Journalisme - Définition

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Le journalisme est l'activité qui consiste à collecter, rassembler, vérifier et commenter des faits pour les porter à l'attention du public à travers les média.

Les différents média sont aujourd'hui : la presse écrite où les professionnels appliquent des techniques d'écriture journalistiques, la radio où le journalisme utilise l'écriture radio, la télévision par la diffusion de montages vidéos commentés, et Internet. S'y ajoute l'agence de presse, qui fournit en information les rédactions abonnées. On compte trois grandes agences de presse généralistes dans le monde : AFP (France) ; Reuters (Grande-Bretagne) ; Associated Press (USA).

Le journalisme d'investigation traite les faits dont la collecte peut être entravée par des tiers intéressés à leur non-divulgation, ou que le sujet étudié réclame un travail de recoupement long et complexe. Les faits récents constituent l'actualité.

Le journalisme d'actualité concerne principalement la radio, la télévision, la presse écrite quotidienne et Internet. Il s'agit de relater les événements récents. Les journalistes cherchent à obtenir les informations en exclusivité (appelées scoop dans le jargon du métier). Elle assure la réputation du média pour lequel travaille le journaliste.

Le grand reportage consiste à mener une enquête en profondeur lors des guerres ou des grands événements historiques. Il est généralement considéré comme l'activité la plus noble du journalisme.

Le journalisme peut être spécialisé dans un domaine particulier, comme le journalisme politique, sportif, scientifique, mondain, etc.

L'information journalistique

Voici deux définitions, l’une concrète, l’autre théorique :

  • En France, dans la pratique, une information de presse est définie concrètement :
    • par la structure qui réalise et diffuse cette information. L’information est une donnée diffusée par un organe de presse, c’est-à-dire un organisme possédant un numéro attribué sous certaines conditions par une Commission paritaire (Etat/patrons de presse) : périodicité, vente effective, un tiers d’informations à caractère d’intérêt général.
    • par le professionnel qui la rédige, le journaliste (droit du travail régi par la Convention collective nationale des journalistes ; carte de presse) qui peut invoquer une clause de conscience dans certains cas. Pour obtenir sa carte (non obligatoire), renouvelable tous les ans, le journaliste doit prouver qu’il gagne plus de 50 % de ses revenus en “salaires presse”. Le journaliste est aussi auteur et, à ce titre, garde des droits sur ses productions.
  • Dans la théorie, dans une société démocratique, une information de presse est :
    • une donnée d’actualité et d’intérêt général (donnée significative universellement ou collectivement prise dans les faits et événements du présent ou ayant une signification pour le temps présent)
    • sélectionnée et mise en forme
    • par une conscience libre, formée à la recherche désintéressée de la vérité et soucieuse du bien commun
    • et diffusée par un média garantissant l’indépendance du journaliste par rapport à tout pouvoir (politique, idéologique ou économique, y compris par rapport aux intérêts de l’entreprise qui l’emploie quand il y a un enjeu démocratique de l’information).

En théorie toujours, le journaliste/le média peut bien sûr être engagé : il doit alors respecter toujours les faits, viser l’intérêt général et exposer clairement les termes de son parti pris.

Règles éthiques du journalisme

En France, les journalistes sont censés obéir à des règles déontologiques dont l'interprétation est sujette à polémique. En fait, la commission paritaire qui délivre les cartes de presse (CCIJP) ne fonde pas ses décisions en fonction du respect par le journaliste d'une charte de déontologie. Cette commission exige juste des candidats d'avoir gagné plus de 50% de leurs revenus d'un traitement intellectuel de l'actualité durant l'année précédente.

Le journalisme est parfois appelé " quatrième pouvoir " pour le rôle de transparence qu'il est censé avoir au sein d'une démocratie.

À titre d'exemple, le rapport Charon remis au ministère français de la Culture et de la Communication en juin 1998 faisait état des réflexions de la Presse Hebdomadaire Régionale. En matière de déontologie, il préconisait de :

  • Publier une information de qualité
    • honnête et respectueuse de la vérité
    • collectée sans recours à des procédés déloyaux
    • fondée sur des faits vérifiés
    • présentée de bonne foi
    • impartiale, c'est-à-dire présentant les différents aspects d'une situation
  • Défendre la liberté de l'information
    • en veillant à son indépendance à l'égard de tous les pouvoirs
    • en exerçant son esprit critique, qui impose de douter méthodiquement de tout
    • en distinguant clairement l'information des messages de communication ou de publicité
  • Respecter les personnes
    • en respectant la dignité de la personne humaine
    • en faisant preuve de compassion pour les personnes frappées par le malheur
    • en respectant l'intimité de la vie privée
    • en publiant toute demande légitime de droit de réponse
    • en reconnaissant et en rectifiant ses erreurs
  • Promouvoir la liberté d'expression
    • en prenant en considération les observations de ses lecteurs
    • en s'interdisant tout discours d'incitation à la haine ou à la discrimination
  • Renforcer les valeurs qui fondent la démocratie
    • en poursuivant, dans la publication de l'information, un but légitime au regard du droit du lecteur d'être informé
    • en ne négligeant a priori aucune information de proximité dans tous les domaines de la vie sociale
    • en ayant le souci d'éclairer, par l'information et le commentaire, le jugement du citoyen sur tous les aspects de l'actualité politique et générale
    • en faisant preuve d'équité, pour considérer tous les citoyens égaux devant la presse comme ils le sont devant la loi

