La baie d'Hudson, située au Canada, entre le Québec et l'Ontario, est l'une des plus grandes au monde, entourée par le Québec, l'Ontario, le Manitoba et le Nunavut. L'Organisation hydrographique internationale la considère comme une partie de l'océan Arctique.
Cette baie porte le nom de l'explorateur anglais Henry Hudson qui, en 1610, y fut pris dans les glaces avec son bateau. La baie d'Hudson est historiquement indissociable de la lutte franco-anglaise pour l'Amérique du Nord aux XVIIe et XVIIIe siècles. En effet, elle donnait accès aux vastes territoires de traite des fourrures dont chaque pays voulait obtenir l'exclusivité. Les Français, établis dans la vallée du Saint-Laurent (Nouvelle-France), ont plusieurs fois envoyé des expéditions pour déloger les postes de traite que les Anglais y avait érigé sous l'égide de la Compagnie de la Baie d'Hudson. Les Anglais firent de même avec les postes français. Le tout ne fut réglé qu'après la cession de ce territoire à la Grande-Bretagne en 1713 par les Traités d'Utrecht.
La baie d'Hudson fait près de 1000 km de large et 700 km du nord au sud mais son bassin est peu profond: sa profondeur moyenne est de 125 m mais elle est inférieure à 80 m jusqu'à 100 km de la côte. Le fond est généralement peu accidenté avec seulement quelques dépressions et des bancs peu profonds. La raison en est qu'elle a été formée lors de la dernière glaciation par rabotage du bouclier canadien précambrien par les glaciers.
En observant bien la carte de la baie, on peut remarquer que la partie sud-est de la baie d'Hudson a la forme d'un demi-cercle. Bien qu'aucune preuve ne l'étaie, une hypothèse avancée est que cette forme serait celle de l'un des plus grands cratères d'impact météoritique du monde avec un diamètre d'au moins 300 km[1].
L'afflux des eaux des îles arctiques au nord de la baie et des eaux douces provenant de nombreux fleuves dont le Churchill et le Nelson, maintient dans la baie un niveau plus élevé que le niveau moyen des mers. Ses eaux se déversent donc vers l'océan Atlantique par l'étroit détroit d'Hudson. À cause de ce resserrement, et de la grandeur exceptionnelle de la baie, la masse d'eau peut en faire plusieurs fois le tour avant de sortir.
L'englacement débute en octobre et persiste jusqu'en juin bien que des ouvertures se forment dans la glace, même au plus froid de l'hiver, sous l'action du vent. Le contraste entre ces eaux exposées à l'air libre dont la température est d'environ -2°C et l'air ambiant beaucoup plus froid génère en aval des ouvertures, des chutes de neige importantes mais très localisées.
Après la fonte des glaces, un trafic maritime limité s'installe. En plus des kayaks Inuits, des canots amérindiens, des hors-bords et caboteurs en tous genres, des navires de la Garde côtière canadienne ouvrent des chenaux dans la glace et ravitaillent les villages côtiers. Quelques navires de haute-mer font également escale à Churchill (Manitoba) pour le transport du blé venant des Prairies.
Les terres riveraines de la baie couvrant 324,000 km² sont relativement plates et couvertes de marécages acides. La baie d'Hudson se situe en général au nord de la limite des arbres. La végétation dans le sud est de type muskeg (fondrière de mousse), un mélange de tourbe avec quelques arbres ici et là . Les indiens Crees la nomment d'ailleurs Wiinipekw, Eau vaseuse, le même nom que pour le lac Winnipeg. En allant vers le nord de la baie on rencontre la toundra et le pergélisol car le mercure y est la majeure partie de l'année bien en-dessous du point de congélation.