Une équipe de chercheurs a développé un traitement prometteur pour le médulloblastome, un cancer cérébral particulièrement meurtrier, en utilisant des nanoparticules administrées directement dans le liquide céphalorachidien (LCR, autrement appelé liquide cérébrospinal). Cette approche novatrice semble surmonter les défis majeurs rencontrés dans le traitement de cette maladie redoutable.
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Le médulloblastome est un cancer cérébral qui touche principalement les enfants et se propage rapidement dans le système nerveux central. Les traitements traditionnels éprouvent des difficultés à cibler cette maladie en raison du flux rapide du LCR. Pour contourner cette contrainte, l'équipe de recherche a mis au point un traitement utilisant des nanoparticules porteuses de médicaments, ayant réussi à prolonger significativement la durée de vie des souris traitées par rapport au groupe témoin.
Ces nanoparticules spécialement conçues libèrent un inhibiteur de réparation de l'ADN, le talazoparib, directement entre les membranes protectrices du LCR, maintenant leur présence pendant une durée allant jusqu'à 21 jours. Cette méthode, appelée injection intrathécale, permet des traitements moins invasifs et plus fréquents par rapport à d'autres méthodes.
L'une des caractéristiques remarquables de cette approche est sa capacité à cibler les tumeurs dans le LCR, une tâche souvent compliquée par la circulation rapide du liquide dans le système nerveux central, éliminant rapidement les médicaments anti-tumeurs avant qu'ils ne puissent agir. Les nanoparticules, développées dans le laboratoire du professeur Saltzman, présentent la capacité d'adhérer aux tumeurs, offrant ainsi une solution pour contourner ce problème. Avec ce système, le talazoparib, un inhibiteur de PARP approuvé par la FDA (administration américaine des médicaments) et actuellement utilisé pour traiter divers cancers, est libéré progressivement par ces nanoparticules, empêchant les cellules tumorales de réparer leur ADN, ce qui les rend plus vulnérables à la mort.
La difficulté dans l'administration de traitement dans cette zone réside sur le franchissement de la barrière hémato-encéphalique (cf. notre récent article sur une autre recherche visant justement à franchir cette barrière). Les chercheurs ont utilisé ici une technique d'injection intrathécale, afin de ne pas être confronté à cette problématique tout en évitant de recourir à une injection directe dans le cerveau, cette dernière étant une procédure complexe effectuée seulement quelques fois par an. Cette méthode est par ailleurs beaucoup moins invasive et peut être administrée sans hospitalisation, ouvrant la voie à des traitements plus fréquents.
En plus des nanoparticules, les souris ont également reçu une dose de chimiothérapie orale, le temozolomide, créant ainsi une combinaison thérapeutique puissante et ciblée. Les résultats de l'étude montrent que les souris traitées avec ces nanoparticules ont vécu significativement plus longtemps que celles recevant une thérapie sans nanoparticules, ou que celles n'ayant reçu aucun traitement. De plus, la propagation du cancer a été considérablement réduite chez les souris traitées avec les nanoparticules.
Les chercheurs prévoient de valider leur approche sur des modèles animaux plus grands avant de l'appliquer aux essais cliniques sur des patients humains. De plus, cette méthode pourrait également être testée sur d'autres cancers ayant tendance à se propager vers le cerveau. Cette avancée prometteuse ouvre la voie à de nouveaux espoirs dans le traitement du médulloblastome et de potentielles solutions pour d'autres cancers similaires, et démontre que les nanoparticules ont le potentiel de révolutionner la manière dont nous abordons ces maladies mortelles.