Le granite corse au cœur de la richesse de l'Empire romain

Publié par Redbran le 17/01/2020 à 14:00
Source: Université Libre de Bruxelles (ULB)
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Les bouches de Bonifacio ont-elles contribué à l'essor économique de l'Empire romain des IIe et IIIe siècles ? Des recherches menées par les archéologues du CReA-Patrimoine et les géologues du Laboratoire G-Time de l'Université libre de Bruxelles prouvent que la zone était bien plus qu'une route commerciale.


Fouilles archéologiques Bonifacio
Photos des fouilles effectuées à Cavallo (© CReA-Patrimoine)

On savait déjà que le détroit entre la Corse et la Sardaigne était une route commerciale importante à l'époque impériale, particulièrement entre l'Espagne actuelle et Rome. Aujourd'hui, les équipes d'archéologues et de géologues de l'Université libre de Bruxelles sont en passe de prouver que l'implantation romaine (Ier – IIIe siècles de notre ère) dans les bouches de Bonifacio n'était pas uniquement liée à cette route maritime.

Sous la supervision de Nadine Mattielli et de Sébastien Clerbois, les équipes du CReA-Patrimoine (Faculté de Philosophie et Sciences sociales) et du Laboratoire G-Time (Faculté des Sciences) de l'ULB ont découvert que les différents sites d'extraction du granite de l'île de Cavallo/San Bainzu (archipel des Lavezzi, Bonifacio, Corse-du-Sud), constituent sans doute une même et unique carrière, aux dimensions importantes, formant ainsi la plus grande carrière des bouches de Bonifacio.

Cette découverte est considérable, car elle permet de mieux comprendre l'économie romaine des bouches de Bonifacio et, dès lors, d'expliquer l'implantation romaine à cet endroit.

Elle démontre qu'au-delà du contrôle de la route maritime, l'Empire romain y avait développé une activité économique prospère.

"Sur le terrain, les travaux se sont concentrés autour d'un relief sculpté qui marque l'entrée d'une des carrières ainsi que sur un bâtiment dont les murs sont constitués de blocs de grande taille" explique Sébastien Clerbois, co-directeur du Centre de recherche en archéologie et patrimoine de l'ULB, le CReA-Patrimoine.

Les sondages archéologiques opérés au sein de ces structures ont clairement démontré l'existence de sols d'occupation romains. La fonction de ces lieux d'occupation reste à étudier et à définir.

Carrière exploitée à l'époque romaine

Par ailleurs, les géologues ont commencé une campagne d'étude des propriétés physiques et chimiques des granites de l'archipel afin d'évaluer les facteurs qui ont présidé à leur exploitation, mais également à leur diffusion. Leur étude suggère que l'exploitation principale de ces carrières date de l'époque impériale romaine, avec un pic aux IIe-IIIe siècles. Or, il était supposé que l'extraction du granite au sein de ces carrières avaient été surtout intense au 19e siècle et que l'exploitation romaine était plus limitée.

L'étude de l'ULB se singularise par une collaboration innovante entre les archéologues du CReA-Patrimoine – emmenés par Sébastien Clerbois, avec Antoine Triantafyllou (actuellement ULiège), les géologues du Laboratoire G-Time – Nadine Mattielli, ainsi que la plateforme technologique d'Acquisition et de Numérisation d'Objets et de Relevés en Architecture, Monuments et Archéologie de l'ULB, PANORAMA.

Pour plus d'information voir le site de l'association archéologie et patrimoine en Corse
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