Couleur - Définition

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Introduction

Quartier de la Boca, Buenos Aires, Argentine

La couleur est la perception subjective qu'a l'œil d'une ou plusieurs fréquences d'ondes lumineuses, avec une (ou des) amplitude(s) donnée(s).

Perception des couleurs

Le spectre lumineux

Le spectre lumineux

La lumière visible est la partie du spectre électromagnétique qui est visible pour l'œil humain. Il n'y a pas de limite exacte au spectre visible : l'œil humain adapté à la lumière possède généralement une sensibilité maximale à la lumière de longueur d'onde d'environ 550 nm, ce qui correspond à une couleur jaune-verte. Généralement, on considère que la réponse de l'œil couvre les longueurs d'ondes de 380 nm à 780 nm bien qu'une gamme de 400 nm à 700 nm soit plus commune. Cette gamme de longueur d'onde est importante pour le monde vivant car des longueurs d'ondes plus courtes que 380 nm endommageraient la structure des molécules organiques tandis que celles plus longues que 720 nm seraient absorbées par l'eau, constituant abondant du vivant.

couleur Longueur d'onde dans le vide (nm) Fréquence (THz) Énergie de photon (eV)
Infrarouge   > 780 < 405 < 1.6
rouge   ~ 625-740 ~ 480-405 ~ 1.6 - 2.0
orange   ~ 590-625 ~ 510-480 ~ 2.0 - 2.1
jaune   ~ 565-590 ~ 530-510 ~ 2.1 - 2.2
vert   ~ 520-565 ~ 580-530 ~ 2.2 - 2.4
bleu   ~ 446-520 ~ 690-580 ~ 2.4 - 2.8
violet   ~ 380-446 ~ 790-690 ~ 2.8 - 3.2
ultraviolet   < 380 > 790 > 3.3

L'œil humain

Zone de sensibilité des trois cônes en fonction de la longueur d'onde

L'œil est sensible aux radiations électromagnétiques dont la longueur d'onde dans le vide est comprise entre 400 et 700 nm. La synthèse additive de la couleur à partir du rouge, du vert et du bleu, est due au fait que ce sont les 3 couleurs auxquelles sont le mieux adaptés les 3 types de cônes qui servent à la réception de la couleur dans l'œil humain :

  • Les cônes L, sensibles aux ondes longues (700 nm), donc les rouges
  • Les cônes M, sensibles aux ondes moyennes (546 nm), donc les verts
  • Les cônes S, sensibles aux ondes courtes (436 nm), donc les bleus

Ces récepteurs sont en fait sensibles à une bande de longueur d'onde correspondant approximativement, conjointement à cet intervalle de 436 nm à 700 nm et, individuellement, à ces valeurs (L, M et C).

Les bâtonnets appartiennent au second type de cellules sensibles de l'oeil humain, spécialisés dans la perception de l'intensité de la lumière; ils ne sont actifs que dans la pénombre (saturés à partir de 500 photons par seconde). Les cônes ne commencent à s'activer qu'à partir de 10 photons par seconde, ce qui explique pourquoi on voit en noir et blanc quand la lumière est faible.

L'analyse des couleurs

L'Échiquier d'Adelson : La teinte grise du carré A est la même que celle du carré B.
L'Échiquier d'Adelson : La teinte grise du carré A est la même que celle du carré B.

Le cerveau interprète les informations transmises par l'œil pour former un tableau cohérent. C'est ce qui lui permet par exemple d'anticiper que deux parties d'un même objet, l'une à l'ombre et l'autre à la lumière, sont de la même couleur.

