Après quatre années d'activités sur Mars, la mission InSight à court d'énergie

Publié par Redbran,
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La mission InSight de la NASA, avec à son bord l'instrument français SEIS, a pris fin après plus de quatre années de collecte de données scientifiques uniques sur Mars. Les équipes du JPL n'ont pas réussi à contacter l'atterrisseur après deux tentatives consécutives, ce qui les amène à conclure que les batteries solaires de l'engin spatial sont à court d'énergie.


Vue d'artiste montrant le sondage de la proche surface du site d'atterrissage d'InSight par trois techniques différentes: résonance du berceau de support du sismomètre, ondes générées par les tentatives d'enfouissement du pénétrateur HP3 dans le sol, et enfin déformation de la surface par les tourbillons de poussière (© IPGP/Nicolas Sarter).

L'objectif d'InSight était de sonder l'intérieur de Mars. Les données recueillies par l'atterrisseur et ses instruments ont permis d'obtenir des détails sur les couches intérieures de la planète rouge, sur les vestiges étonnamment variables, sous la surface, de son champ magnétique en grande partie éteint, sur la météo dans cette région de Mars et sur l'activité sismique.

L'instrument SEIS a rempli toute sa mission en révolutionnant la connaissance de Mars grâce aux 1 318 séismes qu'il a détectés depuis quatre ans. Son niveau de performance et de fiabilité s'est avéré absolument remarquable, de même que l'implication et l'engagement des équipes françaises du CNES comme du CNRS, en complète collaboration avec les équipes de la NASA.

Les équipes opérationnelles ont permis de doubler la durée de vie de la mission, et ont été récompensées par la détection par SEIS pendant la mission étendue du plus gros séisme martien jamais détecté (le Big One de magnitude 4,7) et d'impacts de météorites majeurs et inédits dans l'histoire moderne des planètes telluriques. Le sismomètre est le dernier instrument scientifique qui est resté allumé alors que la poussière qui s'accumule sur les panneaux solaires de l'atterrisseur a réduit progressivement son énergie, un processus commencé avant que la NASA ne décide de prolonger la mission plus tôt cette année.

"J'ai assisté au lancement et à l'atterrissage de cette mission. Même si dire au revoir à un vaisseau spatial est toujours triste, la science fascinante qu'InSight a menée doit être célébrée aujourd'hui", a déclaré Thomas Zurbuchen, administrateur associé de la direction des missions scientifiques de la NASA. "Les seules données sismiques de cette mission du programme Discovery offrent des perspectives extraordinaires non seulement sur Mars, mais aussi sur d'autres corps rocheux, dont la Terre."

"Avec InSight, la sismologie a été au centre d'une mission extra-terrestre pour la première fois depuis les missions Apollo, lorsque les astronautes ont apporté des sismomètres sur la Lune", a déclaré Philippe Lognonné de l'Institut de physique du globe de Paris (IPGP), responsable scientifique français du sismomètre SEIS d'InSight. "Nous avons innové et notre équipe scientifique et technique peut être fière de tout ce que nous avons appris en cours de route."

Principalement destiné à poser des instruments scientifiques sur la surface martienne, le bras et sa petite pelle ont également permis d'enlever la poussière des panneaux solaires d'InSight lorsque l'énergie commençait à diminuer. De manière contre-intuitive, les équipes de la mission ont déterminé qu'elles pouvaient saupoudrer la poussière de la pelle sur les panneaux pendant les jours de vent, permettant ainsi aux granules qui tombent de balayer doucement la poussière des panneaux.

"Le simple fait d'atterrir sur Mars est un exploit, et InSight a réussi bien plus que cela", a déclaré Laurie Leshin, directrice du JPL, qui gère la mission. "En tant que scientifique spécialiste de Mars, j'ai trouvé exaltant l'ensemble des données livrées par InSight."

"Le succès de la mission InSight et l'incroyable qualité des données fournies par SEIS illustrent parfaitement le savoir-faire français dans les sciences de Mars. Celui-ci est mondialement reconnu et permet à tous d'en savoir toujours plus sur la planète rouge et, par conséquent, sur notre planète Terre" a déclaré Philippe Baptiste, président directeur-général du CNES.

"Nous avons considéré InSight comme notre ami et collègue sur Mars au cours de ces quatre dernières années. Il est donc difficile de lui dire au revoir même S'il a bien mérité sa retraite", a déclaré Bruce Banerdt du JPL, le responsable scientifique de la mission.
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