L'adaptation d'un parasite à son hôte intermédiaire

Publié par Michel,
Source: CNRS-INEEAutres langues:
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L'épigénétique est la science qui étudie les modifications transmissibles et réversibles de l'expression des gènes et qui ne s'accompagne pas de changement dans les séquences nucléotidiques. Ces modifications résultent d'une variation de l'expression génétique (par des processus de méthylation de l'ADN, d'acétylation/méthylation des histones, de micro ARN) sensibles aux changements environnementaux. L'épigénétique fait aujourd'hui l'objet de recherches intenses pour son rôle dans l'adaptation des individus aux changements d'environnement et sa potentielle implication en tant que moteur d'évolution des espèces. Avant de s'attaquer à l'homme, le ver parasite responsable de la bilharziose intestinale se développe dans un mollusque. Une équipe de chercheurs du laboratoire Ecologie et évolution des Interactions (CNRS/Université de Perpignan Via Domitia) vient de montrer qu'un processus épigénétique est impliqué dans l'adaptation du parasite à son hôte intermédiaire. Ce résultat est paru récemment dans la revue PLoS Pathogens.


Photographie d'une face inférieure de pied de Biomphalaria glabrata du Vénézuéla
infesté par son parasite sympatrique.
Ce mollusque contient un grand nombre de sporocystes, stade larvaire intra-molluscal,
visible sur cette photographie sous la forme de balles blanches.
Ces sporocystes primaires en développement donneront des sporocystes secondaires
puis des cercaires (larves nageantes infestantes de l'hôte définitif).
© André Théron

La bilharziose est une maladie qui, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) touche 230 millions de personnes dans le monde. Elle est provoquée par des schistosomes, qui sont des petits vers plats, et notamment par Schistosoma mansoni, responsable de la bilharziose intestinale en Afrique et en Amérique tropicale. Avant de pénétrer dans l'organisme humain par la peau, ce parasite se développe chez un mollusque d'eau douce, Biomphalaria glabrata, qui lui sert d'hôte intermédiaire.


Photographie de miracidia de Schistosoma mansoni, larves infectantes de l'hôte intermédiaire Biomphalaria glabrata. Représentation schématique d'ADN enroulée autour d'histones, dans un état relâché ou condensé.
Ces différentes structures chromatiniennes autour du locus SmPoMuc (marqueur important
pour l'infestation de l'hôte intermédiaire) permettent de réguler l'expression de ce gène.
© Christoph GRUNAU

Lors de son interaction avec son hôte intermédiaire, le parasite S. mansoni produit des marqueurs moléculaires importants pour les étapes de reconnaissance entre le parasite et l'hôte. Les auteurs de l'étude parue dans PLoS Pathogens ont découvert que l'expression de ces signaux était contrôlée par un mécanisme épigénétique. Ce mécanisme est maintenu au cours du cycle de vie du parasite, transmis de génération en génération et permet la compatibilité du parasite envers son hôte. L'identification des mécanismes épigénétiques dans l'évolution et l'adaptation des espèces est un domaine en pleine expansion.


Référence:

Schistosoma mansoni Mucin Gene (SmPoMuc) Expression: Epigenetic Control to Shape Adaptation to a New Host,publié dansPLoS Pathog. 2013 9(8):e1003571 par Perrin C, Lepesant JM, Roger E, Duval D, Fneich S, Thuillier V, Alliene JF, Mitta G, Grunau C, Cosseau C.
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