Des scientifiques de l'Université de Grenade ont breveté un nouveau traitement contre l'acné à base de substances complètement naturelles et beaucoup plus effectif que d'autres composés artificiels car il ne crée pas de résistances bactériennes et n'a pas d'effets secondaires
Cette formule, mise au point au Département de Microbiologie, s'applique directement sur la peau et possède comme ingrédient principal une protéine cyclique de 70 aminoacides dénommée AS-48, produite par des bactéries du genre Entérocoques et sans activité hémolytique ou toxique démontrée.
Tel que l'explique Mercedes Maqueda Abreu, professeure de l'Université de Grenade et principale chercheuse du projet, "la peau humaine est la première barrière physique qui protège notre corps de l'extérieur, mais c'est également une barrière biologique qui contient des microorganismes bénéfiques, le microbiote de la peau, constitué de nombreuses bactéries et de diverses espèces de champignons qui empêchent le développement de pathogènes." La modification de l'équilibre naturel de ces microorganismes conduit à des infections dont le traitement est parfois difficile, tel que l'acné (acne vulgaris), "une infection cutanée très commune, principalement pendant la puberté, qui génère des problèmes esthétiques, sanitaires et d'estime de soi", ou d'autres infections de la peau, très fréquentes, produites par des Staphylocoques aureus ou des Streptocoques pyogènes.
Traitements peu effectifs
La bactérie dénommée Propionibacterium acnes est la responsable de cette infection lorsqu'elle se développe de façon incontrôlée dans des aires où se produisent d'abondantes sécrétions sébacées. Les traitements actuels ne sont pas toujours effectifs dû au développement de résistances ou à des effets secondaires non désirés. D'autres infections de la peau pour lesquelles la multirésistance aux antibiotiques commence à devenir un grand problème sont celles produites par des Staphylocoques aureus ou des Streptocoques pyogènes, qui produisent des pathologies très sérieuses et sont, jusqu'à un certain point, également susceptibles de traitements antibactériens topiques.
La nouvelle formule, mise au point à l'UGR et brevetée à travers le Bureau de Transfert de Résultats de Recherches (OTRI), "contient des substances naturelles ayant une activité antibactérienne qui peuvent être employées comme ingrédients cosmétiques et/ou pharmaceutiques pour le traitement et la prophylaxie de ces infections", ajoute Mme. Maqueda.
La protéine AS-48 sur laquelle se base la formule brevetée présente un large spectre d'action face aux bactéries à Gram-positif, parmi lesquelles se trouvent d'importants pathogènes tels que différentes espèces de staphylocoques, de streptocoques, de clostridium, de microbactéries et de listeria, entre autres, ce qui lui confère un grand potentiel d'application aussi bien dans la clinique humaine que dans la vétérinaire, ainsi que comme conservateur alimentaire bio.
"L'emploi topique de AS-48, seul ou avec des agents qui favorisent son activité, s'est avéré très efficace in vitro pour le contrôle des microorganismes responsables des infections de la peau mentionnées", signale Mme. Maqueda.
La formule brevetée à l'UGR, qui ne perd pas de son activité en dépôt à différentes températures, ou par interaction des molécules actives avec des composés cosmétiques, présente un autre grand avantage: vu que la cible des AS-48 est la membrane cellulaire bactérienne, le développement de résistances de la part des pathogènes est assez improbable.