Gaz à effet de serre: l'Europe bonne élève ?

Publié par Adrien le 10/05/2012 à 00:00
Source: Yvon Larose - Université Laval
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En 2007, le Canada aurait émis 21,3 tonnes de CO2 par habitant, soit près de trois fois plus que l'Union européenne.
L'Union européenne est le chef de file mondial dans la lutte contre les gaz à effet de serre, loin devant l'Amérique du Nord.

Le plus récent bulletin de l'Organisation météorologique mondiale sur les gaz à effet de serre (GES), publié en novembre 2011, est formel: les concentrations dans l'atmosphère de GES, les plus grands responsables du changement climatique, ont atteint de nouveaux sommets en 2010. Face à ce phénomène, comment les trois pays de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) et les 27 pays de l'Union européenne (UE) agissent-ils ?

Pour répondre à cette question, le doctorant en études internationales Slobodan Yvan Antelj a fait un exposé comparatif des deux entités régionales, le mercredi 18 avril au pavillon Charles-De Koninck. "Sur les 22 premiers pays de l'Indice 2011 de performance environnementale de l'Université Yale, indique-t-il, 20 sont européens. Le Canada ne vient qu'au 37e rang sur 132."

Le dioxyde de carbone est le plus important des gaz à effet de serre dus à l'activité humaine. En 2007, les émissions de CO2 en tonnes par habitant s'élevaient, selon l'agence Eurostat, à 8,4 tonnes dans l'Union européenne, à 21,3 tonnes au Canada, à 20,4 tonnes aux États-Unis et à 4,5 tonnes au Mexique. "L'UE est un exemple à suivre, affirme Slobodan Yvan Antelj. C'est la seule grande zone géographique qui lutte efficacement contre le changement climatique. L'Union est le leader mondial."

Souveraineté nationale versus autorité supranationale

Cette lutte à deux vitesses des GES s'explique d'abord par la structure politique des deux entités. "Le Canada, les États-Unis et le Mexique restent attachés au principe de souveraineté nationale, soutient Slobodan Yvan Antelj. Dans l'Union, une autorité supranationale fait que les 27 pays membres parlent d'une seule voix."

D'autres facteurs expliquent pourquoi les deux blocs continentaux n'avancent pas au même rythme. "En Europe, on trouve une logique qui dépasse les États pris individuellement et qui est orientée vers le partage collectif du risque, souligne-t-il. On est également sensibilisés à la protection de l'environnement. L'Amérique du Nord, elle, se caractérise par l'individualisme et la domination de la logique du libre marché, ainsi que la surutilisation énergétique, en particulier au Canada et aux États-Unis."

En Amérique du Nord, et malgré les efforts de la Commission de coopération environnementale, les actions anti-GES sont plutôt limitées. Dans l'Union européenne, par contre, elles sont plus nombreuses, plus fortes et plus concrètes. Selon Slobodan Yvan Antelj, l'exemple le plus frappant est le rapport des deux blocs régionaux au protocole de Kyoto. Ce traité international a pour objectif la réduction des émissions de gaz à effet de serre. "Dans l'ALÉNA, dit-il, aucun de ces pays n'est obligé de respecter le protocole. Certains États américains ont même adopté des mesures anti-Kyoto. Et les investisseurs étrangers mécontents peuvent recourir à une disposition de l'accord qui exprime la primauté économique sur les ententes environnementales."

Dans l'Union européenne, le protocole de Kyoto est accepté de façon unanime par tous les pays membres. Un véritable marché du carbone rassemblait, en 2008, plus de 12 000 entreprises. Ce marché incite le pollueur à réduire ses émissions de GES selon le principe de pollueur-payeur. "Même le processus de l'élargissement de l'Union est caractérisé ou plutôt conditionné par une adoption totale des normes environnementales", explique Slobodan Yvan Antelj.
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