Lorsque notre corps est attaqué par un agent pathogène, cela déclenche une quantité de réactions immunitaires. Parmi celles-ci, la production de protéines, les interférons, qui induisent la synthèse d'autres protéines, antivirales ou antibactériennes. L'équipe de Sébastien Nisole,
chercheur Inserm de l'
Institut de
recherche en infectiologie de Montpellier, a découvert comment la production d'interférons était régulée dans les cellules dendritiques plasmacytoïdes (pDC), des cellules immunitaires spécialisées dans cette tâche. Un processus crucial car la surproduction et la pénurie d'interférons sont néfastes.
Larve de poisson zèbre infectée par le virus Chikungunya.
En rouge, les vaisseaux sanguins ;
en bleu, les cellules ;
en vert, les interférons ;
en blanc, le virus.
©Institut Pasteur / Valérie Briolat et Jean-Pierre Levraud
Ainsi, les chercheurs ont montré que cet équilibre est le résultat de l'activité de deux protéines antagonistes: TRIM8 active la synthèse, tandis que Pin1 l'inhibe. Un mécanisme montré
in vitro sur des pDC humaines, en réaction à une infection du VIH ou du virus de la
grippe, et
in vivo chez des poissons zèbres infectés par le virus chikungunya. Ces résultats permettent de mieux comprendre les mécanismes de la réponse immunitaire et pourraient aussi aider à la mise au
point de nouvelles thérapies contre certaines maladies autoimmunes qui impliquent la production d'interférons. B. S.
Pour en savoir plus:
TRIM8 is required for virus-induced IFN response in human plasmacytoid dendritic cells
Maarifi G., Smith N., Maillet S., Moncorgé O., Chamontin C., Edouard J., Sohm F.P., Blanchet F., Herbeuval J.-P., Lutfalla G., Levraud J.-P., Arhel N.J., Nisole S.
Sci Adv. 2019 Nov 20;
DOI: 10.1126/sciadv.aax3511