Centre national de la recherche scientifique - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs est disponible ici.
Sciences en France
Universités
Grandes écoles
Grands établissements
EPST (CNRS, Inserm,...)
EPIC (CEA, CNES,...)
EPA (CINES, CNED, MétéoFrance, École polytechnique ,...)
Logo du CNRS
Logo du CNRS

Le Centre national de la recherche scientifique, plus connu sous son sigle CNRS, est le plus grand organisme de recherche scientifique public français (EPST).

Il a été fondé le 19 octobre 1939, à la suite d'une fusion entre la Caisse nationale de la recherche scientifique et l'Office national des recherches scientifiques et des inventions. Il fut réorganisé après la Seconde Guerre mondiale et s'orienta alors nettement vers la recherche fondamentale

Historique

  • En 1966, création d'unités associées. Il s'agit de laboratoires universitaires, soutenus par le CNRS, grâce à ses moyens humains et financiers.
  • En 1967, création de l'Institut national d'astronomie et de géophysique, qui deviendra en 1985 l'Institut national des sciences de l'univers (INSU).
  • En 1971, création de l'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3).
  • En 1982, la loi du 15 juillet, dite loi Chevènement de programmation des moyens de la recherche publique, décrète que les personnels chercheurs, ingénieurs techniciens et administratifs passent sous le régime de la fonction publique : ils deviennent fonctionnaires, avec un statut semblable à ceux des maîtres de conférences et des professeurs des universités.

Rôle et organisation

On peut distinguer trois rôles fondamentaux du CNRS dans la recherche :

  • Financement du fonctionnement de la recherche: Le CNRS finance 1 170 laboratoires de recherche, dont 98 lui appartenant et 1072 appartenant à un établissement d'enseignement supérieur ou à un autre organisme de recherche et étant "associés" par contrat au CNRS, et parfois à d'autres organismes de recherche ou établissements d'enseignement supérieur. Le CNRS participe à leur budget et à leur dotation en personnel, parfois à leurs locaux. Le Comité national du CNRS évalue tous les quatre ans ces unités de recherche, cette évaluation conditionne son apport financier, et peut donner lieu à la réorganisation ou à la rupture du contrat d'association avec l'unité.
  • Emploi et gestion de personnels de recherche:Le CNRS est employeur de chercheurs, ingénieurs et techniciens, qui travaillent en règle générale dans les unités de recherche du CNRS ou dans les unités qui y sont associées. Ils sont évalués par le Comité national tous les deux ans. Certains peuvent être également "mis à disposition" d'un autre établissement dans le cadre d'un projet de recherche.
  • Financement de projets de recherche : le CNRS sélectionne et finance des projets de recherche spécifique, auquel des chercheurs de tous statuts sont habilités à prendre part.

Ce triple rôle contribue à la difficulté de définir la part du CNRS dans la recherche en France. En pratique, un chercheur "du CNRS" travaille très souvent dans un laboratoire d'une université, n'importe où en France: généralement il mentionnera plutôt son laboratoire d'accueil que le CNRS comme affiliation dans ses publications.[1] Il faut aussi distinguer la recherche financée par le CNRS, et celle des chercheurs du CNRS. Enfin, du fait en particulier de l'intégration du CNRS et de la recherche universitaire, les résultats de la recherche seront souvent le fruit d'une collaboration entre chercheurs du CNRS et d'autres organismes, ou universitaires. Ces dernières années, la politique suivie a été d'augmenter la part des associations entre le CNRS et les Universités, ce qui a contribué à accroître la confusion des rôles et a entraîné une certaine pression corporatiste de la part des professeurs d'université. L'habilitation à diriger des recherches, délivrées par les universités, tend à devenir un point de passage obligé dans la promotion des chercheurs du CNRS.

Domaines de recherche

Tout en se penchant sur tous les domaines de la connaissance, il est administrativement découpé en six départements :

Ce découpage est celui de 2006, les frontières entre les départements évoluant régulièrement au gré des politiques scientifiques du moment (et de certains enjeux de lutte d'influence au sein de l'organisme).

Les départements gèrent la politique scientifique de leur domaine.

