Jacques-Yves Cousteau - Définition

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Jacques-Yves Cousteau
Naissance : 11 juin 1910
Saint-André-de-Cubzac, France
Décès : 25 juin 1997 (à 87 ans)
Paris, France
Nationalité : (petit drapeau) France
Profession : Océanographe
Commandant de la Calypso
Distinctions : Membre de l'Académie Française (fauteuil 17)
Commandeur de la Légion d'honneur
Grand-Croix de l'ordre national du Mérite
Croix de guerre 1939-1945
Officier de l'ordre du Mérite maritime
Commandeur de l'ordre des arts et lettres
Famille : Simone Melchior, son épouse
Illustration : Jacques-Yves Cousteau en 1976.

Jacques-Yves Cousteau (11 juin 1910, Saint-André-de-Cubzac, France - 25 juin 1997, Paris), alias JYC, le Commandant Cousteau ou encore Le Pacha, officier dans la marine française, océanographe, internationalement connu comme le commandant de la Calypso.

Biographie

Jeunesse et débuts de carrière

Fils d’un avocat international, petit fils d'un notaire bordelais, Jacques-Yves Cousteau découvre la mer dans les calanques près de Marseille où sa famille s'est installée. En 1930, après avoir fait ses études préparatoires au prestigieux Collège Stanislas de Paris, il entre à l'École navale de Brest et devient officier canonnier. C'est à Toulon, où il est affecté sur le "Condorcet", que Cousteau a l'occasion de faire ses premières expériences sous-marines, grâce à son ami Philippe Tailliez. En 1936, ce dernier lui prête des lunettes sous-marines Fernez, ancêtres des masques de plongée modernes. Cousteau appartient également au service de renseignements de la marine française et à ce titre, sera envoyé en mission à Shanghai et au Japon (1938) et en URSS (1939).

Marié le 12 juillet 1937 à Simone Melchior, fille d'un cadre d'Air liquide, ils auront deux enfants, Jean-Michel Cousteau (1938) et Philippe Cousteau (1940), qui participeront à l'aventure de la Calypso.

L'invention de la plongée sous-marine moderne (1943)

Les années de la Seconde Guerre mondiale sont décisives pour l'histoire de la plongée. Après l'armistice de 1940, la famille de Simone et Jacques-Yves Cousteau se réfugie à Mégève, où elle se lie d'amitié avec la famille Ichac qui y vit également. Jacques-Yves Cousteau et Marcel Ichac partagent la même volonté de faire découvrir au grand public des lieux inconnus et inaccessibles : pour le premier le monde sous-marin, pour le second la haute montagne. Les deux voisins décrocheront le premier prix ex-aequo du Congrès du film documentaire de 1943, pour le premier film sous-marin français: "Par dix-huit mètres de fond", tourné en apnée l'année précédente aux Embiez (Var) avec Philippe Tailliez et Frédéric Dumas. En 1943, ce sera "Epaves", avec le soutien de l'entreprise marseillaise de renflouage "Marcellin": pour cette occasion, Cousteau et l'ingénieur Émile Gagnan inventent le scaphandre autonome moderne. Il s'agit là de l'amélioration et de la modernisation d'inventions du XIXe siècle (Rouquayrol et Denayrouze) et du début du XXe siècle (Le Prieur). Le brevet qu'il co-déposera pour cette invention le mettra à l'abri du besoin pour le reste de sa vie.

Ayant gardé des liens avec les anglo-saxons (il a passé une partie de son enfance aux Etats-Unis et parle couramment anglais) et avec les gaullistes (amiral Lemonnier), Jacques-Yves Cousteau dont la villa "Baobab" à Sanary (Var) se trouve en face de la villa "Reine" de l'amiral Darlan, se démène pour aider la Marine française à renouer avec les Alliés; il monte une opération commando contre les services d'espionnage Italiens en France, et recevra plusieurs décorations militaires pour faits de guerre. A cette époque, il prend ses distances avec son frère Pierre-Antoine, un "antisémite de plume" rédacteur du journal collaborationniste "Je suis partout", et qui sera condamné à mort en 1946.

Les GERS et l'Élie Monnier (1946-1949)

En 1946, Cousteau et Tailliez montrent à l'amiral Lemonnier le film "Epaves", et l'amiral les charge de mettre en place Groupement de Recherches Sous-marines (GRS) de la Marine nationale à Toulon, devenu un peu plus tard le G.E.R.S. (Groupe d'Etudes et de Recherches Sous-Marines), puis le COMISMER (COMmandement des Interventions Sous la MER) et enfin plus récemment le CEPHISMER.

