jamais récompensés), il est rappelé par Flavio Briatore. Après un transit d'une course dans l'écurie française Ligier (détenue par Briatore), il dispute les deux dernières épreuves de la saison pour le compte de l'écurie Benetton. Ces piges préfigurent son engagement complet en 1995 aux côtés de Michael Schumacher qui le réclame comme coéquipier. Mais la saison 1995 de Herbert n'est pas si idyllique que prévue. Il remporte certes ses deux premières victoires en GP, mais se fait surtout dominer par Schumacher. En l'espace de quelques mois, celui qui passait encore courant 1994 pour un pilote d'avenir voit sa réputation ternie.
A partir de 1996, Herbert est engagé par l'écurie helvétique Sauber où il reste pendant trois saisons, avec des prestations contrastées, souvent dominé qu'il est par ses équipiers (Frentzen en 1996 et Alesi en 1998). En saison 1999, il signe chez Stewart Grand Prix, où il a du mal à prendre ses marques en début de saison face à son son équipier Rubens Barrichello qui connait déjà la monoplace. Alors que certains veulent le pousser à la retraite, il connait un sursaut d'orgueil en fin de saison et s'impose au GP d'Europe disputé au Nürburgring. Cette victoire, la première de l'écurie Stewart Grand Prix en Formule 1 lui vaut de conserver sa place l'année suivante en F1 chez Jaguar Racing (propriété de Ford) bâtie à partir de la structure Stewart, mais avec à nouveau des performances décevantes.
Sans volant de titulaire pour 2001, Herbert effectue toutefois des apparitions en tant que pilote essayeur pour Arrows, avant de quitter la F1 pour se concentrer sur les épreuves d'Endurance. Intégré à la puissante usine Audi, il remporte notamment les 12 heures de Sebring en 2002.
En 2005, il fait son retour en Formule 1 au sein de l'équipe Jordan Grand Prix (qui prend début 2006 le nom de Midland F1) en qualité de directeur de la communication. Mais fin septembre 2006, le rachat de Midland F1 par Spyker provoque son départ.
Année | Ecurie | Châssis | Moteur | Pneus | GP disputés | Points inscrits | Classement |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1989 | Benetton Tyrrell |
B188 018 |
Cosworth V8 Cosworth V8 |
Goodyear Goodyear |
6 | 5 | 14e |
1990 | Lotus | 102 | Lamborghini V12 | Goodyear | 2 | 0 | n.c. |
1991 | Lotus | 102B | Judd V8 | Goodyear | 7 | 0 | n.c. |
1992 | Lotus | 102D 107 |
Cosworth V8 | Goodyear | 16 | 2 | 14e |
1993 | Lotus | 107B | Cosworth V8 | Goodyear | 16 | 11 | 9e |
1994 | Lotus Lotus Ligier Benetton |
107C 109 JS39B 194 |
Mugen V10 Mugen V10 Renault V10 Cosworth V8 |
Goodyear Goodyear Goodyear Goodyear |
16 | 0 | n.c. |
1995 | Benetton | B195 | Renault V10 | Goodyear | 17 | 45 | 4e |
1996 | Sauber | C15 | Cosworth V10 | Goodyear | 16 | 4 | 14e |
1997 | Sauber | C16 | Petronas V10 | Goodyear | 17 | 15 | 10e |
1998 | Sauber | C17 | Petronas V10 | Goodyear | 16 | 1 | 15e |
1999 | Stewart | SF3 | Cosworth V10 | Bridgestone | 15 | 15 | 8e |
2000 | Jaguar | R1 | Cosworth V10 | Bridgestone | 17 | 0 | n.c. |