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La presse écrite désigne, d'une manière générale, l'ensemble des moyens de diffusion de l’information écrite, ce qui englobe notamment les journaux quotidiens, les publications périodiques et les organismes professionnels liés à la diffusion de l'information. L'expression tire son origine de l'utilisation d'une presse d'imprimerie.
La presse écrite regroupe différentes catégories de publications qui peuvent être classées en fonction de leur rythme de parution (quotidiens, hebdomadaires, mensuels, etc.), de leur contenu (presse spécialisée et presse généraliste) ou encore selon leur nature (information, divertissement, publications scientifiques, etc.).
On distingue la presse quotidienne (les quotidiens) et assimilée (comme les hebdomadaires)[1], imprimée sur papier bon marché, de la presse magazine (publications périodiques), plus luxueuse et plus illustrée. Cette dernière a connu une grande diversification qui lui permet d'être plus ciblée, de favoriser la fidélisation de ses lecteurs et de mieux résister à la concurrence des autres médias (dont les médias électroniques).
Parmi les quotidiens, il convient de distinguer :
Cette distinction est importante, car les enjeux de ces types de presse écrite ne sont absolument pas les mêmes.
Pour les magazines, plusieurs distinctions s'imposent. La première est celle de la périodicité : leur parution est hebdomadaire (chaque semaine), bi-mensuelle (deux fois par mois), mensuelle (chaque mois), trimestrielle (chaque trimestre), etc.
Les magazines, dont le traitement de l'actualité est moins pressant que pour les quotidiens, peuvent consacrer davantage de place à des sujets d'enquête, à des dossiers sur un thème ou à des chroniques spécialisées. Certains titres sont nettement ciblés pour s'adresser à un public particulier. C'est le cas des magazines féminins, des magazines consacrés à la télévision, à la mode, aux vedettes " people ", au sport, à la décoration, à la photographie, au cinéma, à la chasse, au nautisme, aux spectacles, aux voyages, voire aux ordinateurs, aux échecs, au sudoku, etc.
D'autres publications s'adressent plus particulièrement à un public professionnel, comme Les actualités juridiques, Le Moniteur des Travaux-publics, L'Usine nouvelle, etc. Enfin, les magazines d'information, par leur tirage et leur influence, jouent un grand rôle dans la vie politique et économique, comme Paris Match, L'Express, Le Point, Le Nouvel Observateur, Marianne, VSD, etc.
La presse écrite est d'abord apparue sous différentes formes : les nouvelles qui étaient manuscrites, les occasionnels, les libelles, les placards, les almanachs. Souvent il s'agissait de simples feuilles volantes. Cette presse plus ou moins clandestine était vendue en librairie et par colportage. Dès la Renaissance et aux XVIIe et XVIIIe siècles, une partie de l'information écrite se faisait par voie manuscrite, plus particulièrement dans le domaine de la presse clandestine, mais non exclusivement. Ces ateliers de copistes, dont l'exemple parisien le plus célèbre reste la paroisse Doublet, produisaient des journaux que l'on nommait “nouvelles à la main”.
Le premier périodique imprimé au monde, un hebdomadaire de quatre pages, titré "Relation", fut lancé à Strasbourg en décembre 1605 par Jean Carolus[2].
Les évolutions techniques (l'invention de l'imprimerie date des années 1450) et la Révolution française ne permirent pas un réel développement de la presse en raison des mesures politiques qui furent prises pour en bloquer sa liberté. Il faudra attendre le milieu du XIXe siècle, la Révolution industrielle et les mesures favorisant l'instruction pour que ce développement soit effectif.
La presse écrite a connu comme vecteur d'information à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Elle occupa une position de monopole de fait, avant que la radio et la télévision ne s'imposent, à leur tour, sur le marché des médias. La loi de la liberté de la presse est enfin promulguée le 29 juillet 1881.
La presse écrite tend à reculer, malgré le lancement de nouvelles formes (par ex. presse gratuite, magazines destinés à des segments de population très ciblés) face à la fois à d'autres médias de masse, mais aussi aux médias citoyens. Selon l'OJD, organisme de référence sur la diffusion de la presse, la diffusion des quotidiens et des magazines a perdu 2 % en 2003. Sur 10 ans, la diminution est de 8 %. Mais cela cache des disparités profondes : la presse magazine progresse lentement tandis que la presse masculine, ou celle liée au spectacle, concurrencée par le Web, perd des lecteurs.
