Tests NOx d'émissions automobiles: du changement dans l'air

Publié par Isabelle le 01/03/2016 à 12:00
Source: EUROPARL-EUROPA
Restez toujours informé: suivez-nous sur Google Actualités (icone ☆)

La pollution atmosphérique serait responsable de plus de 400 000 décès prématurés en Europe. Les véhicules, en particulier les voitures diesel, sont l'une des principales sources d'émissions d'oxydes d'azote. Si l'Union européenne prévoit des procédures spécifiques pour les tests d'émissions automobiles, des études montrent que les chiffres réels sont bien plus élevés que ceux obtenus en laboratoire. Le Parlement souhaite rendre les tests plus en phase avec les conditions réelles de conduite.


Illustration: EUROPARL-EUROPA
La commission de l'environnement a organisé le 23 février une audition en compagnie de différents acteurs du secteur. L'objectif était d'échanger sur des propositions visant à améliorer les procédures de mesure des émissions de polluants atmosphériques émis par les voitures.

"Nous devons rétablir la confiance dans le secteur automobile en Europe. Ce secteur devrait devenir parfaitement fiable: les tests doivent donc être clairs, exigeants et indépendants", a déclaré la députée démocrate-chrétienne française Françoise Grossetête.

"Le Parlement veut s'assurer de la mise en place d'un système de contrôle central et indépendant", a souligné Matthias Groote, député démocrate socialiste allemand. Pour lui, il est aussi important de s'assurer que "ce qui figure dans la législation soit respecté".

Les émissions d'oxydes d'azote (NOx)


Les NOx représentent un danger à la fois pour l'environnement et pour la santé. Le transport routier est responsable d'environ 40 % des émissions d'oxydes d'azote en Europe. Environ 80 % de ces émissions proviennent de voitures diesel, dont 50 % de nouvelles voitures vendues en Europe.

En 2010, le centre commun de recherche de la Commission européenne s'était penché sur l'analyse de six voitures diesel et de six voitures à essence. "La principale conclusion de cette étude est la suivante: il y a un problème avec les émissions de NOx", a déclaré Alois Krasenbrink, membre du centre, lors de l'audition du 23 février.

Émissions en laboratoire et en conditions réelles


Un nouveau modèle de véhicule doit respecter les conditions environnementales de l'Union européenne, appelées normes européennes d'émission, pour pouvoir être placé sur le marché. Une fois agréée dans le pays, la voiture peut être vendue dans toute l'Union européenne. Ce processus est appelé l'approbation de modèle.

Actuellement, les émissions de nouveaux modèles sont mesurées en laboratoire. Pourtant, des études montrent qu'il existe une différence importante entre les chiffres obtenus dans ces conditions et les émissions provenant des conditions réelles de conduite.

Comment expliquer ces différences ?

D'abord, les procédures de mesure sont dépassées: introduites en 1970, elles ont été mises à jour pour la dernière fois en 1990. Ensuite, les tests sont trop flexibles. Les constructeurs automobiles peuvent par exemple utiliser des pneus à faible résistance ou manipuler la masse du véhicule. D'autres facteurs entrent également en considération, comme le style de conduite ou les conditions météorologiques.

Le rôle de l'UE

L'Union européenne souhaite mettre à jour les tests d'émissions pour se rapprocher des conditions réelles de conduite. La Commission a déjà adopté deux des quatre mesures prévues par le paquet législatif. Celles-ci prévoient notamment l'introduction de nouvelles mesures des émissions effectuées en conditions de conduite réelles à partir de septembre 2017.

Le Parlement et le Conseil réfléchissent également à une mise à jour des règles en matière d'émissions des voitures et à une réforme du processus d'approbation des voitures qui viendrait renforcer l'indépendance des tests face aux constructeurs automobiles.

Enfin, le Parlement a lancé une commission spéciale chargée d'enquêter sur les violations des règles de l'Union européenne concernant les émissions automobiles suite au scandale Volkswagen. La commission EMIS se réunira pour la première fois le 2 mars afin d'élire son président et ses coprésidents. Elle dispose d'un mandat d'un an.

"Nous reconnaissons que de nouvelles mesures des émissions réalisées en conditions réelles sont nécessaires de toute urgence, malgré le fait qu'elles représentent un véritable défi pour l'industrie", a déclaré Erik Jonnaert, Secrétaire général de l'association des constructeurs européens d'automobiles. Selon lui, ces mesures entraîneraient une augmentation de 600 à 1300 euros par véhicule. Jusqu'à 25 % des nouveaux modèles diesel pourraient être rejetés.

"La législation européenne en la matière indique clairement que les véhicules en circulation devraient être conformes aux résultats obtenus lors du processus d'approbation. Ils devraient se comporter comme lors des tests en laboratoire, et ce n'est clairement pas le cas", a souligné Chris Carroll de l'organisation des consommateurs européens.

Voir également:
- http://www.europarl.europa.eu/news/fr/news-room/20160129IPR11905/Tests-des-%C3%A9missions-de-voitures-le-Parlement-ne-s'oppose-pas-%C3%A0-leur-mise-%C3%A0-jour
- http://www.techno-science.net/actualite/redirect-N14390.html
Page générée en 0.171 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise