Un nouveau médicament contre la malaria et la toxoplasmose

Publié par Adrien le 25/02/2017 à 00:00
Source: CNRS-INSB
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P. falciparum, l'agent du paludisme, et Toxoplasma sont des parasites intracellulaires obligatoires, qui représentent une menace majeure pour la santé mondiale. Ils infectent des centaines de millions de personnes par an, ce qui conduit à une mortalité élevée, surtout celle des enfants. Une équipe internationale coordonnée par Mohamed-Ali Hakimi à l'Institut pour l'avancée des biosciences, et incluant des chercheurs de l'EMBL-Grenoble et de la société ANACOR pharmaceutical, a découvert une nouvelle molécule, AN3661, qui stoppe la prolifération des parasites. La molécule permet une guérison complète de souris infectées par Toxoplasma. Cette étude a été publiée le 1er février 2017 dans la revue EMBO Molecular Medicine.


Figure: La molécule AN3661 en ciblant l'enzyme CPSF3 de Toxoplasma permet de contôler la croissance des parasites chez la souris et dans des cellules humaines.
© Hakimi Mohamed-ali

Le paludisme est une cause de mortalité importante dans les pays du Sud. Aujourd'hui, l'un des médicaments les plus efficaces pour combattre le paludisme est l'artémisinine, molécule issue d'une plante trouvée en Chine. Sa découverte, par la professeure Youyou Tu, a été récompensée par le prix Nobel de physiologie-médecine 2015.

Une préoccupation majeure est celle de l'augmentation alarmante de la résistance aux médicaments, qui compromet à moyen terme l'efficacité des traitements actuels. Toxoplasma menace le foetus lors d'une primo-infection de la mère ou encore les patients immunodéprimés. Une faible efficacité des médicaments existants et des effets secondaires compliquent le contrôle de ces infections. Cette situation souligne le besoin urgent de nouvelles classes de candidat-médicaments et la découverte de nouvelles cibles pour lutter contre ces parasitoses humaines.

Les chercheurs ont testé la molécule benzoxaborole AN3661 développée par la société ANACOR pharmaceutical (https://www.anacor.com/) sur la croissance des parasites. Les résultats montrent qu'elle bloque la prolifération intracellulaire de Toxoplasma avec la même efficacité que les médicaments actuels utilisés en clinique comme la sulfadiazine et la pyriméthamine. Ils apportent la preuve que des souris traitées par voie orale avec AN3661 survivent à une toxoplasmose aiguë. Enfin, ils identifient par génétique la cible moléculaire de AN3661, la protéine CPSF3, une enzyme impliquée dans la régulation des ARN messagers.

Les chercheurs estiment que cette enzyme est donc un candidat sérieux pour le développement d'un médicament contre la toxoplasmose ou le paludisme. La molécule AN3661 est un bon candidat-médicament contre ces parasitoses auxquelles l'Humanité paie un lourd tribut.
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