En 1948, entre missions de déminage, d'exploration sous-marine et d'essais technologiques et physiologiques, Cousteau entreprend une première campagne en Méditerranée à bord de l'Elie Monnier, aviso base du Groupe d’étude et de recherche sous-marine (GERS) de la Marine Nationale, avec Philippe Tailliez, Frédéric Dumas, Jean Alinat et le cinéaste Marcel Ichac. Il participe ensuite au sauvetage du bathyscaphe du Professeur Jacques Piccard, le FNRS II, lors de l'expédition de 1949 à Dakar. Grâce à ce sauvetage, la Marine nationale pourra réutiliser la sphère du bathyscaphe pour réaliser le FNRS III.

La petite équipe entreprend aussi l'exploration de l’épave romaine de Mahdia (Tunisie). C'est la première opération d' archéologie sous-marine utilisant la plongée autonome, ouvrant la voie à une archéologie sous-marine scientifique. Cousteau et le cinéaste Marcel Ichac en ramènent le film Carnet de plongée (présenté et primé au festival de Cannes 1951).

Les aventures de cette période sont racontées dans les deux livres "Le monde du Silence" de Cousteau et "Plongées sans câble" de Philippe Tailliez.

La Calypso et les Campagnes océanographiques françaises (1950)

  • En 1949, Cousteau quitte la Marine pour fonder les Campagnes océanographiques françaises (COF) en 1950. Le brasseur Loël Guiness lui achète son fameux bateau, la Calypso, avec lequel il parcourt les mers les plus intéressantes de la planète ainsi que les fleuves et les rivières. Il effectue aussi des fouilles archéologiques sous-marines en Méditerranée, en particulier au Grand-Congloué (1952).

Pendant ses voyages, il produit de nombreux films (il obtient la Palme d'or au Festival de Cannes en 1956 pour le Monde du silence coréalisé avec Louis Malle) et des livres qui ont contribué à diffuser, avec une popularité sans précédent, la connaissance de la biologie sous-marine.

Avec l'aide de Jean Mollard, il crée la soucoupe plongeante SP-350, un extraordinaire véhicule sous-marin 2 places qui peut atteindre une profondeur de -350 m. L'expérience réussie est rapidement répétée en 1965 avec deux véhicules qui atteignent -500 m.

En 1957, il est élu à la direction du Musée océanographique de Monaco. Il dirigea Précontinent, des expériences de plongée en saturation (immersion de longue durée, maisons sous la mer), et fut l'un des rares étrangers admis à l'Académie des Sciences des États-Unis d'Amérique.

La popularité de Jacques-Yves Cousteau grandissait. En octobre 1960, un volume important de déchets radioactifs devait être immergé en mer Méditerranée par le CEA. Le Commandant Cousteau organisa une campagne de presse qui en moins de deux semaines souleva la population. Le train de déchets fut arrêté par des "sit-in" de femmes, d'hommes et d'enfants qui l'obligèrent à retourner à son point de départ. Le risque fut écarté.

À Monaco au mois de novembre 1960, la visite officielle du président français Charles de Gaulle devint célèbre à cause de leur échange à propos des incidents d'octobre et plus largement à propos des expérimentations nucléaires. L'ambassadeur de France avait suggéré au prince Rainier d'éviter toute rencontre, le prince Rainier maintient la présence de Cousteau lors de la visite du Musée océanographique. Le président demanda amicalement au commandant d'être gentil avec ses savants atomistes, celui-ci lui répondit : "C'est à vos atomistes d'être gentils avec nous". Dans la discussion qui s'ensuivit, Jacques-Yves Cousteau déplora que la décision américaine de ne pas partager les secrets nucléaires avec la France (de crainte que certains savants français, ralliés au communisme, ne les communiquent à l'URSS) ait décidé la France à mener ses propres recherches et expérimentations nucléaires.

La rencontre avec la télévision américaine (ABC, Métromédia, NBC) crée la série '"L'odyssée sous-marine du Commandant Cousteau", avec le personnage du commandant au bonnet rouge (bonnet hérité des scaphandriers "pieds-lourds") destiné à donner aux films un style "aventures personnalisées" plutôt que "documentaires didactiques". A leur sujet, Cousteau expliquait: "les gens protègent et respectent ce qu'ils aiment, et pour leur faire aimer la mer, il faut les émerveiller autant que les informer".

En 1974, il crée The Cousteau Society aux États-Unis d'Amérique, dédiée à la protection et à l'amélioration de la qualité de la vie pour les générations actuelles et futures. Elle est forte de plus de 100.000 membres.

En 1977, il reçoit avec Peter Scott le prix des Nations unies pour l'environnement. En 1985, la médaille de la liberté (Presidential Medal of Freedom) lui est décernée, remise par Ronald Reagan, alors président des États-Unis.

Le 28 juin 1979, lors d'une expédition de la Calypso au Portugal, son second fils, Philippe, son préféré et son successeur désigné, avec lequel il coproduisait tous ses films depuis 1969, meurt coupé par l'hélice de son hydravion Catalina. Cousteau en sera profondément affecté. Il appelle alors son fils aîné, l'architecte Jean-Michel Cousteau, à ses côtés. Cette collaboration durera 14 ans.

