Kevin Neil, étudiant au doctorat en biologie et entrepreneur.
Photo: Michel Caron - UdeS La résistance bactérienne aux antibiotiques menace de transformer des infections bénignes en maladies mortelles. Pour répondre à cette menace de plus en plus importante, des biologistes cherchent des
alternatives à l'utilisation des antibiotiques conventionnels. C'est le cas de Kevin Neil, étudiant au
doctorat en
biologie au laboratoire du professeur Sébastien Rodrigue, qui travaille sur une
technologie permettant de combattre les bactéries résistantes aux antibiotiques. Cette technologie brevetée a été à la base de la création de la compagnie TATUM bioscience.
"Nous développons ce que nous appelons "
bacterial COP (COnjugative Probiotic)" ou la police bactérienne pour répondre à ce
besoin grandissant de pallier la résistance aux antibiotiques, explique Kevin Neil. Grâce à de récents progrès en biologie synthétique, nous sommes maintenant en mesure de programmer des organismes vivants pour leur faire faire des tâches précises. Nous avons donc programmé notre police bactérienne pour trouver les bactéries résistantes aux antibiotiques et les éliminer sélectivement."
Les fondateurs de TATUM bioscience, Jean-François Millau, Kevin Neil et Pr Sébastien Rodrigue.
Photo: Michel Caron - UdeS
L'équipe de recherche a déjà démontré l'efficacité de sa technologie chez la
souris, où les scientifiques ont réussi à éliminer 98% des bactéries résistantes aux antibiotiques ciblées avec une seule dose de
bactérie policière. À terme, un tel
outil pourrait servir à revitaliser des antibiotiques préexistants, éliminer des pathogènes ou même modifier le
microbiote intestinal.
La technologie développée lors du
projet doctoral de Kevin sera valorisée par TATUM bioscience, une compagnie qu'il a cofondée avec son
directeur de thèse, Pr Rodrigue, et son associé, Jean-François Millau, lui-même ayant également terminé des études postdoctorales au Département de biologie.