La vidéosurveillance rassure les personnes âgées

Publié par Isabelle le 19/06/2015 à 00:00
Source: Dominique Nancy - Université de Montréal
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Grâce à un système de caméras installées dans l'appartement d'un aîné, un signal d'alerte est transmis en cas de chute au proche aidant ou au CLSC. La personne qui reçoit le message d'urgence peut visualiser en direct ce qui se passe dans le logement et parler avec l'occupant qui est tombé. Au besoin, les ambulanciers sont rapidement envoyés sur place.

L'implantation de ce système de vidéosurveillance intelligente sera envisageable prochainement dans les domiciles privés auprès de clientèles aux prises avec des incapacités motrices. Les aînés qui veulent demeurer chez eux pourront le faire en toute sécurité et sans crainte pour leur intimité. "La prise d'images est déclenchée seulement lorsqu'il y a une chute, ce qui assure une plus grande protection de l'intimité des gens", explique Jacqueline Rousseau, professeure à l'École de réadaptation de l'Université de Montréal et chercheuse à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM).

La chercheuse rappelle que les accidents de la vie courante sont la cause de 90 % des fractures de la hanche et du poignet et de 60 % des blessures à la tête chez les personnes âgées.

Avec deux collègues, l'informaticien Jean Meunier, professeur au Département d'informatique et de recherche opérationnelle (DIRO) de l'UdeM, et le neuropsychologue Alain Saint-Arnaud, clinicien au CSSS Lucille-Teasdale de Montréal, Mme Rousseau a mis au point ce dispositif qui soutient les aînés dans leur quête d'autonomie.

Leur système n'est en rien comparable à ce qui existe sur le marché. Très performant, il se distingue par son faible taux de fausses alertes. Le dispositif, constitué de caméras infrarouges, permet de filmer le jour comme la nuit. Branché à un ordinateur au moyen d'un circuit informatique sécurisé, il peut être relié à n'importe quel portable ou téléphone mobile. On peut aussi le raccorder à l'ordinateur de la centrale du CLSC ou encore à celui d'une centrale de surveillance privée.

Surveiller pour secourir

Les gens âgés sont-ils réellement intéressés par une telle technologie? Qu'en pensent les proches aidants? Une série d'études, réalisées par Mme Rousseau et ses collègues au cours des dernières années, apportent des réponses.

À ce jour, les 25 aînés et 18 proches aidants à qui la technologie a été présentée affirment être "très rassurés" par un tel système. Certains croient même qu'elle pourrait servir en cas de violation de domicile. "Si un intrus entre chez moi, je sais que je peux faire semblant de tomber et que quelqu'un va venir m'aider", note une dame sondée.

Préserver l'intimité est un aspect indispensable à l'implantation de la technologie. C'est en fait la principale préoccupation des proches aidants.

Quinze des proches aidants de l'enquête se sont dits favorables au système et l'utiliseraient. La majorité, soit 17 d'entre eux, lui font confiance pour protéger l'intimité. "Notre dispositif de vidéosurveillance tente de contourner ce problème", mentionne la professeure Rousseau. Par exemple, la netteté de l'image peut être réglée selon les préférences du client. Dans la salle de bain, notamment, l'occupant peut choisir d'embrouiller l'image afin de ne pas laisser voir sa nudité. "À notre grande surprise, la majorité des gens âgés et des proches aidants rencontrés disent préférer la transmission d'images nettes même lorsque les caméras sont dans la salle de bain. Car on peut voir si la personne saigne, si elle respire..."

Le caractère "flexible" et "peu intrusif" du dispositif de vidéosurveillance les emballe. Le fait que la prise d'images soit déclenchée seulement lorsqu'il y a une chute les rassure. Mais ils sont aussi en faveur de la possibilité de programmer le système de sorte que des images de la personne puissent être vues pendant les secondes ou les minutes qui ont précédé sa chute. Cela leur permettrait de comprendre ce qui s'est passé. Est-ce que la personne s'est accrochée dans son tapis? A-t-elle eu une faiblesse? "Les réponses à ces questions sont cruciales pour la prévention des chutes et l'intervention", signale Jacqueline Rousseau.

La prochaine étape est l'installation du système de vidéosurveillance dans le nouvel appartement-laboratoire de trois pièces et demie de l'IUGM. Cette expérimentation permettra d'améliorer le dispositif en prévision de son éventuelle implantation à domicile.

Outre Mme Rousseau, Jean Meunier et Alain Saint-Arnaud, la professeure Francine Ducharme (Faculté des sciences infirmières de l'UdeM) et l'étudiante Nolwenn Lapierre ont participé à la recherche auprès des proches aidants.
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