Les minéraux qui bloquent les valvules cardiaques diffèrent chez l'homme et la femme

Publié par Isabelle le 30/04/2020 à 13:00
Source: Université McGill
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figure Wikimedia Commons
Des chercheurs de l'Université McGill ont récemment découvert que les minéraux bloquant l'appareil valvulaire aortique différaient chez l'homme et la femme, ce qui pourrait modifier le diagnostic et la prise en charge des maladies cardiaques.

Marta Cerruti, professeure agrégée au Département de génie des matériaux de l'Université McGill, et son équipe ont eu recours au Centre canadien de rayonnement synchotron de l'Université de la Saskatchewan pour examiner les valvules cardiaques lésées de patients qui avaient reçu une greffe. Les résultats de leur étude ont été publiés récemment dans Acta Biomaterialia.

Ainsi, ils ont constaté qu'en présence d'une sténose aortique - maladie cardiaque engageant le pronostic vital, causée par un rétrécissement valvulaire - les dépôts minéraux présents dans les valvules différaient considérablement chez l'homme et la femme.

"Nous avons constaté, non sans étonnement, que les types de minéraux présents dans les valvules cardiaques n'étaient pas les mêmes selon le sexe, précise la chercheuse. Nous avons découvert de manière fortuite qu'ils différaient dans leur composition et leur forme, et s'accumulaient plus lentement chez les femmes."

Par ailleurs, l'analyse de la composition minérale, réalisée au moyen de la technique SXRMB (Soft X-Ray Mischaracterization Beamline), a également révélé qu'un type de dépôt minéral était quasi exclusif aux femmes.

La diversité, facteur à ne pas négliger

Voilà qui démontre l'importance de ce qui a toujours été un angle mort en recherche, à savoir la diversité, fait observer la Pre Cerruti. Par exemple, l'utilisation exclusive de souris mâles en laboratoire était autrefois la norme.

"Notre étude illustre parfaitement qu'en limitant ses observations à une population bien définie, on biaise ses données, affirme-t-elle. En science, la diversité donne de meilleurs résultats", poursuit la chercheuse.

Encore aujourd'hui, les maladies cardiaques sont la principale cause de mortalité dans le monde, tant chez les hommes que chez les femmes. On effectue chaque année 280 000 remplacements valvulaires au Canada pour cause de sténose. Selon Marta Cerruti, son étude démontre que l'adoption de démarches diagnostiques et thérapeutiques adaptées au sexe s'impose dans le traitement de la sténose aortique.

C'est pourquoi son équipe de recherche retournera au Centre canadien de rayonnement synchotron afin d'explorer plus en profondeur ce phénomène cardiovasculaire et de préciser la composition des dépôts trouvés chez les femmes.

"La connaissance de ces minéraux serait très certainement utile à des fins thérapeutiques, dit-elle. Il est peut-être possible de cibler et de dissoudre ces minéraux par des méthodes simples chez les femmes."

L'étude

L'article "Differences in mineral composition and morphology between men and women in aortic valve calcification", par Marta Cerruti et coll., a été publié dans la revue Acta Biomaterialia.

L'étude a été financée par la Fondation des chaires de recherche du Canada, la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC ainsi que le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.

L'Université McGill

Fondée en 1821 à Montréal, au Québec, l'Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat. Année après année, elle se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Établissement d'enseignement supérieur renommé partout dans le monde, l'Université McGill exerce ses activités de recherche dans deux campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d'études et au-delà de 40 000 étudiants, dont plus de 10 200 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 800 étudiants internationaux représentant 31 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l'Université McGill ont une langue maternelle autre que l'anglais, et environ 19 % sont francophones.
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