En utilisant les données du satellite Gaia de l'ESA, une équipe internationale impliquant des chercheurs français a mené une étude portant sur les mouvements de plus de 6 millions d'étoiles dans la Voie Lactée. Les auteurs révèlent que des groupes d'étoiles suivent des trajectoires particulières en orbitant
autour du centre galactique. La rotation non uniforme est le signe qu'une petite
galaxie satellite a frôlé la
Voie Lactée il y a quelques centaines de millions d'années.
Perturbations dans la Voie Lactée: Vue d'artiste d'une perturbation des vitesses des étoiles dans notre Galaxie, la Voie Lactée, qui a été mise en évidence par la mission spatiale Gaia de l'ESA. Les scientifiques qui ont analysé les données de Gaia ont montré que notre Galaxie souffre des effets d'un passage proche: les étoiles subissent des vagues comme quand on jette une pierre dans une mare. @ ESA
La majorité des étoiles de la Voie Lactée sont situées dans un disque mince qui entoure le
bulbe central de la Galaxie. La structure
interne de ce disque est influencée par différents effets. La barre centrale et les bras spiraux induisent de la migration radiale, par exemple, et les galaxies satellites passant à proximité peuvent aussi altérer les mouvements stellaires. Cependant, quand on modélise les galaxies on suppose souvent, par simplicité, que le disque est à l'équilibre
dynamique et symétrique par rapport au plan galactique.
Les auteurs ont analysé les positions et mouvements des étoiles grâce aux données de la mission spatiale Gaia. Un diagramme particulier reliant les positions et les vitesses a mis en évidence une forme
spirale. Cela ne veut pas dire que les étoiles se déplacent en spiralant, mais que ces populations orbitent selon des motifs décalés dans le
temps et l'espace les uns par rapport aux autres.
Grâce à des simulations dynamiques, les auteurs montrent que ces mouvements particuliers peuvent être expliqués par le passage de la galaxie naine du Sagittaire à proximité de la Voie Lactée il y a entre 300 et 900 millions d'années. Ce résultat a été possible grâce à la très grande précision, jamais obtenue précédemment, des mesures astrométriques et spectroscopiques du
satellite Gaia.