Le droit à la libre expression de la pensée est un droit fondamental; dans la ligne de ce droit, le droit d'être informé est également essentiel. Actuellement, on évoque souvent la mondialisation qui est de nature à rendre possible la mise en place de groupes de presse de dimension internationale très puissants. Faute d'être canalisée, cette centralisation pourrait nuire à la liberté de la presse et au pluralisme auxquels les démocraties sont attachées. Quoi qu'il en soit, il demeure toujours très difficile de mesurer le degré d'indépendance réel de la presse, exception faite des pays totalitaires où cette indépendance n'existe pas.
Malgré tout, la presse a acquis un véritable pouvoir d'influence politique face aux gouvernements du monde et particulièrement en Occident. Par exemple en France, la focalisation de la presse sur certain cas d'insécurité durant la campagne électorale de 2002 a été une facteur non négligeable pour expliquer la percée de l'extrême-droite. Dans le domaine de la justice, on peut citer les affaires de Carpentras et d'Outreau comme des exemples où les prises de position de la presse ont influencé autant les pouvoir exécutifs et judiciaires que l'opinion française.
Les éditeurs disposent de deux moyens de commercialisation pour toucher leurs lecteurs: la vente au numéro qui est assurée par un réseau de plus de 28 000 points de vente de proximité (voir presse écrite, vente au numéro) et l'abonnement, ce dernier pouvant être acheminé par postage ou par portage.
Le système de la vente de la presse au numéro est organisé par la loi du 16 avril 1947 dite " loi Bichet ", sur une base coopérative destinée à en assurer la neutralité.
Il existe principalement deux entreprises de messageries, dites " de niveau I " : les Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne (NMPP) et les Messageries Lyonnaises de Presse (MLP). La société Transport Presse utilise l'infrastructure des NMPP. Les NMPP sont la société opératrice pour cinq coopératives de messageries qui détiennent 51% de son capital, les 49% restant étant détenus par la société Hachette, elle-même opératrice des NMPP (héritières des Messageries Hachette). Les NMPP et Transport Presse sont les seules à distribuer des quotidiens nationaux, activité qui exige une logistique particulière en raison des contraintes d'urgence qui s'y attachent. Les MLP se sont spécialisées sur la presse magazine de périodicité mensuelle et trimestrielle et distribuent également quelques hebdomadaires.
Les sociétés de messageries servent un réseau de dépositaires (dits " niveau II ") qui alimentent eux-mêmes les diffuseurs (marchands de journaux et kiosques ou " niveau III ").
La presse quotidienne régionale et départementale dispose de son propre système de distribution qui, pour l'essentiel, alimente directement le niveau III.
L'ensemble du système de distribution de la presse est placé sous la surveillance du Conseil supérieur des messageries de presse, organisme professionnel créé par la loi Bichet.
L'OJD est l’organisme de référence pour la certification des chiffres de tirage, de diffusion et de distribution de la presse française.
Par rapport à des médias audiovisuels, la presse écrite donne souvent davantage de détails dans les informations, du fait de sa forme écrite elle permet surtout au lecteur de rester actif dans sa recherche d'information donc de lui laisser un certain recul critique sur les évènements.
Comme pour les autres médias, on assiste à un recul de la presse écrite, notamment généraliste, compensé partiellement par un essor des publications spécialisées permettant une segmentation par rapport aux centres d'intérêts de chaque catégorie de lecteur.
Internet, média où cette spécialisation et multiplication des sources sont maximales, est souvent désigné comme un gros concurrent de la presse écrite depuis les années 2000, ou bien comme une chance pour celle-ci. Il s'agit de distinguer, de fait, deux aspects d'Internet:
Un regain relatif de la presse écrite, depuis quelques années, échappe toutefois à celle dite traditionnelle : il s'agit des journaux gratuits, allant désormais bien au-delà des feuilles gratuites de petites annonces de création déjà anciennes, en se lançant cette fois dans l'information générale. En France, on peut citer Métro et 20 minutes, ainsi que Lille plus, Lyon plus ou encore Marseille plus, des gratuits édités par des quotidiens locaux. Cette irruption fait peur aux quotidiens payants, qui perdent là des parts du gâteau publicitaire. Les grands quotidiens tentent de lutter contre ce phénomène, mais leur coût élevé ne leur permet pas de réellement rivaliser à terme. Aucune réelle remise en cause du paysage des quotidiens (nationaux ou régionaux) n'a encore vu le jour jusqu'à aujourd'hui.
Si elle s'adresse en priorité aux lecteurs, la presse écrite est également un support pour la publicité qui lui procure une part importante de ses recettes (en France 39% en 1985 contre plus de 60% pour les États-Unis, l'Allemagne et la Grande-Bretagne). Les éditeurs sont donc tenus de trouver un juste équilibre dans leurs réponses aux attentes, parfois contradictoires, des lecteurs et des annonceurs. La presse écrite, comme d'autres formes de presse, peut être influencée par ces derniers.