Des maladies neurodégénératives tracées avec des codes-barres moléculaires !

Publié par Isabelle le 14/05/2020 à 13:00
Source: CEA
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(c) Ronald Melki, CEA
L'analyse par le CEA-Jacob des propriétés des souches d'agrégats provenant de la maladie de Parkinson, de la démence à corps de Lewy ou l'atrophie multisystématisée a permis d'établir des bases moléculaires propres à ces différentes maladies.

Les synucléinopathies, dont la maladie de Parkinson, la démence à corps de Lewy, ou encore l'atrophie multisystématisée, forment un groupe de pathologies neurodégénératives caractérisées par l'accumulation anormale d'agrégats de la protéine alpha-synucléine.

Dans le cadre d'une collaboration internationale impliquant l'Université de Louvain et l'Imperial College London, des chercheurs du CEA-Jacob viennent d'établir que des agrégats de cette protéine provenant de cerveaux de patients malades, et amplifiés in vitro, diffèrent à l'échelle moléculaire selon la maladie. Ils ont des 'codes-barres moléculaires' distincts qui les différencient.

Ces résultats ont été obtenus par caractérisation et comparaison des propriétés des souches d'agrégats d'alpha-synucléine présents dans des homogénats de cerveaux de patients atteints par différentes synucléinopathies qui ont été amplifiés in vitro par une technique de biochimie adaptée de la PMCA (Protein Misfolding Cyclic Amplification) à des souches produites dans des tubes à essais.


Des agrégats de la protéine alpha-synucléine présents dans les cerveaux d'individus ayant développé la maladie de Parkinson, la démence à corps de Lewy et l'atrophie multisystématisée fibrillaires ont étés utilisés comme amorces et ont étés multipliés au laboratoire dans des tubes à essais. Cela a permis de montrer qu'ils sont distincts biochimiquement. Les agrégats caractéristiques de la maladie de Parkinson (MP), démence à corps de Lewy (DCL) et de l'atrophie multisystématisée (AMS) sont dissemblables comme présenté ici par leur observation au microscope électronique. Cela a permis par ailleurs d'en produire suffisamment pour analyser leurs propriétés pathogéniques dans un modèle murin des synucléinopathies. La barre noire à droite représente un dix-millionième de mètre (ou 100 nanomètres). © Luc Bousset

Ont été également analysées les capacités de ces différentes souches à entraîner dans un modèle murin des caractéristiques propres à chaque maladie. Certains entraînent une progression de la pathologie rapide, d'autres une évolution lente, le tout accompagné de réponses inflammatoires distinctes. Ainsi, comme pour différents virus ou souches d'un virus, la progression de la pathologie et les régions du cerveau affectées dépendent des propriétés structurales des agrégats d'alpha-synucléine.

Ces recherches permettent d'établir des bases moléculaires robustes pour l'identification et une meilleure caractérisation physiopathologique de ces maladies. Les assemblages des agrégats d'alpha-synucléine en souches distinctes seraient directement corrélés au tableau clinique de la synucléinopathie d'intérêt.

Le développement de techniques détectant spécifiquement chaque souche d'agrégat en se basant sur cette signature moléculaire différentielle, permettrait de contribuer à un diagnostic plus précoce et précis des synucléinopathies.

Références:
The structural differences between patient-derived α-synuclein strains dictate characteristics of Parkinson's disease, multiple system atrophy and dementia with Lewy bodies I Acta Neuropathologica
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