Wild Weasel - Définition

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F-4G Phantom II wild weasel de l'USAF en 1981 avec une panoplie de missiles air-sol
F-4G Phantom II wild weasel de l'USAF en 1981 avec une panoplie de missiles air-sol
Missile antiradar AGM-88 HARM
Missile antiradar AGM-88 HARM
F-16 armée d'un AGM-88 HARM
F-16 armée d'un AGM-88 HARM

Wild Weasel (belette sauvage) est le surnom donné aux avions de l'USAF chargés de la dangereuse tâche de suppression des défenses aériennes de l'ennemi (Suppression of Enemy Air Defences ou SEAD). Ce nom provient du projet éponyme, premier dédié aux avions de détection et de suppression des SAM. Initialement nommé Ferret (Furet), le code a changé car précédemment utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale par les avions de contre-mesure (ancêtre de la guerre électronique).

Ce type d'avion correspond à la doctrine d'emploi américaine qui vise à créer un appareil dédié à un et un seul rôle. De manière simplifiée, le travail des Wild Weasel est de pousser les défenses anti-aériennes ennemies à désigner l'avion en émettant des ondes radar (illuminer). Ainsi, ces émissions sont tracées jusqu'à leur source par le wild weasel ou ses équipes de soutien aérien, qui peuvent ainsi le localiser, le viser et le détruire. Une analogie simple est le jeu de cache-cache dans le noir, où il est possible d'allumer une lampe-torche pour chercher les autres joueurs. Mais, ce faisant, la position du joueur est révélée aux autres, ce qui leur permet alors de le localiser rapidement.

Historique

Le concept de Wild Weasel a été proposé initialement en 1965 au début de la guerre du Vietnam pour contrer les menaces croissantes de missiles sol-air nord-vietnamiens, grâce à des équipages volontaires utilisant le modèle F à deux sièges en tandem du F-100 Super Sabre. Cependant, le F-100F Wild Weasel I avait une cellule dont le premier vol datait de 1956 et n'avait plus les performances requises pour survivre dans un environnement aussi menaçant.

C'est pourquoi ce rôle a été transféré au cours de l'été 1966 au EF-105F Thunderchief. Cet appareil était une bien meilleure plate-forme et disposait d'un radar plus moderne, d'un équipement de brouillage et d'un armement plus lourd. Il a par la suite été remplacé par une version plus avancée : 61 F105F ont été convertis en F-105G Wild Weasels III.

Cependant, la production du F-105 a été arrêtée en 1964. L'usure prématurée des cellules dédiées à cet usage et le besoin d'un appareil plus sophistiqué ont entraîné la conversion de 36 F-4C, renommés EF-4C Wild Weasel IV. Le F-4E, version plus avancée du Phantom, avec canon embarqué deviendra la base des Wild Weasel V. 106 F-4G ont été construits, avec un premier vol en 1975. Le service opérationnel a démarré en 1978. Cet appareil a pris part à la Guerre du Golfe en 1991 et est resté en service jusqu'en 1996. Cela a été la dernière affectation opérationnelle du F-4.

Aujourd'hui, le rôle de "Wild Weasel" est assumé par les F-16 Fighting Falcon, utilisant les versions C/D et Block 50D de cet appareil dont la production a commencé en 1991.

Depuis 1985, le missile antiradar utilisé par l'USAF et l'aéronavale de l'US Navy est l'AGM-88 HARM.

Le 21 janvier 2008, l'USAF annonce avoir réussi le premier tir d'un missile antiradar depuis un drône QF-4 Phamtom II qui était télécommandé depuis un station au sol à Holloman Air Force Base. Ce type d'application permettrait d'utiliser des appareils normalement voué à la destruction et limiterait le risque pour les avions pilotés [1].

Tactique de mission

Vision américaine

Tir d'essai d'un AGM-45 par un A-4 Skyhawk de l'United States Navy à Naval Air Weapons Station China Lake
Tir d'essai d'un AGM-45 par un A-4 Skyhawk de l'United States Navy à Naval Air Weapons Station China Lake

En 1966, au début de la Guerre du Vietnam, les missions Wild Weasel étaient composées de 4 appareils: 3 F-105D, menées par un F-105F/G biplace. En place arrière de ce dernier, opérait un Officier Systèmes d'Armes (OSA) et ses récepteurs et analyseurs électroniques. Parfois, deux "F", chacun avec un ailier en "D" opéraient indépendamment.

La mission des Wild Weasel était de précéder les escadrilles de combat, nettoyant la route vers la cible des moyens radar surface-air, notamment des batteries de missiles SA-2. Ils quittaient la zone en dernier, retournant vers les bases aériennes thaïlandaises, parfois au bout de missions de plus de 3 heures et demie. Ces missions étaient remplies de plusieurs façons: Soit en piquant agressivement vers les sites de défense aérienne, soit en tirant des missiles air-sol antiradar, soit enfin en localisant visuellement le site, afin d'y effectuer un bombardement de précision. Ces tactiques étaient rendues plus difficiles encore, car effectuées sous le tir des canons anti-aériens, et sous la menace permanente des MiG.

Les F-105F n'utilisaient pas les brouilleurs radar, puisque leur but étaient de s'offrir comme cible afin de protéger les escadrilles de combat, et d'encourager le lancement de plusieurs SAM, dont le panache orange vif permettait une localisation précise aux bombardiers d'escorte.

Avec plusieurs missiles en approche visuelle, il était possible de plonger verticalement sous haut facteur de charge (break) afin de les éviter. Ne pas avoir le contact visuel sur des missiles approchant à trois fois la vitesse de croisière d'un avion de chasse ne pouvait avoir comme conséquence que la perte de l'appareil et l'échec de la mission.

Anecdote

Ecusson Wild Weasel
Ecusson Wild Weasel

La devise officieuse des Wild Weasel américains est (en anglais) YGBSM: "You Gotta Be Shittin' Me", ce qui peut se traduire par " Tu dois être en train de te foutre de moi ". Selon la rumeur, telle aurait été la réponse du premier officier de guerre électronique Wild Weasel, quand on lui aurait décrit pour la première fois ce que sera sa mission.

Les missions étaient si dangereuses, et nécessitaient une telle cohésion dans les équipages, qu'avant de débuter leur tour d'opération, certains équipages fraichement diplomés du "Weasel College" prenaient part à une parodie de mariage pilote-OSA.

Vision française

La politique française, en terme d'aviation militaire, est de favoriser la polyvalence de ses appareils. Dans le cadre de la lutte anti-radar, l'armée de l'air française déploie des moyens classiques (bombes guidées laser, missiles air-surface) en collaboration étroite avec des systèmes de renseignement électromagnétique.

Elle n'a plus de missiles spécialisé pour cette fonction depuis le début des années 1990 et compte sur les forces alliées pour combler ce déficit.

Cette politique d'emploi a été déployée avec succès, notamment au Kosovo [2]

Vision soviétique/russe

L'Armée rouge, puis l'armée russe possèdent une vaste gamme de missiles destiné à la lutte antiradar, et ses vecteurs vont de l'intercepteur MiG-25BM au bombardier tactique Su-24MP emportant des missiles dérivé de missile air-air Kh-25, Kh-27 et Kh-58 au bombardier stratégique Tu-95 Bear emportant un dérivé de l'énorme missile anti-navire Ks-11.

En savoir plus

Notes et références

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