Une équipe médicale de l'hôpital universitaire de New York Langone (NYU) a réalisé avec succès la première greffe mondiale d'un œil complet, marquant une avancée significative dans le domaine de la transplantation faciale et oculaire. L'annonce a été faite lors d'une conférence de presse le jeudi 9 novembre, cinq mois après l'intervention historique réalisée sur Aaron James, un ancien militaire américain de 46 ans originaire de l'Arkansas.
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L'accident tragique survenu en juin 2021 a conduit à la perte de son œil gauche, de son nez, de sa bouche, d'une partie de son menton, de ses dents, et de son bras gauche, après avoir été électrocuté à plus de 7 000 volts lors de son travail sur une ligne à haute tension. Supervisé par le Dr. Eduardo Rodriguez, chirurgien plasticien et responsable du programme de transplantation faciale au NYU, le projet ambitieux a mobilisé 140 professionnels de la santé, tous métiers confondus.
Cette greffe pionnière, qui combine la transplantation partielle du visage et d'un œil entier, représente une avancée remarquable dans le domaine de la médecine reconstructive. Jusqu'à présent, seules 48 greffes du visage ont été recensées dans le monde depuis la première réalisée en France en 2005. Mais ces greffes n'intégraient qu'une transplantation partielle d'un œil. Les greffes d'œil complet ont toujours été un défi, en raison de la difficulté à reconnecter le nerf optique pour restaurer la vision.
L'intervention, qui a duré environ 21 heures et nécessité deux salles d'opération, a permis la transplantation du nez, des lèvres, et d'autres tissus du visage, ainsi que de l'œil gauche, de son orbite et du nerf optique. Des cellules souches CD34 de la moelle osseuse du donneur ont également été injectées pour favoriser la régénération du nerf optique.
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Aaron James, le patient, a bien récupéré sur le plan physique et peut désormais vivre normalement avec sa famille dans l'Arkansas. Cependant, malgré les signes de bonne santé de l'œil greffé, la vision n'a pas été rétablie. Aaron James continue de suivre des rendez-vous de suivi à New York chaque mois et doit prendre des traitements immunosuppresseurs pour éviter le rejet des greffes.
Les scientifiques impliqués dans cette avancée considérable soulignent que, bien que la vue ne soit pas encore rétablie, l'opération a ouvert la voie à de futures recherches et développements dans la restauration de la vision. Les défis à relever pour parvenir à rétablir la transmission d'informations vers le cerveau via le nerf optique nécessiteront probablement l'exploration de différentes méthodes telles que la thérapie génique, l'utilisation de cellules souches, et des stimulations électriques pour préparer le cerveau du receveur.