Le réchauffement climatique a engendré ces "ours-zombies"

Publié par Redbran,
Source: Journal of Applied EcologyAutres langues:
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Dans les contrées enneigées de la Sibérie, un phénomène inhabituel a été observé: les ours bruns, normalement en hibernation en cette saison, errent dans un état semi-léthargique à cause de températures anormalement élevées, tels des zombies. Cette situation exceptionnelle, étudiée par le Département pour la Protection de la Faune Sauvage de la région de l'Amour, soulève des questions sur l'impact des changements climatiques sur le comportement hivernal de ces animaux.


Image d'illustration Pixabay

En Sibérie, la région de l'Amour, frontalière de la Chine, a connu des températures record en octobre et novembre, perturbant le cycle habituel d'hibernation des ours bruns (Ursus arctos). Normalement, ces ours s'engouffrent dans leurs tanières pour un long sommeil hivernal, se réveillant au printemps lorsque la nourriture redevient abondante. Cependant, cette année, les températures clémentes retardent leur entrée en hibernation.

Ce retard dans l'hibernation semble affecter principalement les mâles, tandis que les femelles accompagnées de leurs petits respectent le calendrier habituel. Selon Øivind Toien, zoophysiologue à l'Institut de Biologie Arctique de l'Université d'Alaska à Fairbanks, les tanières humides et inconfortables pourraient également jouer un rôle. La chaleur excessive et les conditions neigeuses humides pourraient amener l'eau de fonte à s'infiltrer dans les tanières, rendant le séjour des ours moins confortable.

De plus, selon des recherches publiées dans le journal scientifique Journal of Applied Ecology, pour chaque augmentation de 1 degré Celsius de la température, les ours quittent leurs tanières 3,5 jours plus tôt. Ces changements comportementaux suggèrent un lien direct entre le réchauffement climatique et les cycles d'hibernation.

Les oursons, plus vulnérables au froid en raison de leur taille plus petite et de leur métabolisme de base plus élevé, semblent être particulièrement protégés par leurs mères, qui les guident vers les tanières à temps. En revanche, les grands ours adultes peuvent maintenir une activité diurne en début d'hiver en élevant leur métabolisme lorsqu'ils sont actifs, puis en le ralentissant au repos.

Ce phénomène n'est pas exclusif à la Sibérie. En Alaska, par exemple, les ours sont également connus pour errer en hiver, en particulier dans les zones côtières où le climat est plus doux et où certaines sources de nourriture restent disponibles. Dans les zones urbaines, la disponibilité constante de nourriture, comme les poubelles, influence également le comportement hivernal des ours.

Ces observations mettent en lumière l'impact complexe et parfois inattendu du changement climatique sur la faune, illustrant comment même de légères modifications de l'environnement peuvent perturber des cycles naturels établis depuis longtemps.
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