Marshall McLuhan - Définition

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Herbert Marshall McLuhan
Naissance : 21 juillet, 1911
Décès : 31 décembre 1980 (à 69 ans)
Nationalité : (petit drapeau) Canada
Profession : éducateur, philosophe, sociologue

Herbert Marshall McLuhan (21 juillet, 1911 - 31 décembre, 1980) est un éducateur, un philosophe, un sociologue, un professeur de littérature anglaise et un théoricien de la communication canadien. Il est l'un des fondateurs des études contemporaines sur les médias.

Biographie

McLuhan naît le 21 juillet 1911 à Edmonton, en Alberta. En 1916, la famille déménage à Winnipeg, au Manitoba, où il fréquente l'Université du Manitoba; il y obtient son baccalauréat et sa maîtrise en arts. Il poursuit ses études à Cambridge, en Angleterre, où il étudiait la Nouvelle Critique sous la gouverne de F.R. Leavis et de I.A. Richards. Il obtient là aussi un baccalauréat et une maîtrise en arts.

Il se convertit au catholicisme en 1937, nommé conseiller du Vatican en 1976. En 1936, McLuhan accepte un poste de professeur adjoint au Département d'anglais de l'Université du Wisconsin. Puis il enseigne à l'Université St. Louis, première d'une série d'institutions catholiques auxquelles il sera affilié. C'est durant son séjour à St. Louis qu'il rencontre Corrine Lewis, qu'il épouse en 1939, peu avant de retourner à Cambridge poursuivre des études doctorales. Une fois son doctorat terminé, il s'installe de nouveau à St. Louis et commence sa carrière comme professeur.[1]

En 1944, McLuhan revient au Canada. Il enseigne de 1944 à 1946 au Collège Assumption à Windsor (Ontario). En 1946, McLuhan deménage à Toronto, la capital provinciale, pour enseigner la littérature anglaise au collège catholique St. Michael, qui fait partie de l'Université de Toronto. Il reste à Toronto jusqu'en 1979, pour la plupart comme chef du Centre for Culture and Technology.

McLuhan est membre de l'école de communication de Toronto.

Doctrine

L'idée maîtresse que l'on retrouve à travers les ouvrages de McLuhan tient en une seule phrase : " le media EST le message ". Ce n'est pas le contenu qui affecte la société, mais le canal de transmission lui-même. Un exemple simple permet de mieux saisir cette affirmation : l'imprimé est un média, car il permet de transmettre une information depuis un émetteur vers un récepteur. En tant que média, il est plus rapide que la parole transmise de bouche à oreille, par exemple. Mais plus que le gain de temps, c'est la plus grande distance parcourue par cet imprimé dans un laps de temps constant qui importe. Considérons une cité donnant des ordres à ses garnisons via l'imprimé, l'association de celui-ci avec la roue et la route permet de contrôler une région notablement plus vaste. Ce média a un rôle profondément centralisateur : il induit automatiquement une société structurée autour d'un centre donneur d'ordres.

McLuhan situe le message non pas dans le seul sens exprimé par l'émetteur, mais dans la combinaison unique de l'effet message / média (pragmatique de la communication). Ainsi, l'expérience vécue du media utilisé (téléphone, Internet, etc.) est remise en premier plan, subordonnant le message au média, et inversant ainsi la traditionnelle opposition fond / forme.

En énoncant que le message, c'est le média, il énonce entre autres que le fond (l'important) c'est la forme prise par le média (l'effet de la technologie), ainsi que sa combinaison avec son message. Selon lui, les exemples se multiplieront naturellement à l'âge électronique : ces structures se révèleront d'elles-mêmes, permettant de les discerner plus aisément. Par exemple, une conversation identique transmise de personne à personne, par le téléphone ou par le biais du clavardage est vécue différemment selon son mode de transmission.

En outre, le medium utilisé influence considérablement nos sens et, par la même, notre cerveau; à tel point que le contenu même du message peut s'en trouver grandement affecté. Imaginons par exemple qu'en ouvrant un album de famille on y découvre une photographie représentant une jeune fille avec une fleur à la bouche. Jolie photo. Imaginons maintenant la même photo tirée en grand format et exposée dans une célèbre galerie d'art contemporain. Dans le premier cas, on dit: cette photo est sympathique, mignonne,etc. Dans le second cas, on dit: " Vraiment sublime, cette image ! Quel grand photographe! " L'" habillage ", c'est-à-dire la galerie et même la signature de l'artiste, nous ont grandement influencé par rapport au contenu: une simple jeune fille avec une fleur. Idem pour le goût : une étiquette de Château-Margaux ou celle d'un vin quelconque, collée sur la même bouteille, n'aura pas la même influence sur la dégustation... Le cerveau travaille à notre insu!

Par ailleurs, McLuhan classe les médias en deux grandes catégories. D'un côté, les médias " chauds ", qui ne demandent la participation que d'un seul de nos sens. L'information reçue par ce sens étant d'entrée de jeu très riche, la participation du cerveau est faible. De l'autre côté, les médias " froids " qui s'adressent à plusieurs sens et sont plutôt pauvres. Ils demandent de la part du récepteur une participation très importante pour compenser cette pauvreté. Ainsi, à cause de la très grande différence de qualité des images, le cinéma est " chaud ", alors que la télévision est " froide ".

Anecdote

En 1962, Mac Luhan annonce que nous quittions la " Galaxie de Gutenberg " pour entrer dans la " Galaxie de Marconi ". Certains en conclurent que c'en était fini de l'information imprimée. Or, ce fut le contraire qui se produisit. C'est en effet dans les pays où elle était le plus diffusée que la presse quotidienne, malgré l'essor de la télévision, a continué à se développer le plus. Car, en délivrant une information plus rapide mais plus brute, les media électroniques ont augmenté le besoin de vérifier et d'étayer.

En 1991 paraît le Cours de médiologie générale de Régis Debray, qui reprend les thèses de McLuhan en parvenant à ne le citer jamais. On leur reprochera à tous deux une trop grande propension à l'historicisme. La succession "logosphère, graphosphère, vidéosphère" chez Debray, tout comme la succession "Galaxie de Gutenberg, Galaxie de Marconi, village planétaire", sont des reconstructions historiques a posteriori, post hoc, qui n'ont pas d'autre pertinence que spéculative.

Bibliographie

  • (en) The Mechanical Bride: Folklore of Industrial Man, Vanguard Press, 1951.
  • La galaxie de Gutenberg, 1962 (titre original : (en) The Gutenberg Galaxy: The Making of Typographic Man, University of Toronto Press)
  • Pour comprendre les médias, Ed. Seuil, coll. Points, 1968, 404 p. (titre original : (en) Understanding Media: The Extensions of Man, McGraw-Hill, 1964)
  • D'œil à oreille, Ed. Hartubise HMH, 1977, 404 p. (titre original : (en) Processus and Media, ). Compilation des articles et commentaires de Marshall McLuhan. Contient le résumé des 42 lois des médias telles que formulées par McLuhan.

Notes

  1. (fr)Anciens messagers, nouveaux médias : l'héritage d'Innis et de McLuhan, une exposition de musée virtuelle à Bibliothèque et Archives Canada
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