Apprentissage et culture

Les bébés ont une vision précoce et latéralisée de la couleur, contrôlée par l'œil gauche dans la prime enfance, puis chez l'enfant plus grand et chez l'adulte, par l'œil droit, c'est-à-dire dans l'hémisphère gauche du cerveau, où est également située l'aire du langage. Les scientifiques ont aussi montré que l'acuité de perception des couleurs est augmentée dans les groupes ethniques disposant d'une langue riche en mots décrivant les nuances colorées[réf. souhaitée]. De même les nuances sont détectées plus rapidement quand les mots pour les décrire existent dans la langue (nuances de bleu, clair ou foncé PNiS, 2006)

Couleurs chaudes et couleurs froides

Si nous séparons en deux moitiés le cercle chromatique entre vert-jaune et rouge-violet, nous voyons s’opposer, d’un côté, les couleurs chaudes (du jaune au rouge), de l’autre, les couleurs froides (du violet au vert). Les couleurs qui expriment le mieux les sensations de chaud et de froid sont respectivement le rouge et le bleu. Bien qu’un vert soit considéré comme froid avec le violet, la température se réchauffe si on ajoute du jaune au vert ou du rouge au violet. À l’inverse, quoique chaud, le rouge vire, petit à petit, au froid pour rejoindre le violet quand on lui ajoute du bleu.

On constate que, pour le physicien ou le photographe, la température de couleur est plus élevée pour un bleu que pour un rouge.

Le langage des couleurs

Rouge

Dans l’Antiquité, avec un cercle chromatique divisé en trois ; le blanc, le noir et le rouge, cette dernière était la seule qui avait réellement le statut de « couleur », le noir étant sale et le blanc incolore. Ses pigments ayant été maîtrisé dès -35 000, pendant l’ère paléolithique. Admiré durant l'Antiquité, le rouge revêtit les dieux et le clergé. À Rome, c'est la couleur des généraux, de la noblesse, des patriciens et des empereur romains. En Chine, il est emblème de la dynastie Zhou. La couleur rouge symbolise avant tout le bonheur en Chine, mais il symbolise aussi la vie, les flammes et de la chaleur. Mais elle symbolise aussi la mort, cette dernière étant considérée comme une renaissance en Asie. Les processions funéraires asiatiques sont encore de nos jours colorés de rouge. Dans les textes sacrés des Chrétiens, des Egyptiens, des Hébreux et des Arabes, cette couleur a toujours été associée au feu et à l'amour divin, et a symbolisé la divinité et le culte.

À partir du XIIIe et du XIVe siècle, le pape et les cardinaux s'en revêtissent et paradoxalement on peint des démons et les forces infernales de la même couleur. A partir du XVIe siècle, le rouge fuit les temples considérés comme immoral par les réformateurs protestant se référant à la grande prostitué de Babylone vêtu de rouge.

Jusqu'au XIXe siècle, le rouge restera la couleur des mariée, en étant considéré comme plutôt féminine, à l'opposition du bleu, elle masculine. Aujourd'hui le rouge conserve sa symbolique de couleur chaude et excitante, forte et saillante, en représentant le présent, la chaleur et la vie. Le rouge est la couleur qui a le plus d'impact sur nos fonctions physiologiques. C'est sans doute pour cette raison qu'on l'a toujours associée à la joie, à la passion, à la sensualité et au désir, en traduisant l'exubérance et la vitesse tout en attirant l'attention et en mettant en garde. Le rouge, couleur du sang, évoque également la guerre, la destruction, la colère, la violence, la conquête et l'agressivité, comme dans les expressions « voir rouge » et « rouge de colère ».

Brun

Le brun symbolise la dégradation, les excréments, la boue, etc. Cependant, elle peut aussi symboliser la Terre, la force et la solidité.

Orange

Bien que moins brutale que le rouge, l'orange est vif. Il évoque le feu, le soleil, la lumière et la chaleur. C'est une couleur chaude, intime, accueillante. Aux Pays-Bas, où la famille régnante est celle d'Oranje-Nassau ou Orange-Nassau, cette nuance est, par rapprochement avec le nom de la famille, la couleur nationale.