Ce même rapport faisait état de règles professionnelles demandant que l'éditeur de presse hebdomadaire régionale s'engage à veiller à ce que ses journalistes :

  • vérifient leurs sources ;
  • n'usent pas de méthodes déloyales ;
  • ne versent aucune rémunération aux personnes qui acceptent d'être des sources d'information ;
  • ne publient que des informations, avérées et précises, dont l'origine est connue, en les accompagnant si nécessaire de la réserve qui s'impose ;
  • s'interdisent de percevoir quelque avantage que ce soit en raison de la publication ou de la non-publication d'une information ;
  • informent les personnes peu familières avec la presse que leurs propos pourront être diffusés, et donc portés à la connaissance d'un large public ;
  • restent critiques à l'égard des perquisitions au déroulement desquelles les forces de l'ordre invitent les journalistes ;
  • n'acceptent aucune consigne d'un annonceur ;
  • n'acceptent des cadeaux que s'ils servent directement l'accomplissement du travail journalistique ;
  • refusent toutes pressions et n'acceptent d'autres directives rédactionnelles que celle de l'éditeur ou des responsables de la rédaction ;
  • ne soumettent pas un reportage aux sources avant sa publication ;
  • fassent preuve de respect à l'égard des personnes qui viennent de vivre un drame, en évitant de les harceler pour obtenir une information ;
  • s'interdisent la calomnie et les accusations sans fondement ;
  • refusent de nourrir et d'amplifier la rumeur, même si d'autres supports s'en sont déjà fait l'écho ;
  • veillent dans le choix de leurs photos à ne pas induire une présomption de culpabilité par l'image ;
  • traitent l'information, y compris les faits divers, sans rechercher le sensationnalisme ;
  • assurent le suivi des informations publiées ;
  • respectent fidèlement le sens des propos rapportés ;
  • situent les faits et opinions dans leurs contexte, sans en exagérer ou en diminuer la portée ;
  • départagent soigneusement ce qui relève :
    • de l'information factuelle,
    • de l'analyse
    • et de l'opinion personnelle
  • recueillent le point de vue de toutes les personnes mises en cause dans une affaire et, lorsque l'une d'elles se refuse à toute déclaration, en informent les lecteurs

Pratiques et principes du journalisme

Rapporté tel quel, un fait n'est pas toujours suffisant. Ainsi dans les écoles de journalisme, cite-t-on régulièrement l'annonce qu'il aurait fallu faire pour commenter la marche de César sur Rome : " César et ses légions ont franchi le Rubicon " ou " César et ses légions ont franchi le Rubicon, la République est en danger " ?

Une autre anecdote attribuait à un rédacteur en chef les consignes suivantes : " Une phrase se compose d'un sujet, d'un verbe et d'un complément. Si vous mettez un adverbe, vous êtes virés ! Pour les adjectifs... consultez moi ! "

L’infotainment, un nouveau style rédactionnel mixant information et divertissement est souvent critiqué comme un relâchement de la méthode journalistique avec le risque d'alimenter la confusion entre enquêtes et spectacles, voire entre journalisme et propagande. Ce risque est d'autant plus grand que les journalistes sont de plus en plus souvent confrontés à des experts en communication qui sont chargés de présenter la réalité sous un jour favorable à leur commanditaire. Il devient donc plus difficile d'obtenir des informations non filtrées provenant d'une source neutre.

Tout journaliste digne de ce nom se doit de respecter un principe d'objectivité, en imposant une distance critique entre les faits et sa propre interprétation des faits. Les journalistes conviennent qu'il est impossible d'aboutir à une objectivité totale dans le traitement de l'actualité. L'urgence de la publication, la complexité des faits traités, l'absence d'expertise des journalistes généralistes ne permettent pas de garantir l'objectivité absolue des informations divulguées.

Aussi des règles éthiques ont-elles été mises en place pour limiter les dérives. L'une d'elles fait la distinction entre l'article factuel (qui se borne à rapporter faits, citations et détails pratiques) et l'éditorial. L'éditorial est un article de commentaires dans lequel un journaliste (souvent une plume reconnue par la profession ou le grand public) s'engage en proposant une analyse ou une interprétation des faits qui n'engage que lui. Les grands journaux nationaux et régionaux ont leurs éditorialistes attitrés dont la fonction n'est plus de rapporter les faits mais d'en proposer une lecture, parfois orientée politiquement ou philosophiquement.

