La Méduse - Définition

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Le Radeau de la Méduse
Théodore Géricault, 1817-1818
huile sur toile
491 × 716 cm
Louvre

La Méduse est une frégate française qui a fait naufrage le 2 juillet 1816 sur le banc d'Arguin, au large des côtes de Mauritanie, faisant 390 morts et 15 survivants, dont 5 sont morts avant leur transfert à Saint-Louis du Sénégal.

Le naufrage de la Méduse

En 1816, la France récupère ses comptoirs au Sénégal qui lui avaient été pris par les Britanniques au cours des guerres de l'Empire. Une division navale de quatre bâtiments (dont La Méduse et l'Écho) est envoyée là-bas pour acheminer les colons, fonctionnaires, militaires et scientifiques attendus sur place. Notamment, les navires transportaient le colonel Schmaltz, nouveau gouverneur du Sénégal. De grandes quantités de matériel sont aussi embarquées.

Le commandant de la frégate La Méduse, Hugues Duroy de Chaumareys, est un noble royaliste qui n'a quasiment pas navigué depuis l'époque de l'Ancien Régime. Il commence la traversée en distançant les autres navires, plus lents que le sien, et se retrouve ainsi isolé. N'écoutant pas les avis de ses officiers, il accorde toute confiance à un passager prétendant avoir déjà parcouru les parages, un dénommé Richefort. Il se trompe dans son estimation et situe le navire bien plus loin du redoutable Banc d'Arguin qu'il ne l'est en réalité. Au lieu de le contourner en passant au large comme l'indiquent ses instructions, il rase les hauts-fonds, jusqu'à ce que l'inévitable se produise le 2 juillet.

La frégate s'échoue sur un plateau de récifs. Plusieurs tentatives de déséchouage échouent elles aussi… L'équipage construit un radeau composé de pièces de bois de 20 mètres par 10 destiné à déposer du matériel pour alléger le bateau. Après quelques jours, souffle une violente tempête qui secoue la frégate et provoque plusieurs voies d'eau. L'état-major du navire craint que le navire ne finisse par se désagréger. L'évacuation est décidée.

La pagaille est indescriptible. Plusieurs marins sont ivres morts en permanence. Les officiers tentent de garder le contrôle de la situation, mais le commandant et les passagers de marque n'auraient pas brillé par leur exemple ce jour-là. C'est le 4 juillet, les chaloupes sont mises à l'eau et sur le radeau s'entassent 150 marins et soldats avec quelques officiers. Ce dernier doit être remorqué à terre par les chaloupes et tout le monde doit atteindre le Sénégal en longeant le littoral saharien. Dix-sept hommes sont cependant abandonnés sur La Méduse par manque de place ; trois d'entre eux auraient été retrouvés par la suite, à demi fous.

Mais très vite, les chaloupes rompent les amarres les rattachant à la masse considérable du radeau qui part à la dérive. Les chaloupes s'éloignent et l'abandonnent. Certaines vont gagner la terre, les hommes tentant leur chance dans le désert, accablés par la soif, la marche et l’hostilité des Bédouins. Ils arrivent enfin après 15 jours d'errance et plusieurs morts. D'autres chaloupes restent en mer et atteignent Saint-Louis en quelques jours. Dans ces dernières se trouvent le commandant Chaumareys et le colonel Schmaltz.

Suite au naufrage, les marins et soldats du radeau essaient de gagner les côtes mais dérivent. L'équipée qui dura 13 jours fit de nombreuses victimes, et donna lieu à des noyades, mutineries, ainsi qu'à des faits de cannibalisme en raison du manque de vivres comme d'eau potable. Les rescapés (15 hommes sur les 150 embarqués sur le radeau) seront récupérés le 17 juillet par un des quatre navires du convoi, l’Argus qui ramènera 10 d'entre eux à Saint-Louis.

Retentissement

L'incompétence des officiers et les récits autour du radeau provoquèrent une certaine émotion dans l'opinion lorsque des hommes de l'équipage, le chirurgien Savigny et l’ingénieur-géographe Corréard, les rapportent dans un livre. Suite à ce témoignage, un procès eut lieu en 1817, sous la Restauration, et Chaumareys fut reconnu responsable ; lui furent notamment reprochés son incompétence et sa lâcheté. Mais la peine de mort prononcée contre lui fut commuée en 3 ans de prison.

Plus largement, le scandale et l'indignation qui suivirent le drame était aussi dirigés contre une marine archaïque aux mains des royalistes, qui avaient choisi d'ignorer les apports de l'Empire dans le domaine maritime.

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