Sommeil - Définition

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Introduction

Chaton endormi
Deux hommes endormis sur un banc, à Téhéran

Le sommeil est un état naturel récurrent de perte de conscience (mais sans perte de la réception sensitive) du monde extérieur, accompagnée d'une diminution progressive du tonus musculaire, survenant à intervalles réguliers et dont le rôle est encore mal connu. L'alternance veille-sommeil correspond à l'un des cycles fondamentaux chez les animaux : le rythme circadien. Chez l'homme, le sommeil occupe près d'un tiers de la vie.

Le sommeil se distingue de l'inconscience (ou coma) par une absence d'abolition des réflexes et par la capacité de la personne endormie à ouvrir les yeux et à réagir à la parole et au toucher.

Il existe une organisation du sommeil et de ses trois états. On parle de cycle circadien pour l'alternance entre la veille et le sommeil. On parle de cycle ultradien pour l'alternance entre le sommeil lent et le sommeil paradoxal.

Le sommeil dépend du noyau préoptique ventrolatéral (VLPO). Déclenché par l'accumulation quotidienne d'adénosine, le VLPO envoie aux centres de stimulation le signal d'arrêter la production d'histamine et d'autres substances qui nous tiennent éveillés.

Certaines femmes dorment mal pendant leurs règles (elles sont deux fois plus sujettes aux insomnies que les hommes) et beaucoup d'entre elles durant la ménopause. Les personnes âgées dorment en général moins bien que les jeunes.

Le sommeil et l'esprit

Le sommeil peut être considéré comme un état modifié de la conscience. Sa particularité est qu'il repose sur un état de détente et de relaxation maximal, c'est d'ailleurs pourquoi il est régénérateur.

Au dire des spécialistes du sommeil, la tension pour rester conscient (cette tension qui épuise petit à petit le système nerveux mais permet de réagir face à l'existence) se retrouve dans la sensation des yeux. Ainsi lorsque l'individu s'endort et que les paupières se ferment, cette tension diminue. De plus l'arrivée des images du rêve sont un support pour l'esprit en ce sens qu'il se repose dessus. En effet visualiser des images qui s'imposent d'elles-mêmes mais qui ne sont pas voulues et construites dans l'effort, donne à l'esprit cette sensation qu'il n'a plus rien à chercher, à vouloir, or c'est quand l'esprit ne recherche plus rien qu'il se détend. On voit ainsi en quoi les images du rêve présentent un caractère hypnotique, et c'est sur ce procédé que repose l'hypnose.

En outre si l'essence du sommeil, c'est-à-dire le principe qui le caractérise, est la relaxation, même à l'état de veille on peut connaître des états plus ou moins tendus ou détendus, plus ou moins relaxants sans, donc, à proprement parler dormir.

Durée du sommeil

Elle serait, en France en 2009, d'un peu moins de 7 h en semaine et un peu moins de 8 h le week-end, soit une réduction de près d'une heure et demie depuis un demi-siècle. Scientifiquement, il est conseillé de dormir environ 8 h par jour, avec si besoin une sieste de 10 à 15 min maximum.

Historique des recherches sur le sommeil

Le sommeil, tant sa régulation que son rôle, reste un mystère.

Dès 1937, le neurophysiologiste américain Alfred Lee Loomis mit en évidence cinq phases successives dans une nuit de sommeil grâce à l'électro-encéphalogramme (EEG), qu'il nomma de A à E.

  • A et B correspondaient à la phase d'endormissement ;
  • C au sommeil léger ;
  • D et E au sommeil profond.

Nathaniel Kleitman, qui dirigeait une unité de sommeil à l'Université de Chicago, réduisit le nombre de phases de sommeil à quatre :

  • A et B constituaient un premier stade I ;
  • C un second stade ;
  • D un troisième ;
  • E un quatrième,

l'ensemble constituant le sommeil lent (SL).

Un de ses assistants, Eugène Aserinsky, remarqua sur l'électroencéphalogramme des oscillations de grande amplitude, correspondant à des mouvements oculaires, un relâchement du tonus musculaire de la nuque (chez l'homme qui peut relâcher volontairement ces muscles et ceux du menton), suivi d'une intense activité du cortex cérébral lorsque les sujets amorçaient le quatrième stade. La présence de mouvements oculaires rapides ou MOR (REM, Rapid eye movements en anglais) permit d'assimiler cette phase aux rêves : elle fut alors baptisée « sommeil rapide » ou « paradoxal » en 1961 par le français Michel Jouvet, alors chercheur au CNRS à Lyon.

Alors que l'on pensait qu'aucun animal ne pouvait vivre sans sommeil (chose vérifiée chez les rats et les oiseaux), des observations d'orques et de grands dauphins ont prouvé le contraire. Une équipe de chercheurs de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA) dirigée par le professeur Jerry Siegel, a remarqué que pendant le mois suivant leurs accouchements, les femelles et leurs petits ne dormaient pas. Cet éveil permettrait aux petits :

  • d'échapper aux prédateurs,
  • de maintenir leur température corporelle car ils ne disposent pas encore de graisse protectrice,
  • de remonter très souvent à la surface pour respirer, toutes les 3 à 30 secondes,
  • de favoriser la croissance rapide de leur cerveau et de leur corps.

Petit à petit, les femelles et leurs petits retrouvent un rythme de sommeil « normal ».

Importance des premiers jours de la vie

Selon une étude de l'INSERM, la qualité du sommeil est programmée dans les premières années de vie. En déréglant artificiellement l'apport en sérotonine (ce qui est connu pour provoquer des troubles du sommeil) sur des bébés souris pendant 15 jours après leur naissance, les chercheurs ont constaté que ces souris devenues adultes avaient un sommeil fragmenté, instable et peu récupérateur. Ces troubles du sommeil s’apparentent à ceux observés lors d’une phase de dépression.

« Ces travaux nous laissent fortement penser que les trois premières semaines de la vie, chez la souris, constituent une période critique pendant laquelle s’installe et se consolide l’impact du système sérotoninergique sur l’équilibre du sommeil et des comportements émotionnels. Une fois que ce système est mis en place, il semble que l’on ne puisse plus agir sur cet équilibre de façon persistante » précise Joëlle Adrien, auteur principal et directrice de recherche à l’Inserm.

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