Jaune

En Occident, le jaune reste une couleur peu appréciée, alors même que pendant longtemps, ce ne fut pas le cas. Durant l'Antiquité, les Romains l'ont porté lors des cérémonies et des mariages, alors qu'en l'Asie et en Amérique du Sud, elle était valorisée. En Chine, elle est associé au pouvoir, à la sagesse, à la richesse, elle fut longtemps réservée à l'empereur de Chine. Le jaune est le plus souvent associé à l'or en symbolisera le pouvoir, la richesse, la chaleur, l'énergie, la joie, la puissance, le soleil, la lumière...

Mais elle en gardera aussi un caractère négatif et ce dès l'imagerie médiévale. Chevaliers félons, Judas, maris trompés... le jaune est la couleur de la trahison, de la jalousie, de la dépravation et de l'orgueil. On exclu avec le jaune : les menteurs, les trompeurs, les hérétiques. En 1269, Saint Louis, sous l'influence de l'Église, obligea les Juifs, considérés depuis les croisades comme les alliés des musulmans, à porter une rouelle de couleur jaune, en signe d'infamie. Au XVIe siècle, on peignait en jaune la porte des traîtres. La même méthode de distinction est employée par le régime nazi au XXe siècle avec le port de l'étoile jaune.. L'expression française « jaune » désignant le traître remonte au XVe siècle. Le jaune s'associe aux maladies : "le teint jaune" avec les maladies du foie, le pavillon jaune signalant la quarantaine sur les navires. Il est également associé à la gêne et au dépit, comme dans l'expression « rire jaune ».

Depuis le XXe siècle, le jaune est à nouveau valorisé. Il symbolise la renaissance printanière, les richesses naturelles via le blé, le maïs, le miel et la plupart des céréales. Il évoque la richesse matérielle, la domination, la lumière, l'éternité et la foi, en étant l'une des couleurs les plus claires, lié à la gaieté et à la jeunesse.

Vert

Considéré comme une couleur médiane, le vert est considéré comme apaisant. Bien que terne, il a une histoire tumultueuse. En effet le vert est techniquement une couleur instable, difficile à fabriquer et à maîtriser. Ce n'est qu'à partir du XVIIe siècle qu'il perdra ce caractère turbulent, alors qu'il était considéré jusqu'alors comme une couleur excentrique en Europe, excepté en Allemagne. Même en photographie, le vert était la première couleur à se ternir et à s'estomper.

Le vert est alors symboliquement la couleur de l'instabilité représentant ce qui bouge, change varie. Les jongleurs et les bouffons s'habillent en vert. Les jeux d'argent s'organisent sur tables tapissées de vert. Elle représente la chance, la fidélité, et l'immaturité.

Le vert a également un côté négatif, avec la représentations de démons, de dragons, d'esprits, de martiens et des créatures maléfiques... Ils est associé à certaines superstitions négatives: les comédiens refusent de s'habiller en vert, les livres en vert seraient les moins vendus...

Le dollar, associé au jeu d'argent, est en vert alors qu'auparavant on associait la monnaie au doré ou l'argenté. L'islam primitif est le premier à associer le vert à la nature, synonyme d'oasis, de paradis. Ce ne sera qu'à partir du XIXe siècle que l'occident associera le vert à la nature qui deviendra ensuite le symbole de la lutte contre les immondices et à la propreté (avec le blanc).

Bleu

Longtemps couleur préférée des Européens et des Occidentaux, le bleu, à défaut de son caractère androgyne et passe-partout qu'il a de nos jours, n'était pas apprécié. Durant l’Antiquité il n'était même pas considéré en tant que couleur, ce qui était réservé au blanc, au rouge et au noir. À l'exception des Égyptiens, qui y voyaient une couleur porte bonheur lié à l'immortalité et à la vérité.

