Airbus A330 d'Air France (vol AF 447): quelques informations

Publié par jyb le 01/06/2009 à 18:00
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L'information passe en boucle sur les radios et les sites d'information. Le vol Air France AF 447 a disparu alors qu'il survolait l'océan Atlantique. L'airbus A330-200 s'est probablement abimé en mer et des recherches sont en cours pour retrouver d'éventuelles traces de l'appareil dans l'océan. Comme c'est le cas dans de telles circonstances, de nombreuses informations plus ou moins contradictoires circulent. Bien évidemment, nous n'avons pas d'éléments sur ce qui s'est produit ce matin au dessus de l'Atlantique, mais voici quelques informations techniques utiles pour mieux comprendre le contexte.


Un Airbus A330 aux couleurs d'Air France
Illustration de Fabien Koch sous licence Creative Commons

Un vol en dehors de la couverture radar

Malgré les avancées technologiques en matière de circulation aérienne, les vols transatlantiques se déroulent en dehors de toute couverture radar. Le vol AF 447 d'Air France a bel et bien disparu des écrans radars à 1h30 GMT (3h30 heure de Paris) alors qu'il était à 10 000 mètres d'altitude, mais il s'agissait d'un évènement tout à fait normal puisqu'il quittait la zone couverte par les radars brésiliens. Cependant, l'équipage de l'Airbus A330-200 devait faire par la suite un point régulier avec le contrôle aérien brésilien, il semblerait qu'aucun de ces points n'ait été reçu, ce qui a entraîné une première alerte. Par la suite, le vol AF 447 aurait dû réapparaître sur les écrans radar des contrôles Sénégalais ou Marocain, mais cela n'a pas été le cas. Il est cependant connu que l'avion a certainement affronté une violente zone orageuse à 2h GMT (4h heure de Paris). Il est pratiquement acquis que l'avion s'est abimé en mer, et même dans l'hypothèse la plus favorable, il ne lui reste plus de carburant.

De multiples moyens de communication

Les avions de ligne sont équipés de multiples moyens de communication. Des plus sophistiqués aux plus basiques (HF, Satcom...), un avion de ligne en condition de vol ne perd pratiquement jamais le contact avec le sol pour des raisons techniques. Il arrive que des pilotes très occupés à sauver la situation de leur appareil ne communiquent pas avec le sol pendant l'urgence.

Des communications automatiques à 2h14 GMT (4h14 heure de Paris)

Les avions modernes sont équipés de systèmes automatiques permettant de communiquer des informations avec le centre technique de leur compagnie aérienne. L'Airbus A330-200 d'Air France a ainsi transmis à 2h14 GMT (4h et 4h14 heure de Paris) plusieurs messages automatiques. Le premier indiquait que l'appareil entrait dans une zone orageuse avec de fortes turbulences, le second indiquait que des circuits électriques étaient tombés en panne. Cette dernière communication est le dernier signe de vie du vol AF 447, il se serait situé à ce moment à 565km des côtés brésiliennes.


L'Airbus A330 est l'un des gros porteur les plus diffusés dans le monde (ici, la version 300 - copyright Airbus)

Des avions conçus pour affronter la foudre

L'hypothèse la plus couramment émise, à la fois par Air France et par la presse, est celle de la foudre qui aurait endommagé les circuits, causant la perte de l'Airbus A330-200. Cependant, il convient d'être extrêmement prudent vis à vis de cette première hypothèse. Les avions de ligne sont en effet conçus pour affronter des éclairs et il est relativement fréquent qu'un avion soit ainsi touché par la foudre, sans que cela n'entraîne pour autant la perte de l'appareil.

En pratique, le fuselage d'un avion de ligne agit comme une cage à Faraday. Lorsqu'il est touché par un éclair, l'arc électrique passe par la carlingue, mais n'affecte pas l'intérieur de l'appareil. Il s'est produit dans certains cas que l'appareil soit légèrement endommagé, mais aucun avion moderne n'a été perdu suite à un impact de la foudre. Les systèmes électriques des avions de ligne sont doublés, voir triplés, afin d'éviter qu'une panne ne mette en danger l'avion. Si le vol AF 447 a probablement été touché par la foudre, cette dernière n'est pas forcément en cause ou la seule en cause dans la disparition de l'Airbus.

Il faut toutefois citer deux précédents. En 1963, un éclair touche un réservoir d'un Boeing 707 de la Pan Am en plein vol. Le réservoir explose, entraînant la perte de l'avion. Le 19 janvier 1995, un hélicoptère Super Puma transportant des employés d'une plate-forme pétrolière est touché par la foudre. Cet impact cause des dommages au niveau du rotor arrière, forçant l'équipage à un amerrissage forcé. L'enquête avait établi qu'une pièce à l'origine métallique avait été remplacée par une pièce en matériau composite, modifiant la capacité de l'arrière de l'hélicoptère à résister à un éclair.

Autres problèmes évoqués

Il a aussi été évoqué une éventuelle panne de moteur. Cependant, les Airbus A330 sont tout à fait capables de voler sur un seul moteur sans mettre en cause la sécurité des passagers. Même une panne sur les deux moteurs ne permet pas d'expliquer la disparition, l'équipage aurait eu alors le temps de communiquer avec le contrôle aérien et de préparer un amerrissage.

De la même manière, pour la catastrophe du Boeing 747 de la TWA, une explosion dans un réservoir avait alors entraîné la perte de l'avion et de ses occupants. Un arc électrique s'était formé à l'intérieur de ce réservoir, cependant, le problème maintenant bien connu a relativement peu de chances de se reproduire sur un appareil moderne.

Voir aussi les articles:
- Airbus d'Air France disparu (vol AF 447): la météo en question
- vol AF 447 d'Air France: le point suite au rapport du BEA
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