Rétro 1902: La terreur des femmes nerveuses (1/3)

Publié par Michel le 23/11/2008 à 00:00
Source et illustrations: Almanach Hachette 1902
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Petite étude biologique du siècle dernier dans la news rétro de ce dimanche.

Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1902, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.


... Et le démon lui donna l'araignée (V.HUGO)

Dans son épique fable de la Légende des Siècles, Victor Hugo attribue à l'esprit du mal la création de l'araignée. Dieu, il est vrai, prend sa revanche en faisant du monstre une maquette d'où il tirera le Soleil. Mais c'est là un des jeux familiers au génie antithétique du grand poète ; l'araignée ne méritait certes "ni cet excès d'honneur, ni cette indignité" ; elle est laide assurément, et, comme la plupart des êtres, féroce dès qu'il s'agit de se nourrir, mais elle n'est point au fond plus méchante ni plus affreuse que beaucoup d'insectes, voire que certains vertébrés. Elle ne possède pas davantage la splendeur de l'Astre-roi, et cependant elle collabore pour son humble part à l'harmonie de l'Univers ; elle joue sur cette terre un rôle à coup sûr modeste mais parfaitement honorable et utile la plupart du temps. L'Araignée n'est disgraciée qu'en apparence, sous le masque odieux se cache le plus original et peut-être le plus industrieux des animaux.


Est-il besoin de décrire l'araignée ? Elle est la terreur des femmes nerveuses et aussi de beaucoup d'hommes forts. Silencieuse, elle s'avance, et c'est peut-être ce silence qui contribue le plus à glacer d'effroi l'âme des personnes sensibles. Elle n'est annoncée ni par son odeur, comme le cafard ou la blatte, ni par la vibration stridente des ailes, comme la mouche ou la guêpe.

Elle s'avance, sortant d'un coin inexploré de la tapisserie, ou de dessous poussiéreux d'un canapé, inconsciente de la terreur qu'elle provoque, noire, hideuse, d'allure rapide, tricotant de ses huit longues pattes avec un léger balancement du corps. Et si elle rencontre le volant d'une robe ou la frange d'un fauteuil, elle monte, monte sans arrêt, de sa marche trépidante, régulière et fantastique, toujours silencieuse, pour aboutir parfois, si personne n'a dénoncé assez tôt sa présence, à la nuque soyeuse, à la joue rosée, à l'épaule de marbre ; alors c'est la syncope ou la crise à peu près inévitable: il n'est peut-être pas de sensation plus affreuse que la vue d'une araignée posée sur une partie dénudée du corps.

Belle comme une araignée

La bête hideuse, si l'on veut surmonter son dégoût et l'examiner de près, a pourtant une élégante structure. La taille, mince comme le fil, sépare le céphalothorax, c'est-à-dire la partie constituée à la fois par la tête et la poitrine, de l'abdomen, très volumineux par rapport à lui. Le céphalothorax supporte tous les appendices: d'abord les deux paires de Chélicères, formés de trois articles dont le dernier renferme le venin destiné à stupéfier la proie ; de plus les huit pattes s'insèrent au céphalothorax.


La semaine prochaine: La soie, les toiles, les différentes araignées...

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