Difficile à fabriquer elle a longtemps été écartée. En latin classique, le bleu est instable, imprécis ; ce qui a forcé à chercher dans les langues germaniques et arabes pour en former le vocabulaire. Ce n'est qu'à partir du XIIe siècle que la vierge se vêtira de bleu, que les cieux seront peints de cette couleur, alors qu'ils étaient auparavant en feuille d'or, ou en noir, en rouge, ou en blanc) et que le bleu accède au rang de couleur divine, en symbolisant la fidélité, la chasteté, la loyauté et la justice.

Son utilisation massive stimulera l'économie puisque la demande de guède explosa, rendant prospères des régions comme la Picardie, la Thuringe, la Toscane, ou les alentours de Toulouse... À partir du XVIII siècle elle conquière le cœur des Européens qui en font leur couleur préférée. Une autre véritable révolution sera faite par Levi-Strauss avec sa création du jean en 1850. Il deviendra un vêtement de loisir, de travail, porté par tous. Les organismes internationaux comme, l’ONU, l’Unesco, le conseil de l'Europe, l’Union européenne ont tous choisi la couleur emblématique du bleu. Le bleu symbolise ainsi le calme, la sagesse et la liberté.

Violet

Le violet symbolise la connaissance, la religion, la magie ou le sérieux. Il peut également être associé au deuil, à la crainte ou à la mélancolie. Chez les Romains, le violet symbolisait l'unité, le peuple et la démocratie.

Noir

Le noir est très difficile à atteindre en peinture faisant d'elle une couleur peu présente au Moyen Âge. Ce ne sera qu'à partir du XIVe siècle, suite à la commande de couleurs sages, que les teinturiers feront des progrès dans la gamme des noirs. Elle deviendra une couleur à la mode chez les ecclésiastiques, les princes suite à la Réforme protestante, faisant la guerre aux couleurs vives. A partir du XIXe siècle, elle s'inscrira dans les uniformes de ceux qui font autorités : douaniers, magistrats, ecclésiastiques et pompiers. Elle se démocratise et perd une partie de sa symbolique lié au respect, à la tempérance, à l'humilité et à l'austérité. Le noir peut ainsi s'associer, aujourd'hui, au chic et à l'élégance.

Le noir en étant la négation de toutes les couleurs, il représente, notamment en Occident, les sentiments de tristesse, de peur et de méchanceté, que l'on peut retrouver dans des expressions tel comme "idées noires". Le noir s'associe alors aux Péchés, aux épreuves, à la mort, au néant, au deuil et à l'abandon.

Gris

Le gris est considéré, avant tout, comme la couleur du malheur et de l'ennui, avec une utilisation récurrente dans des expressions tel « un ciel gris », « des nuages gris », pour signifier le désarroi.

Blanc

Pendant l’Antiquité, le blanc faisait partie du cercle chromatique des couleurs et était donc considéré comme une couleur. On y a longtemps distingué des variation : elle peut être brillante, mat, satiné, grisé, clair, sombre, lisse, rugueux... Le blanc est assimilé à la pureté, à l'innocence, à la propreté, à la virginité, au vide, aussi bien en Europe qu'en Afrique ou encore en Asie.

Lors de la guerre de Cent Ans, le blanc s'opposait au rouge, marquant la fin des hostilités. Ce n'est qu'à partir du XVIIIe siècle que les femmes durant le mariage se vêtiront de blanc pour marquer leur virginité, prenant le pat sur les valeurs bourgeoise plutôt qu'aristocratique. Des siècles durant le linge de maison était blanc, pour des raisons d'hygiène et étant stable et solide résistant aux lavages. Dieu, les messagers, les anges sont en blanc. Elle relève tout ce qui est transcendant : le commencement du monde, du temps. L'Antiquité romaine y associe les spectre et les apparitions. C'est ainsi que le blanc est associé à l'au-delà. Au XVIIe et XVIIIe siècle, on se blanchissait la peau pour se différencier des paysans, au teint hâlé du à leur travaux en extérieur. Le blanc révèle de la noblesse et à la délicatesse. Dans le milieu naturel, le blanc est associé notamment au lait et à la neige.

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