Première greffe d'un rein artificiel capable de remplacer la dialyse
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Image Wikimedia
On diagnostique 2 millions de personnes avec une insuffisance rénale chaque année à travers le monde. Ce diagnostic concerne 82 000 personnes en France, et nécessite le recours à la dialyse ou à la transplantation. Toutefois la dialyse ne remplace pas entièrement les fonctions rénales perdues. Quant à la transplantation, elle permet de meilleurs résultats (avec un taux de survie à 5 ans supérieur à 80%) mais reste rare du fait de son coût et du nombre de donneurs, et présente un risque de rejet élevé nécessitant la prise d'immunosuppresseurs à vie.
Des chercheurs de l'Université de Californie à San Francisco ont travaillé sur la mise au point d'un rein artificiel dans le cadre de leur projet nommé "The Kidney Project". Celui-ci se base sur un bioréacteur qui contient des cellules tubulaires rénales. Le premier prototype, transplanté sur des porcs sans administration d'anticoagulant ni d'immunosuppresseur, est parvenu à assurer ses fonctions pendant une semaine, sans qu'aucune réaction immunitaire ne soit constatée.
L'analyse, réalisée au bout de 7 jours, révèle que les cellules tubulaires ont conservé leur fonction et leur viabilité à 90%. Ce premier prototype permettait d'imiter plusieurs fonctions rénales importantes, mais les chercheurs travaillent déjà sur l'élargissement de son périmètre d'action, afin qu'il puisse assurer la régulation de la pression artérielle, et s'associer avec un appareil destiné à filtrer les déchets du sang.
Cette nouvelle approche pourrait un jour libérer les patients de la dialyse ou de la prise de traitements lourds faisant suite à une greffe. Les chercheurs vont prochainement étendre les essais sur les animaux sur une période d'un mois cette fois-ci, et espèrent dans un second temps passer aux essais cliniques après avoir adapté le dispositif à l'échelle humaine.