Méandre - Définition

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Formation d'un méandre : la berge de gauche régresse naturellement sous l'action érosive du courant, alors que la berge de droite avance, le courant moins rapide y déposant des sédiments fixés par les arbres
Formation d'un méandre : la berge de gauche régresse naturellement sous l'action érosive du courant, alors que la berge de droite avance, le courant moins rapide y déposant des sédiments fixés par les arbres
Méandre saumâtres du Delta du Sine Saloum (Sénégal, au sud de la petite côte, au nord de la Gambie, région de mangroves, classé Parc national en 1978
Méandre saumâtres du Delta du Sine Saloum (Sénégal, au sud de la petite côte, au nord de la Gambie, région de mangroves, classé Parc national en 1978
Dans un contexte aride, les méandres augmentent considérablement le linéaire de végétation rivulaire
Dans un contexte aride, les méandres augmentent considérablement le linéaire de végétation rivulaire
Méandres, bras morts et chevelu résultent de la dynamique naturelle des fleuves en plaine.
Méandres, bras morts et chevelu résultent de la dynamique naturelle des fleuves en plaine.
Depuis 500 ans au moins, les méandres et bras morts tendent à disparaître, au profit des axes navigables et canalisés, dont les fonctions écologiques sont très dégradées. C'est le cas par exemple pour le Rhin et le Rhône qu'on tente aujourd'hui de renaturer pour en améliorer la qualité de l'eau
Depuis 500 ans au moins, les méandres et bras morts tendent à disparaître, au profit des axes navigables et canalisés, dont les fonctions écologiques sont très dégradées. C'est le cas par exemple pour le Rhin et le Rhône qu'on tente aujourd'hui de renaturer pour en améliorer la qualité de l'eau
Le méandre de Queuille (Auvergne, France)
Le méandre de Queuille (Auvergne, France)
Méandres du Nowitna - affluent du Yukon - en Alaska ( États-Unis)
Méandres du Nowitna - affluent du Yukon - en Alaska ( États-Unis)

Un méandre est une sinuosité très prononcée du cours d'un fleuve ou rivière qui se produit lorsque la pente est très faible.

Le terme vient du grec Maiandros, désignant un fleuve de Turquie au cours particulièrement sinueux (appelé aujourd'hui le Menderes). Les Grecs anciens l'avaient divinisé (voir l'article Méandre (mythologie)).

Les méandres et le " chevelu " des fleuves évoluent naturellement sous l'effet de l'érosion due au courant, celui-ci continuant à éroder la berge concave, tandis que des alluvions se sédimentent sur la rive convexe. Au fil du temps, un méandre peut finir par se recouper, délimitant un bras mort.

Sur les rivières ou l'amont des fleuves, des espèces telles que le castor peuvent également intervenir en retenant l'eau derrière leurs barrages

Dans les régions agricoles et urbaines, ou ayant fait l'objet d'aménagements hydrauliques, les méandres et les bras-morts tendent à rapidement régresser puis disparaitre au profit de la rectification des canaux, depuis plus de 500 ans en Europe, avec diverses conséquences négatives :

  • accélération des flux d'eau, impliquant ;
  • inondations plus graves et plus fréquentes en aval ;
  • sécheresses accrues en amont ;
  • aggravation de l'érosion, localement ;
  • perturbations écologiques, avec fragmentation écopaysagère et dégradation de l'eau liée à l'artificialisation des berges, et souvent aux écluses et barrages associés à ces aménagements ;
  • moindre alimentation de la nappe phréatique, car la surface et souvent le volume total d'eau du cours des fleuves diminuent, alors que toutes choses égales par ailleurs, c'est la hauteur d'eau qui contrôle la vitesse de percolation vers la nappe (Cf. Loi de Darcy).

Les fleuves depuis longtemps urbanisés ont conservé leurs principaux méandres (p. ex. la Seine, notamment en aval de Rouen), mais ont souvent perdu leur chevelu et la capacité de ces méandres à évoluer, l'urbanisme ou l'agriculture cherchant à les fixer pour des raisons de protection de la propriété publique ou privée.

Typologie

  • méandres de vallée ou méandres encaissés : au fil des siècles, ces cours d'eau ont taillé le roc selon leur formation en méandres. Leur déplacement latéral est extrêmement lent, sinon absent. De telles rivières s'incisent profondément. Un exemple très connu est le fleuve Colorado, aux États-Unis, qui a forgé le Grand Canyon.
  • méandres libres ou de plaine alluviale : ils se déploient dans le lit majeur du cours d'eau ; il s'agit de méandres très mobiles qui peuvent laisser des secteurs très humides ou abandonnés comme les bayous dans le sud des États-Unis[1],[2].

Écologie

La méandrisation fait partie des processus dits de perturbation qui créent de nouveaux milieux, colonisés par les espèces pionnières, puis par un stade secondaire et climacique. ce phénomène contribue à l'hétérogénéité et à la diversité biologique des fleuves, rivières et ripisylves. La méandrisation est un phénomène naturel nécessaire au bon fonctionnement écologique des fleuves, qui devrait être préservé ou restauré pour répondre aux objectifs de bonne gestion de l'eau et de bon état écologique du bassin versant (Cf. Directive cadre sur l'eau en Europe), que l'écologie rétrospective peut intégrer dans les démarches de cartographie des corridors biologiques. Ces processus nécessite que la rivère puisse librement se déplacer dans son lit majeur, ce qui est peu acceptable dans les contexte de propriété privée. En France les documents d'urbanismes (SCOT en particulier) peuvent désigner et protéger les zones d'évolution des cours d'eau.

Méandres remarquables

France

  • Le méandre de Queuille formé par la Sioule dans le département du Puy-de-Dôme.
  • Le méandre de Besançon formé par le Doubs. Le centre historique s'est développé à l'intérieur de ce méandre aujourd'hui appellé la Boucle du fait de sa forme géométrique. Jules César, dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, décrit ainsi le méandre de Besançon: " Le Doubs entoure presque la ville entière d'un cercle qu'on dirait tracé au compas; l'espace que la rivière laisse libre ne mesure pas plus de seize cents pieds... ".
  • Le méandre abandonné par la Vis à Navacelles formant un cirque entre le causse du Larzac et le causse de Blandas.
La Meuse dans les Ardennes française.
La Meuse dans les Ardennes française.

Belgique

  • la Cascade de Coo, plus importante cascade de Belgique, est issue d'un méandre qui fut recoupé au XVIIIe siècle par les moines de l'abbaye de Stavelot. Le méandre mort sert dorénavant de bassin inférieur pour la centrale hydro-électrique de Coo-Trois-Ponts ;
  • un méandre de la Lesse fut naturellement recoupé par une perte d'eau dans un sol karstique au gouffre de Belvaux, aux environs de Han-sur-Lesse, ce qui donna naissance aux grottes de Han ("Han" ou "Ham" étant un nom porté par plusieurs localités de Belgique, signifiant méandre).

Thaïlande

  • la ville historique d'Ayutthaya fut bâtie sur un méandre recoupé par un canal du Chao Phraya.
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