Rétro 1931: Un fil métallique qui entend, se souvient et parle

Publié par Michel le 22/04/2007 à 00:00
Source et illustrations: Almanach Hachette 1931
2
Restez toujours informé: suivez-nous sur Google Actualités (icone ☆)

La news rétro de ce dimanche nous décrit l'historique et le principe de fonctionnement de l'ancêtre du magnétophone.

Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1931, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.

C'est d'un phonographe qu'il s'agit: un phonographe électrique, conçu et exécuté sur un plan différent du phonographe ordinaire et destiné à de nouveaux nombreux emplois. Inventé depuis longtemps il n'avait pas encore quitté le laboratoire ; une mise au point va lui permettre d'entrer dans le domaine pratique.

Un phonographe électrique

Le phonographe que tout le monde connaît, le phonographe avec son disque, son aiguille, sa membrane, est en passe de se voir concurrencé par un appareil électrique qui ne vise à rien de moins que la suppression de la membrane, de l'aiguille et du disque, tout en conservant les mêmes propriétés d'enregistrement, de conservation et d'expression ; cet appareil apporterait en outre avec lui des avantages dont le phonographe ordinaire est dépourvu.

Ses éléments constitutifs. - Il est essentiellement constitué par un fil métallique qui, enroulé sur un cylindre, enregistre les sons et les reproduit par aimantation. Un microphone, une pile et un électro-aimant en sont, avec le fil, les éléments principaux. C'est donc un fil qui, grâce à l'électricité, recueille les vibrations sonores, les conserve et les restitue à volonté: un fil qui entend, se souvient et parle, le tout fidèlement.


Cliquer sur l'image pour l'agrandir

L'invention de l'ingénieur Poulsen

Nouveau cet appareil? Pas précisément. Déjà à l'Exposition de 1900 un ingénieur des Télégraphes danois, nommé Poulsen, avait présenté un télégraphone qui répondait à la précédente définition ; mais faute de certaines qualités, le télégraphone n'avait pu pénétrer dans le domaine pratique.

Poulsen faisait usage d'un fil d'acier et la qualité de ce métal ne permettait pas de conserver bien longtemps l'aimantation d'inscription ; elle s'atténuait même très rapidement. D'autre part la difficulté d'amplifier les courants n'était pas encore résolue, la reproduction du son restait de ce fait insuffisante et ainsi le champ ouvert au développement des appareils purement mécaniques et au perfectionnement du phonographe ordinaire était, pour quelques années encore, fermé à son équipement électrique.

C'est contre cette double insuffisance du télégraphone - insuffisance de conservation des sons et insuffisance du rendement - qu'ont porté les efforts de perfectionnement de l'ingénieur allemand, le Dr Stille; et son mnémophone, dont le nom évoque à la fois l'idée de mémoire et de son, semble avoir résolu le problème en donnant à l'appareil de Poulsen les éléments qui lui manquaient pour Être pratiquement employé.

Le perfectionnement du Dr Stille

Le Dr Stille, ayant orienté ses recherches vers la meilleure qualité d'alliage susceptible de conserver, en dépit du temps, l'aimantation d'inscription, a trouvé une composition à base de cobalt ; elle conserve les sons enregistrés aussi longtemps qu'on ne fait pas le nécessaire pour les effacer volontairement ; elle les conserve donc d'une manière pratiquement illimitée.

D'autre part, dans son mnémophone, les courants microphoniques sont amplifiés à la réception par des lampes à trois électrodes avant d'agir dans les électro-aimants et de là, sur le fil de cobalt ; de même sont amplifiés à la reproduction les courants créés dans les bobines par le fil impressionné qui passe devant eux ; ils peuvent actionner un haut-parleur et donner au son toute la force désirée. L'action des lampes, beaucoup plus énergique que celle des moyens simples dont disposait Poulsen, a donc résolu les difficultés d'ordre électrique comme l'usage du cobalt a rendu possible l'utilisation du fil métallique.


Cliquer sur l'image pour l'agrandir

Comment fonctionne l'appareil

La part ainsi faite à l'ingénieur Poulsen, qui inventa l'appareil, et au Dr Stille, qui le perfectionna et le mit au point, voyons comment fonctionne l'appareil dû à leur collaboration.

On sait qu'un fil d'acier - ou de cobalt - placé à proximité d'un électro-aimant et se déroulant dans un champ magnétique variable enregistre ces variations. Il suffit donc que les vibrations de l'air (autrement dit les sons) soient transformées en nuances électromagnétiques pour qu'elles soient enregistrées par le fil. Le microphone produit les vibrations, la pile et l'électroaimant les transforment, les lampes les amplifient et le fil (enroulé sur deux bobines, vierge sur l'une, imprimé sur l'autre) les enregistre ; la qualité du cobalt, nous l'avons vu, lui permet même de les conserver indéfiniment.

La reproduction des sons repose sur ce principe que, à l'inverse de ce qui se produit à l'enregistrement, un champ magnétique variable peut créer un courant électrique de mêmes variations. En déroulant le fil impressionné devant l'électro-aimant, relié cette fois à un haut-parleur, il crée un courant variable dans les bobines, et le haut-parleur, renforcé par les lampes, reproduit les sons enregistrés sur le fil.

Page générée en 0.637 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise