La découverte d'un gène responsable de l'obésité chez la souris

De nombreuses études suggèrent que la résistance à l'insuline, responsable du stockage de sucre, est la première étape vers le développement du diabète de type 2 en particulier chez les personnes obèses. D'ailleurs l'obésité induit une élévation des taux de molécules pro-inflammatoires dans le sang dont certaines bloquent l'action de l'insuline. Les chercheurs ont donc pensé qu'en inhibant les gènes à l'origine de ces molécules pro-inflammatoires, on pourrait perturber voire éliminer le lien qui existe entre obésité et résistance à l'insuline et donc le diabète. C'est dans cette optique que les scientifiques se sont intéressés au gène IKB kinase E (IKKE). Cette étude a été rapportée dans l'édition de Cell du 4 septembre 2009.

Les chercheurs ont observé qu'une alimentation riche en graisse induit une élévation soutenue de l'expression de IKKE dans le foie et les tissus adipeux chez la souris. Au contraire, les souris déficientes en IKKE semblent protégées contre l'obésité liée à l'alimentation trop riche en graisses mais également contre l'élévation du taux de molécules pro-inflammatoires ou encore la résistance à l'insuline. En effet, ces souris brûlent plus facilement les calories, sous forme de chaleur, apportées par la nourriture même si celles-ci ne font pas plus d'exercice ou ne mangent pas moins que les autres avec un gène IKKE "naturel". Ces résultats complètent la publication de la première carte génétique de l'obésité sévère qui a été publié début 2009 et grâce à laquelle les chercheurs avaient déjà mis en évidence trois gènes impliqués dans l'obésité (Voir lien).

Finalement, IKKE pourrait être une cible thérapeutique intéressante dans le but de réduire efficacement l'obésité ainsi que toutes les pathologies associées. Bien entendu il faudrait que ces résultats chez la souris puissent être extrapolés chez l'homme.

Auteur de l'article: Pierre-Alain Rubbo