Axion - Définition

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Introduction

L’axion est une particule hypothétique, supposée stable, neutre et de très faible masse (1 meV-µeV). Elle est une conséquence de la solution de Peccei-Quinn (en) (1977) au problème de violation de la symétrie CP en chromodynamique quantique. Depuis, il est proposé comme l'un des constituants possibles de la matière noire.

Le nom de cette particule est dû à Frank Wilczek, qui lui attribua celui d'une marque de détergent, considérant que le problème qui entachait la chromodynamique quantique avait été « nettoyé ».

De nombreuses expériences tentent aujourd'hui de trouver cette particule, parmi lesquelles compte CAST, située au CERN, mais aussi ADMX, ainsi que des expériences de regénération de lumière à travers un mur, comme OSQAR et beaucoup d'autres.

Naissance de l'axion

Le problème CP fort

Comme l'a montré 't Hooft, la chromodynamique quantique prédit que quelques interactions fortes violeront la symétrie charge+parité. Cette violation n'a pourtant jamais été observée. En combinaison avec les effets de l'interaction faible, le paramètre qui quantifie cette violation, noté \bar\Theta, constituait une constante fondamentale uniquement accessible par la mesure. Par ailleurs, des interactions violant cette parité de façon importante auraient fourni aux neutrons un moment dipolaire intense. Les observations, qui prouvent l'absence ou la très faible intensité de cet effet, imposent que le paramètre \bar\Theta est très faible, voire nul.

Pourtant, en théorie, ce paramètre \bar\Theta peut prendre toute valeur entre 0 et 2π, et il n'existait aucune raison pour qu'il soit faible ou nul : c'est ce qui fut appelé le « problème CP fort ».

La résolution du problème

Une première solution, naturelle, consistait à supposer qu'au moins un quark du modèle standard était de masse nulle. Alors, le paramètre \bar\Theta deviendrait négligeable et le problème de sa valeur serait réglé. Néanmoins, les mesures ont très rapidement invalidé cette théorie en montrant qu'aucun quark observé n'avait de masse nulle ou presque nulle.

En 1977, Roberto Peccei (en) et Helen Quinn (en) ont proposé une solution plus élégante, en postulant une nouvelle symétrie qui mènerait naturellement à un modèle QCD dans lequel la symétrie CP n'est pas violée. Peu après, Frank Wilczek et Steven Weinberg ont noté que cette symétrie pouvait être interprétée différemment : il est possible de faire de ce paramètre \bar\Theta un champ, c'est-à-dire une particule. Ils la nommèrent « axion ».

En inscrivant l'axion dans un cadre théorique plus large, en l'associant à la brisure spontanée d'une « symétrie de Peccei-Quinn » qui provoque la formation de la particule, on peut faire des rapprochements avec le boson de Goldstone (en), ce qui fait de l'axion un pseudo-boson de Nambu-Goldstone (en). Il apparaît ainsi que la théorie de la chromodynamique quantique, munie de l'axion, ne présente plus aucune violation de symétrie CP.

Également, les axions pourraient être nécessaires à la théorie des cordes.

Recherches expérimentales

De nombreuses expériences ont tenté de mettre en évidence l'axion, ayant prédit ses propriétés.

Le projet PVLAS

Le projet italien PVLAS projette de la lumière polarisée à travers un champ magnétique de 5 tesla, à la recherche d'une rotation de la direction de polarisation. Si les axions existent, alors les photons pourraient interagir et se changer en axions ou en axions virtuels. Il en suivrait une légère anomalie de polarisation.

Cet effet est très subtil et difficile à détecter : pour pouvoir le mesurer, la lumière effectue des milliards de va-et-vient à travers le champ magnétique, ce qui cumulerait les éventuelles anomalies.

Des expériences récentes ont révélé une rotation anormale, qui a été initialement interprétée comme l'existence d'un axion de masse comprise entre 1 et 1,5 meV. Cette interprétation a par la suite été retirée par les auteurs, et leurs résultats ont été expliqués par un artéfact expérimental. Entre temps, d'autres explications possibles de ces observations ont été avancées à partir de phénomènes connus.

Le projet CAST

Certaines expériences s'attachaient à la découverte d'axions d'origine astrophysique, au moyen de l'effet Primakoff (en). S'ils existent, les axions peuvent être formés au centre du Soleil lorsque les rayons X diffusent les électrons et les protons, ce qui leur permettrait de se changer en axions. Le projet CAST (CERN Axion Solar Telescope) s'efforce d'observer ce phénomène.

N'ayant pas encore réussi à les détecter, il fut par conséquent possible de poser des limites aux propriétés des axions, notamment concernant leur couplage avec les photons.

Le projet ADMX

Le projet ADMX (Axion Dark Matter Experiment), mené au Lawrence Livermore National Laboratory, recherche des axions interagissant faiblement dans le halo de matière noire supposé envelopper notre Galaxie.

En présence d'un champ magnétique intense, l'objectif est de transformer un axion en photon micro-onde. Le processus est favorisé par l'utilisation d'une cavité résonante de 460 à 810 MHz, supposée adaptée à la masse prédite de l'axion.

Autres expériences

Une autre manière de détecter les axions est de mener des expériences « à travers le mur » : en envoyant un faisceau lumineux à travers un champ magnétique intense, on en transforme quelques uns en axions. Ceux-ci interagissent peu avec la matière, et peuvent passer un mur épais alors que les photons sont absorbés ou réfléchis rapidement. De l'autre côté d'un tel mur, un second champ magnétique permet aux axions de se changer en photons, que l'on pourra éventuellement observer.

La première transformation comme la deuxième ont un rendement extrêmement faible, une telle expérience nécessite par conséquent des flux lumineux très intenses.

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