Talbot-Matra Murena | ||||||||||||||||||||||||||||
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Constructeur : Talbot-Matra | ||||||||||||||||||||||||||||
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La Murena est la dernière collaboration entre le constructeur Simca devenu Talbot après son intégration au groupe PSA et Matra Automobile, filiale automobile du groupe Matra. Elle fut produite entre 1980 et 1983 (millésimes 1981 à 1984).
La structure est un châssis cadre autoporteur en tôles embouties et soudées. Elle possède un caractéristique rare, sa protection anticorrosion par galvanisation à chaud. La caisse est plongée dans un bain de zinc en fusion, qui recouvre intégralement les tôles telle une soudure continue. 20 kg de zinc sont ainsi déposés sur une couche de 65 microns. En plus de la protection anticorrosion cette technique ajoute un formidable gain en rigidité du châssis de près de 45 %. Les seules autres automobiles à avoir bénéficié de ce procédé sont la Renault Espace (générations I à III) et la Renault Avantime également conçues et produites par Matra.
La Murena reprend le concept inauguré par la Matra-Simca Bagheera. Il y a une seule rangée de trois places. Ce concept est bien plus logique que celui d'une 2+2 traditionnelle dont les deux places arrières sont rarement exploitables. Chaque place possède sont propre siège individuel. Le siège central a un dossier rabattable. Il devient ainsi un accoudoir géant entre les deux places restantes. L'appuie-tête central bascule également pour améliorer la visibilité arrière. La presse reconnait la grande réussite du dessin des sièges, très confortables. Le tableau de bord reprend certaines pièces de grande série des autres production PSA de l'époque. Son esthétique est jugée décevante et sa finition correspond aux standards de l'époque, c'est-à-dire plutôt médiocre.
Deux moteurs sont installés à l'origine : un 1,6 l et un 2,2 l. Le petit moteur 1,6 l est imposé par PSA pour assurer un certain volume de ventes. Au départ, le moteur 2 l commun à Peugeot et Renault devait être utilisé mais la régie Nationale opposa son véto car elle projetait d'utiliser ce moteur sur son nouveau coupé Fuego. Matra fut donc obligé de se rabattre dans la banque d'organes Talbot. A l'origine Matra avait envisagé une autre évolution encore plus puissante de la Murena 2.2, la 4S, dotée d'un moteur multisoupapes de 175 ch et capable de 230 km/h mais le coût excessif et le refus de PSA obligeront Matra à concevoir la "Préparation 142" proposée à partir du millésime 1982.
Moteur | 1,6 l | 2,2 l | 2,2 l Kit 142 et S |
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Type | Transversal | Transversal | Transversal |
Cylindres | 4 cylindres | 4 cylindres | 4 cylindres |
Soupapes | 8 soupapes
2 par cylindre |
8 soupapes
2 par cylindre |
8 soupapes
2 par cylindre |
Arbre à cames | 1 arbre à cames latéral | 1 arbre à cames en tête | 1 arbre à cames en tête spécial |
Cylindrée | 1 592 cm³ | 2 155 cm³ | 2 155 cm³ |
Alésage x course | 80,6 mm x 78 mm | 91,7 mm x 81,6 mm | 91,7 mm x 81,6 mm |
Rapport volumétrique | 9.35 : 1 | 9.45 : 1 | 9.5 : 1 |
Puissance maxi | 65,7 kW (92 ch) à 5 600 tr/min | 70 kW (118 ch) à 5 800 tr/min | 75 kW (142 ch) à 6 000 tr/min |
Couple maxi | 13,5 mkg à 3 200 tr/min | 18,5 mkg à 3 000 tr/min | 19,1 mkg à 3 800 tr/min |
Catalyse | Non | Non | Non |
Type de carburant | RON 97 | RON 97 | RON 97 |
Carburation | 1 carburateur double corps Weber 36 DC NVA 16 | 1 carburateur inversé double corps Solex 34 CIC F | 2 carburateurs double corps Solex 40 ADDHE, collecteur d'admission à 4 conduits séparés |
kilomètre départ arrêté | 33,3 s | 30,4 s | 29,1 s |
0 à 100 km/h | 11,8 s | 9,3 s | 8,4 s |
Vitesse maxi | 182 km/h | 197 km/h | 210 km/h |
Consommation | 6 à 10,5 l/100 km | 6,9 à 12,3 l/100 km | 6,9 à 13,9 l/100 km |
La Murena est très équilibrée, à tel point que la presse automobile de l'époque regrette le manque de puissance. Le châssis est capable d'encaisser des moteurs bien plus puissants que le 2,2 l 118 ch. La tenue de route pardonne beaucoup d'erreurs de conduite, sauf sur les 2.2 de pré-série testées par la presse : la partie arrière du châssis fait preuve d'un manque certain de rigidité. Cette erreur de conception sera vite résolue par l'adoption de bras de suspension renforcés puis par l'adjonction d'une barre anti-rapprochement boulonnée sous la voiture. Quant à son confort, il se révèle être de très haut niveau. La vie à bord est très agréable avec des sièges très bien conçus, mais une planche de bord à la finition perfectible (nous sommes en France et en 1980, la qualité n'est pas la priorité...) La place centrale manque cependant de largeur et le levier de vitesses empiète sur son espace.
En 1983 le phénomène des GTI s'installe en Europe. Ce sont de petites berlines légères équipées de moteurs puissants. L'époque n'est plus aux coupés sport comme la Murena ou les Opel Manta, Volkswagen Scirocco, Renault Fuego etc. Les ventes de la Murena sont bien plus faibles que celles de son aînée la Bagheera, vendue à près de 50 000 exemplaires et l'avenir de la Murena n'intéresse plus PSA. De plus le contrat liant PSA à Matra Automobile arrive à son terme. L'avenir de la Murena est scellé. Matra commence à travailler avec Renault pour la création d'une automobile révolutionnaire : l'Espace. Le monocorps conçu par Matra ne sera pas la dernière Talbot mais symbolisera la "voiture à vivre" de Renault.
La production de la Murena fut modeste(10 680 exemplaires) et les pièces sont encore trouvables sauf certaines comme les feux arrière (en voie de refabrication par souscription chez H.B.Pièces). La sellerie fragile des 2.2 est coûteuse à refaire. Le châssis galvanisé n'a aucun souci de corrosion (sauf en cas de choc mal réparé) ; seuls les bras obliques des suspensions arrière craignent la corrosion et se raréfient. Les interventions mécaniques peuvent se révéler coûteuses à cause de la médiocre accessibilité mécanique (défaut des voitures à moteur central, ici particulièrement en version 2.2), heureusement la fiabilité mécanique est très bonne car les moteurs sont éprouvés. La Murena étonne encore par la modernité de ses lignes, preuve de la réussite de son design.