Cette plante fossile n'appartient à rien de connu, laissant humains et IA en échec 🌱

Publié par Cédric,
Auteur de l'article: Cédric DEPOND
Source: Annals of Botany
Autres langues: EN, DE, ES, PT
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Près d'une ancienne ville fantôme de l'Utah, une plante fossile unique intrigue les chercheurs. Parmi toutes les plantes vivantes ou disparues connues, elle échappe à toute classification.

En 1969, des paléontologues découvrent dans la formation de Green River des feuilles fossiles d'une plante qu'ils nomment Othniophyton elongatum. Cette région, vieille de 47 millions d'années, abritait un lac où des fossiles remarquablement préservés révèlent la richesse des écosystèmes passés.


Les premières analyses suggéraient que cette plante aurait des liens avec le ginseng, grâce à la forme de ses feuilles. Mais cette hypothèse reposait sur des observations limitées, sans étude des fleurs ni des fruits.

Tout change en 2021, lorsque Steven Manchester, conservateur au Musée d'histoire naturelle de Floride, découvre un spécimen plus complet à Berkeley. Ce fossile comprend des feuilles, des fruits et des fleurs, offrant une vision bien plus détaillée de l'organisme.

Les analyses modernes révèlent des caractéristiques troublantes. Les étamines, par exemple, restent attachées au fruit mûr, un phénomène inexistant chez les plantes actuelles. Ces détails rendent impossible son intégration dans les familles botaniques connues.

Les technologies modernes, comme la microscopie avancée et l'intelligence artificielle, ont joué un rôle clé. Elles permettent d'examiner les structures microscopiques des graines et de comparer ce fossile avec des milliers de données sur d'autres espèces végétales.

Malgré ces outils, aucun lien avec les familles modernes ou fossiles n'a pu être établi. La plante semble appartenir à une lignée totalement éteinte, un cas unique dans l'histoire des découvertes paléobotaniques.


L'étudiante diplômée et paléoartiste Ashley Hamersma a créé cette reconstitution d'Othniophyton elongatum telle qu'elle aurait pu apparaître lorsqu'elle était vivante, avec des feuilles, des fleurs, des fruits, des graines et des étamines persistantes.
Illustration de Manchester et al., 2024

Ce mystère soulève des questions sur l'évolution des plantes et les lacunes dans nos connaissances. Des lignées entières auraient pu disparaître sans laisser de descendants, remettant en question les hypothèses actuelles sur la biodiversité passée.

Pour les chercheurs, cette découverte souligne également l'importance de ne pas forcer une classification lorsque les preuves manquent. Étudier Othniophyton elongatum permet d'explorer des stratégies évolutives uniques et d'éclairer les raisons de leur échec face aux changements environnementaux.

Qu'est-ce qu'une plante fossile et comment en étudie-t-on l'histoire ?


Une plante fossile est un reste préservé de végétal ayant vécu dans un passé géologique lointain. Ces vestiges, souvent piégés dans des sédiments ou des cendres volcaniques, offrent une fenêtre unique sur les écosystèmes anciens.

Les fossiles peuvent inclure des feuilles, des graines, des fruits ou même des structures complètes comme des branches. Ces parties sont étudiées grâce à la paléobotanique, une discipline qui combine biologie, géologie et technologie.

Des outils modernes comme la microscopie avancée et l'intelligence artificielle permettent de révéler des détails invisibles à l'œil nu. Ils aident à comparer les fossiles aux plantes actuelles pour comprendre leur classification et leur évolution.

Enfin, ces analyses fournissent des indices précieux sur les stratégies de reproduction, les adaptations et les extinctions, enrichissant nos connaissances sur l'histoire végétale.
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