Bugatti Type 35 - Définition
La Bugatti Type 35 "Grand Prix" est l'archétype de la voiture de course de La Marque.
Equipée à l'origine d'un moteur à 8 cylindres à simple arbre à cames en tête de 2,0 l, la Type 35 a connu de nombreuses évolutions.
Les Type 37, 39 et 51 sont des variantes de la Type 35.
La T35 a couru pour la 1ère fois au Grand Prix de Lyon en 1924 et s'est forgé un palmarès prestigieux entre 1924 et 1933.
A partir de 1933, les courses automobiles étaient dominées par les Italiens Alfa Romeo et Maserati et par les Allemands Mercedes et Auto Union, largement soutenus par leurs régimes nationalistes pour lesquels la course automobile était un moyen de propagande, avec lesquels un constructeur isolé comme Bugatti ne pouvait rivaliser.
Les dernières voitures d'usine alignées en compétition par Bugatti furent la Type 54 (8 cyl., 2 ACT, 4,9 l), qui remporta le GP de l'Avus en 1933, et la Type 59 (2,8 l puis 3,3 l), mais en 1934 elles étaient déjà techniquement dépassées.
Les variantes de la T35 et les modèles dérivés : T37, T39 et T51
Tous ces modèles sont basés sur le même châssis et portent la même carrosserie.
Type 35 et dérivés : moteurs 8 cylindres à simple ACT (1924-31)
- T35 voiture de grand prix de la catégorie 2 l
- T35A "course imitation" : version simplifiée, aussi appelée "Tecla"
- T35C variante à compresseur de la T35
- T35T version 2,3 l (cylindrée autorisée pour la Targa Florio)
- T35B variante à compresseur de la T35T, aussi désignée par T35TC
- T39 voiture de grand prix de la catégorie 1,5 l
- T39A variante à compresseur de la T39
Type 37 et dérivés : moteurs 4 cylindres (1926-30)
- T37 voiture de grand prix de la catégorie 1,5 l
- T37A variante à compresseur de la T37
Type 51 et dérivés : moteurs 8 cylindres à double ACT (1931-35)
Sous l'influence de son fils Jean, Ettore Bugatti a développé une nouvelle culasse à double arbre à cames en tête, favorisant le remplissage, pour améliorer les performances du bloc 8 cyl. de la T35.
Ces voitures sont désignées sous le Type 51. Elles étaient toutes équipées d'un compresseur volumétrique.
Les détails qui distinguent les T51 dans leur apparence des T35 n'échapperont pas aux yeux du bugattiste averti : sur le tableau de bord, la magnéto est située sur le côté gauche alors qu'elle est située au centre sur la T35, l'évent du clapet de décharge du compresseur est situé plus bas sur le capot que sur les T35C et B, les roues en alliage des T51 sont coulées en une pièce alors que la jante et le voile sont assemblés par des boulons sur la T35, et le réservoir de la T51 comporte 2 orifices de remplissage.
- T51 voiture de grand prix de la catégorie 2 l
- T51-1 version 2,3 l
- T51A version 1,5 l
Spécifications
| mod. | A | C | cc | cyl. | distr. | carb. | ch | carr. | année |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| T35 | 60 mm | 88 mm | 1 991 cc | 8 | 24-SOHC | 2 N/A | 100 | R | 1924/31 |
| T35A | 60 mm | 88 mm | 1 991 cc | 8 | 24-SOHC | 2 N/A | 75 | S/R | 1926/29 |
| T35C | 60 mm | 88 mm | 1 991 cc | 8 | 24-SOHC | 1 S/C | 125 | - | - |
| T35T | 60 mm | 100 mm | 2 262 cc | 8 | 24-SOHC | 2 N/A | 110 | R | 1924/31 |
| T35B | 60 mm | 100 mm | 2 262 cc | 8 | 24-SOHC | 1 S/C | 150 | R | 1924/31 |
| T37 | 69 mm | 100 mm | 1 496 cc | 4 | 12-SOHC | 1 N/A | 60 | S | 1926/30 |
| T37A | 69 mm | 100 mm | 1 496 cc | 4 | 12-SOHC | 1 S/C | 85 | R | 1926/30 |
| T39 | 60 mm | 66 mm | 1 493 cc | 8 | 24-SOHC | 2 N/A | 100 | R | 1924/31 |
| T39A | 60 mm | 66 mm | 1 493 cc | 8 | 24-SOHC | 1 S/C | 130 | R | 1926/27 |
| T39? | 51.3 mm | 66 mm | 1 092 cc | 8 | 1 S/C ? | ||||
| T35? | 52 mm | 88 mm | 1 494 cc | 8 | 1925/26 | ||||
| T51 | 60mm | 88mm | 1991cc | 8 | 16-DOHC | 1 S/C | 160 | R | 1931/35 |
| T51-1 | 60 mm | 100 mm | 2 262 cc | 8 | 16-DOHC | 1 S/C | 180 | R | 1931/35 |
| T51A | 60 mm | 66 mm | 1 493 cc | 8 | 16-DOHC | 1 S/C | 130 | R | 1931/35} |
N/A: pas de compresseur
S/C ("supercharged"): compresseur volumétrique
R ("racing"): carrosserie de type "course"
S ("sports"): carrosserie de type "sport/tourisme"
Principales victoires en course
Type 35 : moteur à simple ACT
1924
- GP de San Sebastian
1925
- GP de Rome
- Targa Florio
- GP d'Italie
1926
- GP de Rome (1. Maggi)
- Targa Florio (1. Costantini, 2. Minoia, 3. Goux)
- GP de France (1. Goux, 2. Costantini)
- GP d'Europe (1. Goux, 2. Costantini)
- GP d'Italie (1. ‘Sabipa’, 2. Costantini)
- GP de Milan (1. Costantini, 2. Goux, 3. Farinotti)
- GP d'Espagne (1. Costantini, 2. Goux)
- GP d'Angleterre (2. Campbell)
1927
- GP de Rome
- Targa Florio
- GP de Milan
- GP d'Espagne
- GP de San Sebastian
1928
- GP de Rome
- Targa Florio
- GP de France
- GP d'Europe
- GP d'Espagne
- GP de San Sebastian
1929
- GP de Rome
- Targa Florio
- GP de Monaco
- GP de France
- GP d'Allemagne
- GP d'Espagne
- GP d'Australie
1930
- GP de Rome
- Targa Florio
- GP de Monaco
- GP de France
- GP d'Europe
- GP d'Australie
Type 51 : moteur à double ACT
1931
- Targa Florio
- GP de Monaco
- GP de France
- GP d'Italie
- GP de Monza
- GP de Belgique
- GP d'Allemagne
- GP de Dieppe
- GP de Tunis
- GU du Maroc
- GP de Tchécoslovaquie
- GP d'Australie
1932
- GP de Rome
- Targa Florio
- GP de Dieppe
- GP de Tunis
- GP d'Oran
- GP de Tchécoslovaquie
- GP d'Australie
1933
- GP de Monaco
- GP de Monza
- GP de Belgique
- GP d'Espagne
- GP de Dieppe
Bibliographie
L'ouvrage de référence sur les Bugatti de Grand Prix tant pour l'histoire que pour la technique :
- (en) H.G. Conway, Grand Prix Bugatti, éd. The Bugatti Trust, 2004