La ligne éditoriale d'un journal, son orientation politique et ses principes fondateurs se manifestent davantage sous la plume d'un éditorialiste que dans un article factuel, qui se bornera à énumérer les faits.

Les techniques d’écriture journalistique

  • Pourquoi informer ?
    • Comprendre le monde et donner aux citoyens les moyens d’agir
    • Identification à un groupe donné (catégorie socio-professionnelle, etc.)
    • Sensibiliser, mobiliser, alerter
    • Divertissement (people, etc.)
  • Critères de sélection des articles
    • la nouveauté (l’actualité)
    • l’intérêt (pour le lecteur d’abord et pour la communauté ensuite)
    • l’originalité
  • La loi de proximité
    • temporelle (aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain)
    • géographique (le mort-km : un mort dans mon pays me touche plus qu’un mort dans un pays étranger)
    • socio-culturelle
    • affective
    • psychologique (sexe, maladie/mort, religion)
    • idéologique (toujours, même quand neutralité affichée)
    • vie pratique
  • Savoir précisément à qui on s’adresse. Bien connaître son public et la ligne éditoriale du journal
  • Bien concevoir le message pour l’énoncer clairement
  • Hiérarchiser les informations (privilégier l’actualité et
  • Choisir un angle précis (éviter les généralités ou de vouloir tout dire sur un sujet)
  • Rédiger simple et court (compter le nombre de signes)
  • Concevoir un plan efficace
  • Présenter la copie selon les normes (calibrage)
  • Prévoir la mise en scène du texte (plusieurs niveaux de lecture : titres, intertitres, etc.)
  • Se relire plusieurs fois (grammaire et orthographe, compréhension, lisibilité)

L’écriture du texte

  • Définir le message essentiel et l’angle précis
  • Répondre aux six questions clés : qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi ?
  • Le plan privilégié : la pyramide inversée (l’essentiel d’abord puis du plus important au moins important)
  • Soigner le style, faire des phrases courtes
  • Les différents niveaux de lecture : titres, sous-titres, inter-titres, chapôs, légendes photos, etc.
  • Les illustrations

Les genres journalistiques

  • Les genres informatifs
    • la brève
    • le filet
    • l’article
    • le compte rendu
    • le dossier
  • Les genres de commentaire
    • l’éditorial
    • le dessin d’actualité
    • la critique
    • la chronique
    • la tribune libre
  • Divers
    • l’écho, le billet
    • le courrier des lecteurs
    • le portrait
    • les marroniers
    • la rubrique des chiens écrasés
  • Les genres élaborés
    • l’enquête
    • le reportage
    • l’interview

Les formations de journalisme reconnues en France

En France, l’accès au journalisme n’est pas subordonné à l’obtention d’un diplôme précis. Cependant, la Convention collective nationale de travail des journalistes affirme " l’intérêt des parties contractantes pour la formation professionnelle et souhaite que les débutants aient reçu un enseignement général et technique aussi complet que possible ". De la sorte, le fait d’avoir satisfait à l’une des formations reconnues par la profession - et d’être titulaire du diplôme de fin d’études - diminue de moitié la durée du stage de deux ans requis pour accéder au statut de journaliste titulaire.

Voici une liste des 12 formations reconnues par la profession (par le Syndicat national des journalistes):

Histoire du journalisme

Dans l'Empire Romain les Acta Diurna étaient affichés dans les espaces publics. On y publiait des fait divers, des nouvelles militaires, des actes de décès, des chroniques sportives... En 1622 Nathaniel Butler fonde à Londres le premier hebdomadaire : Le Weekly News. Il sera suivi en France par La Gazette de Théophraste Renaudot dont le premier numéro est publié le 30 mai 1631.

Le 22 octobre 1835 Charles-Louis Havas crée la première agence de presse mondiale : l'Agence des feuilles politiques, correspondance générale. Elle deviendra en 1944 l'Agence France-Presse.

Dans les années 1920 apparaissent les actualités cinématographiques, puis les premiers radio-reportages. Suivront, dans les années 1940, les premiers journaux télévisés.

Histoire du journalisme au Japon

  • kawara-ban : L'ancêtre du journalisme est équivalent au troubadour des régions européennes. Il est le porteur des nouvelles et des histoires.
  • décembre 1862 : Le shogunat de Tokugawa crée un journal (shimbun) pour informer la population des tentatives d'incursion et d'ouverture du Japon par les étrangers.
  • 1868 : De nouveaux journaux, souvent pilôté par des intérêts privés, apparaissent afin de combattre une information unique.
  • 1874 : Le premier correspondant de guerre japonais, Ginko Kishida, est envoyé à Taiwan avec les troupes pour le journal Tokyo Nichi-Nichi.
  • 1875 : 1ere loi anti-diffamation pour protéger le gouvernement et ses officiels des attaques trop virulentes. Certains journalistes vont connaître la prison.

Différents styles journalistiques

  • Le photojournalisme
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