Les nouveaux équipements pour l'injection et l'accélération sont en cours d'installation dans le Booster du PS, en pleine métamorphose.
Le nouveau système d'injection à échange de charges recevra les ions d'hydrogène du Linac 4 et les dépouillera de leurs deux électrons avant de les envoyer dans les quatre anneaux du Booster du PS (Image: CERN)
La structure bleue et jaune rutilante a des allures de jeu
Puissance 4 pour géant. Installée depuis peu dans l'anneau du Booster du PS, elle constitue le nouveau système d'
injection qui recevra les ions hydrogène négatifs en provenance du Linac 4. Ce système dépouillera les ions hydrogène de leurs deux électrons avant de les envoyer vers les quatre anneaux du Booster. L'insertion de cette pièce maîtresse du nouvel accélérateur témoigne de l'avancée des travaux sur les 215 mètres de lignes de faisceaux du complexe du Booster du PS.
Le Booster du PS subit en effet
une métamorphose complète au cours du deuxième long arrêt technique (LS2) dans le cadre du
projet d'amélioration des injecteurs du LHC (LIU). Après la
phase de démontage et d'extraction de nombreux éléments, notamment de nombreux aimants et du système d'
accélération radiofréquence, les équipes préparent l'arrivée de leurs remplaçants. Les géomètres tracent précisément sur le sol les emplacements des composants des lignes d'injection et d'extraction tandis que des équipes installent les services (câbles électriques, canalisations pour le refroidissement et la ventilation).
Le nouveau système d'accélération, basé sur la
technologie Finemet et
fruit d'une collaboration avec l'
institut japonais KEK, est ainsi en cours d'installation. La première des trois structures qui abriteront les cavités radiofréquence a été transportée jeudi 6 juin et, depuis, les équipes s'affairent pour la doter de ses équipements.
La première des trois structures qui abriteront les cavités radiofréquence a été transportée le 6 juin 2019 dans le Booster du PS (Image: Julien Ordan/CERN)
Chaque structure contient huit cavités et 48 amplificateurs de puissance. Entièrement assemblées en surface, elles sont vidées de leurs éléments pour être transportées. "
Chaque structure pèse 1,5 tonnes, et presque 5 tonnes avec les cavités et les amplificateurs. C'est pourquoi nous devons les désassembler, les transporter, puis les réassembler dans l'accélérateur", explique Matthias Haase, qui coordonne l'installation des cavités.
Sur l'écran de son
ordinateur s'affichent les indications pour les quelque 1500 câbles de connexion qu'il a patiemment répertoriés, numérotés et cartographiés. Ces plans permettront aux câbleurs de connecter les structures RF à l'alimentation et à la salle de
contrôle grâce à des câbles de puissance et de signaux. Un travail de fourmi, avec des contraintes spécifiques liées à la sensibilité des signaux radiofréquence. Les câbles qui transmettent les commandes vers les cavités doivent mesurer exactement la même
longueur pour les trois structures, à défaut de quoi les trois ensembles de cavités ne seront pas en phase. "
Quelques centimètre font la différence", indique Matthias Haase.
L'installation des cavités se poursuivra jusqu'en octobre, avant que les tests ne commencent. En novembre débutera la mise en service du nouveau système d'accélération.