Découverte: des écureuils volants géants vivaient autrefois en Amérique du Nord 🐿️

Publié par Cédric,
Auteur de l'article: Cédric DEPOND
Source: Journal of Mammalian Evolution
Autres langues: EN, DE, ES, PT
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Il y a environ 5 millions d'années, un écureuil volant géant, de la taille d'un chat, planait au-dessus des forêts de l'actuel Tennessee, aux côtés de rhinocéros et de mastodontes. Cette découverte inattendue éclaire les mystères de la biodiversité préhistorique en Amérique du Nord.


Vue d'artiste de l'écureuil volant géant (Miopetaurista webbi).
Crédit: licence CC BY-NC-SA 4.0.

Le site fossilifère de Gray, dans le nord-est du Tennessee, continue de révéler des trésors paléontologiques. Parmi eux, les restes d'un écureuil volant géant, Miopetaurista webbi, ont récemment été identifiés. Ce spécimen, pesant environ 1,4 kg, est trois fois plus lourd que les écureuils gris actuels.

Une migration surprenante depuis l'Eurasie


Le genre Miopetaurista était jusqu'ici principalement connu en Eurasie, où ses fossiles ont été largement documentés. Sa présence en Amérique du Nord, confirmée par le fossile découvert sur le site de Gray, suggère une migration via le pont terrestre de Béring il y a environ 5 millions d'années. La période qui a suivi, plus chaude qu'aujourd'hui, a permis à ces animaux de s'adapter aux forêts humides du Tennessee, où ils ont coexisté avec une faune diversifiée.

Les chercheurs ont été particulièrement surpris par cette découverte, car les preuves antérieures de la présence d'écureuils volants en Amérique du Nord étaient rares et incertaines. Avant cette trouvaille, seules quelques mentions floues en Floride laissaient supposer leur existence. Le fossile de Gray, en revanche, apporte une confirmation solide, montrant que ces animaux ont bel et bien vécu sur le continent.

Cette migration s'inscrit dans un mouvement plus large de faune entre l'Asie et l'Amérique du Nord pendant le Pliocène. Les conditions climatiques favorables ont permis à de nombreuses espèces, dont Miopetaurista, de traverser le pont terrestre de Béring. Cette découverte souligne l'importance des échanges biologiques entre les continents dans l'évolution des écosystèmes préhistoriques.

Un maître du vol plané


Ces écureuils géants étaient parfaitement adaptés à la vie arboricole, grâce à leurs larges membranes de vol, appelées patagiums. Ces structures, étendues entre leurs membres, leur permettaient de planer sur de longues distances. Cette capacité était essentielle pour échapper aux prédateurs et se déplacer efficacement dans les forêts denses de l'époque.

Leur agilité dans les arbres en faisait des habitants privilégiés des forêts humides du Pliocène. Leur régime alimentaire, probablement composé de fruits, de noix et de feuilles, était adapté à cet environnement riche en végétation. Leur légèreté relative, malgré leur taille imposante, leur permettait de se déplacer avec aisance dans la canopée.

Cependant, les changements climatiques ont eu raison de leur adaptation. Les glaciations du Pléistocène ont progressivement isolé ces animaux dans des refuges plus chauds, comme la Floride, avant de conduire à leur extinction. Cette disparition illustre l'impact des variations climatiques sur la survie des espèces, même les mieux adaptées à leur environnement.
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