Les années 1990

Le 24 novembre 1988, il est élu à l'Académie française, au fauteuil 17, succédant à Jean Delay. Sa réception officielle sous la Coupole a lieu le 22 juin 1989, la réponse à son discours de réception étant prononcée par Bertrand Poirot-Delpech. Après sa disparition, il sera remplacé sous la Coupole, le 28 mai 1998, par Érik Orsenna.

En juin 1990, le compositeur Jean Michel Jarre rend hommage au commandant en intitulant son nouvel album "En attendant Cousteau".

Le 2 décembre 1990, Simone Cousteau décède d'un cancer. Femme de grande caractère, qui avait passé plus de temps que son mari à bord de la Calypso, était l'égérie de l'Équipe Cousteau. En juin 1991, à Paris, Jacques-Yves Cousteau se remarie avec Francine Triplet, dont il a eu (avant son mariage) 2 enfants, Diane et Pierre-Yves. Francine Cousteau poursuit actuellement l'œuvre de son mari à la tête de la Fondation Cousteau et de la Cousteau Society.

À partir de ce moment, les relations entre Jacques-Yves et son fils aîné se déteriorent. Jacques-Yves met fin à leur collaboration. En 1996, il poursuit en justice son fils qui souhaite ouvrir un centre de vacances "Cousteau" dans les îles Fidji.

En 1992, il est invité à la conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement à Rio de Janeiro (Brésil). Il devient alors un conseiller régulier de l'ONU et plus tard de la Banque mondiale.

Cette année-là, il devient président du Conseil pour les droits des générations futures[1].

Jacques-Yves Cousteau s'est éteint le 25 juin 1997. Sa disparition fut fortement ressentie aux États-Unis, où il était l'un des Français les plus populaires. Il a été enterré dans le caveau familial à Saint-André-de-Cubzac (France). Un hommage lui a été rendu par la ville par l'inauguration d'une "rue du Commandant Cousteau", rue qui mène à sa maison natale, où a été apposée une plaque commémorative.

Distinctions

  • Commandeur de l'ordre national de la Légion d'honneur
  • Grand-Croix de l'ordre national du Mérite
  • Croix de guerre 1939-1945
  • Officier du Mérite maritime
  • Commandeur de l'ordre des arts et lettres

L'héritage de Jacques-Yves Cousteau

La découverte du monde sous-marin par le grand public

Cousteau aimait s'appeler lui-même " technicien océanographique ". Beaucoup estiment qu'il était un amoureux sophistiqué de la nature, particulièrement de la mer. Avec son inimitable sourire, et au travers de la télévision, il fit découvrir la vie sous la surface aux peuples de tous les continents et leur fit explorer les infinies ressources du " continent bleu ".

Le travail accompli par Cousteau créa aussi un nouveau genre de communication scientifique qui fut largement critiqué par les tenants du formalisme académique: la télévision a besoin d'une mise en scène qui souvent s'éloigne de la rigueur scientifique. Mais il contribua fortement à la diffusion de la vulgarisation dans toutes les disciplines scientifiques.

Jacques-Yves Cousteau est incontestablement l'une des grandes figures de la seconde moitié du XXe siècle pour l'exploration des mondes sous-marins. Son action aura fait découvrir à plusieurs générations ces derniers mondes inconnus et inexplorés.

Innovations techniques

  • En 1943, Cousteau invente avec Émile Gagnan le scaphandre autonome moderne.

La défense de l'environnement

(à compléter)

Œuvres de Jacques-Yves Cousteau

Livres

  • Le monde du silence, en collaboration avec Frédéric "Didi" Dumas, Éditions de Paris, 1952.
  • La planète des baleines, avec la collaboration de Yves Paccalet, Robert Laffont, 1986.
  • L'Homme, la Pieuvre et l'Orchidée, Robert Laffont, 1998, ISBN 2-221-08523-X
  • L'aventure de l'equipe Cousteau en bande dessinées, en collaboration avec Dominique Serafini, Robert Laffont. 17 titres publiés entre 1985-1998.

Films

  • Carnets de plongée (1948), coréalisé avec Marcel Ichac, présenté en compétition au Festival de Cannes 1951.
  • Le Monde du silence réalisé par Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle (1956), Palme d'or du Festival de Cannes 1956, Oscar du meilleur film documentaire 1956 ((lien)).
  • Le Monde sans soleil réalisé par Jacques-Yves Cousteau (1964), Oscar du meilleur film documentaire 1964 ((lien)).

Citations

"Demain, je veux que les droits de ceux qui nous succéderons soit inscrit dans les devoirs de ceux qui existent. Si par mon oeuvre, j'ai pu permettre à nos enfants et à ceux qui ne sont pas encore né, de vivre dans la symphonie du monde, j'aurrai rempli ma mission."

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