Bouger à l'école rend plus actif à la maison

Publié par Adrien le 30/08/2011 à 00:00
Source: Marie Lambert-Chan - Université de Montréal
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Les écoles auraient avantage à mettre l'accent sur le sport récréatif, souligne Daniel Fuller. (Photo: iStockphoto)
Une nouvelle étude démontre que les jeunes qui fréquentent des écoles secondaires offrant une grande variété de sports récréatifs font 18 minutes de plus d'activité  physique de modérée à vigoureuse par semaine en dehors du cadre scolaire.

Ce n'est pas le cas des adolescents inscrits dans des établissements où se pratiquent peu de sports récréatifs, de même que dans les écoles qui misent beaucoup ou peu sur les sports de compétition.

Autrement dit, la possibilité de pratiquer un sport de façon amicale entre les groupes d'une même école incite davantage les élèves à bouger que la présence d'équipes sportives de haut niveau qui affrontent d'autres établissements.

"Dix-huit minutes par semaine, cela semble peu, mais nous considérons que c'est une contribution considérable à l'atteinte du seuil minimal des 60 minutes quotidiennes recommandées par l'Agence de santé publique du Canada et l'American College of Sports Medicine, d'autant plus que seulement sept pour cent des jeunes de 5 à 17 ans le respectent, selon l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé de Statistique Canada", remarque Daniel Fuller, doctorant en médecine sociale et préventive à l'Université de Montréal et premier auteur de cette étude publiée dans le Journal of School Health.

L'influence nulle des sports de compétition sur les élèves s'expliquerait par leur caractère exclusif. "Ces activités sont réservées à un nombre restreint d'adolescents, observe-t-il. Pour y prendre part, ils doivent forcément passer par un processus de sélection. Au contraire, les sports récréatifs sont ouverts à tous les élèves, qu'ils soient habiles ou non."


Daniel Fuller
Le jeune chercheur souligne par ailleurs que le taux d'activité physique augmenterait même chez les jeunes qui ne participent pas aux épreuves sportives amicales. "Il semble que les écoles où l'on s'adonne à plusieurs sports récréatifs créent un climat favorable à l'adoption de bonnes habitudes de vie", dit-il.

D'où l'importance du rôle des écoles en santé publique, ajoute Daniel Fuller. "Pour accroitre l'activité physique au quotidien chez les adolescents, il faut les impliquer collectivement. Et les sports de compétition ne peuvent y arriver. Malheureusement, c'est encore sur ces activités que misent les écoles au Canada et surtout aux États-Unis."

En 2006, 45 % des écoles secondaires américaines offraient la possibilité de pratiquer des sports récréatifs, alors que 91 % d'entre elles avaient des équipes sportives de haut niveau. Au Canada, ces statistiques sont plus équilibrées et sont respectivement de 83 et 80 %.

Néanmoins, M. Fuller est d'avis que les établissements scolaires devraient changer la donne. "Mettre l'accent sur les sports de compétition nuit possiblement à la contribution des écoles au taux d'activité physique attendu chez leurs élèves. On doit plutôt les encourager à offrir plus de sports récréatifs tout en intégrant les sports de compétition."

Et après le secondaire ?

La recherche a sondé 808 élèves dans 10 écoles secondaires montréalaises tous les trois mois pendant l'année scolaire, et ce, pendant cinq ans. Ces mêmes jeunes ont été revus une dernière fois à l'âge de 20 ans.

Les résultats indiquent une diminution graduelle de l'activité physique chez les jeunes au fil des années - peu importe l'école qu'ils fréquentaient - ainsi qu'une chute dramatique de cette dernière une fois qu'ils ont obtenu leur diplôme.

"L'effet des sports récréatifs se fait légèrement sentir entre 17 et 20 ans, mais dans l'ensemble les adolescents bougent beaucoup moins, mentionne Daniel Fuller. Ils changent d'environnement et donc d'habitudes de vie : moins d'activité physique, plus de malbouffe et d'alcool, entre autres. Comment peut-on freiner ce mouvement? Nous devons encore étudier ce sujet, mais une bonne façon d'y parvenir serait de mettre davantage de sport au programme avant cette période charnière. Comme ça, s'ils deviennent moins actifs en arrivant au cégep ou à l'université, ils le seront tout de même plus que s'ils n'avaient que peu ou pas bougé entre 13 et 17 ans."

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Le sport à l'école, c'est pas secondaire ! (Durée: 2 min 20 s)
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