L'un des plus grands trous jamais observés dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique inquiète les scientifiques. Ce phénomène pourrait être lié à l'éruption du volcan sous-marin Hunga Tonga en début d'année, selon des données satellitaires.
Taille maximale du trou dans la couche d'ozone en septembre 2023. Crédit: ESA/Copernicus Sentinel data (2023)/processed by DLR
La couche d'ozone est une région de l'atmosphère terrestre située entre 15 et 30 kilomètres au-dessus de la surface. Elle est riche en ozone, une molécule d'oxygène à trois atomes, qui protège la vie sur Terre en filtrant les rayons ultraviolets nocifs du Soleil.
En 1985, des chercheurs ont découvert que des trous apparaissaient dans cette couche protectrice, notamment à cause des chlorofluorocarbures (CFC), des produits chimiques alors couramment utilisés. L'interdiction internationale des CFC en 1989 a permis une régénération progressive de la couche d'ozone.
Cependant, des trous continuent de se former, notamment en hiver, à cause des nuages stratosphériques polaires (PSC). Ces nuages, composés de minuscules cristaux de glace, accélèrent la dégradation de l'ozone.
Simulation du trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique en 2023. Crédit: ESA/Copernicus Sentinel data (2023)/processed by CAMS/ECMWF
Selon l'Agence spatiale européenne (ESA), le trou de cette année a atteint sa taille maximale le 16 septembre, couvrant une superficie équivalente à celle de l'Amérique du Nord. Antje Inness, chercheuse au Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme, a déclaré que c'était "l'un des plus grands trous dans la couche d'ozone jamais enregistrés".
L'éruption du volcan Hunga Tonga pourrait être une cause de ce phénomène. Cette éruption a projeté plus de 50 millions de tonnes d'eau dans l'atmosphère, augmentant le risque de formation de PSC et déstabilisant potentiellement la couche d'ozone.
Image satellite de l'éruption du volcan Hunga Tonga le 15 janvier 2022. Crédit: NASA
Bien que ce trou soit l'un des plus grands jamais observés, il n'y a pas lieu de s'alarmer, selon les chercheurs de l'ESA. La zone sous le trou est principalement inhabitée et celui-ci devrait se refermer dans quelques mois.