La recherche sur la calvitie masculine, un problème qui touche environ 50 % des hommes dans le monde, pourrait bénéficier d'une avancée significative grâce à une découverte récente. Une équipe de scientifiques des universités de Sheffield (Royaume-Uni) et COMSATS (Pakistan) a révélé qu'un sucre naturellement présent dans l'organisme, le 2-désoxy-D-ribose (2dDR), pourrait stimuler la repousse des cheveux en favorisant la formation de nouveaux vaisseaux sanguins.
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Dans une étude publiée dans Frontiers in Pharmacology, les chercheurs expliquent que le 2dDR, connu pour son rôle dans divers processus biologiques, a montré des effets prometteurs sur des modèles de souris souffrant de chute de poils induite par la testostérone. Ces travaux s'inscrivent dans une recherche de huit ans sur les mécanismes de cicatrisation des plaies, au cours de laquelle les scientifiques ont remarqué que les poils autour des plaies traitées semblaient repousser plus vite.
Pour confirmer cette observation, l'équipe a développé un modèle murin reproduisant la chute de cheveux liée à la testostérone, cause principale de l'alopécie androgénétique chez l'homme. Quatre groupes de souris ont été traités pendant 20 jours: un groupe avec de la dihydrotestostérone (DHT), un autre avec du minoxidil (un médicament courant contre la calvitie), un troisième avec un gel de 2dDR, et un dernier avec une combinaison de gel de 2dDR et de minoxidil. Les résultats, analysés au 21e jour, ont montré que le 2dDR était aussi efficace que le minoxidil pour stimuler la repousse des poils.
Selon Sheila MacNeil, professeure d'ingénierie tissulaire à l'Université de Sheffield, cette découverte pourrait offrir une alternative naturelle aux traitements actuels, en améliorant l'apport sanguin aux follicules pileux, et donc en favorisant la croissance des cheveux. Muhammed Yar, professeur agrégé à l'Université COMSATS, souligne également que le 2dDR, en plus d'être stable et peu coûteux, peut être administré via divers supports, ce qui en fait un candidat prometteur pour le traitement de l'alopécie.
Toutefois, les chercheurs insistent sur le fait que ces résultats sont encore préliminaires. Des études supplémentaires sont nécessaires pour comprendre précisément le mécanisme d'action du 2dDR et déterminer sa pertinence chez l'homme. Malgré tout, cette découverte pourrait potentiellement mener à des traitements plus naturels et efficaces contre la calvitie masculine, un domaine où les options restent limitées.