Comité national de la recherche scientifique

C'est l'instance du CNRS chargée de l'évaluation de la recherche scientifique des unités de recherche financées par le CNRS, ainsi que, individuellement, de chaque chercheur employé par le CNRS. Il est divisé en 40 sections, plus 7 sections interdisciplinaires, focalisées sur des domaines de recherche (voir le site du Comité national, (lien)). Chaque section est composée d'une vingtaine de membres, qui sont spécialistes du domaine scientifique concerné, et viennent de différents horizons (chercheurs au CNRS, dans d'autres EPST ou EPIC, dans le secteur privé, enseignants-chercheurs, chercheurs étrangers…). Un tiers d'entre eux est nommé par le ministère de la Recherche, deux tiers sont élus par l'ensemble des personnels de recherche du domaine (chercheurs, enseignants-chercheurs et ingénieurs, personnels techniques et d’administration des organismes publics et universités français), afin de permettre un contrôle des orientations scientifiques et de garantir l'indépendance de la recherche. Il n'existe pas de code déontologique et méthodologique de l'évaluation professionnelle au CNRS; chaque section du Comité National de la Recherche Scientifique publie lors de son renouvellement les critères qui seront employés pour mener l'évaluation des chercheurs et des laboratoires (lien). Les mots-clés fréquemment rencontrés comprennent la "production" scientifique, l'adéquation des recherches entreprises avec le contexte scientifique, leur rayonnement national et international, le rôle dans la formation de docteurs, l'animation et la valorisation scientifique. En pratique, toutefois, les critères bibliométriques (nombre de publications dans des revues ou chez des éditeurs considérés comme pertinents) demeurent prépondérants.

Unités de recherche et de services

Le CNRS possède 98 laboratoires de recherches, dite "unité propre de recherches" (UPR) ou "unités de service et de recherche" (USR). Il participe également au financement et à la dotation en personnels de 1223 laboratoires de recherche appartenant à des établissements d'enseignement supérieur (pour 90% d'entre eux) ou à d'autres organismes de recherche, sous différents types de contrat d’association :

  • association en tant qu'unité mixte de recherche (UMR) ;
  • association en tant qu'unité de recherche associée (URA) ;
  • association en tant que formation de recherche en évolution (FRE), structures en instance de devenir UMR.

Par ailleurs, il existe des unités de service qui regroupent des moyens de soutien à la recherche, par exemple des services administratifs communs, des centres de calcul, etc. :

  • des unités propres de service
  • des unités mixtes de service.

On fait peu ou pas du tout de recherche dans les unités de service, et en conséquence le personnel de ces unités comporte très peu de chercheurs, voire aucun, mais plutôt des personnels ingénieurs, techniciens et administratifs.

Chaque unité est munie d'un code numérique unique. Ainsi, UMR1234 désigne une UMR précise, UMS3456 une UMS précise.

Chaque structure dépend d'un (ou parfois plusieurs) département scientifique.

Certaines structures dépendent aussi de l'un des deux instituts du CNRS :

  • l'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3) ;
  • l'Institut national des sciences de l'univers (INSU), qui est notamment muni d'une division technique chargée de l'élaboration ou de la maintenance de différents matériels expérimentaux de terrain, allant du navire scientifique à la sonde spatiale.

Direction du CNRS

Catherine Bréchignac a été nommée depuis le 11 janvier 2006 présidente du CNRS suite à la démission de Bernard Meunier, le 5 janvier 2006. Mme Bréchignac était directrice générale du CNRS de 1997 à 2000.

Arnold Migus a été nommé directeur général du CNRS le 18 janvier 2006 suite à la mise à l'écart de l'ancien directeur Bernard Larrouturou.

Présidents

  • René Pellat : 1989 - 4 novembre 1992
  • Édouard Brezin : 4 novembre 1992 - 31 octobre 2000
  • Gérard Mégie : 1er novembre 2000 - 5 juin 2004
  • Bernard Meunier : 21 octobre 2004 - 5 janvier 2006
  • Catherine Bréchignac : Depuis le 11 janvier 2006

Directeurs généraux

  • Frédéric Joliot-Curie : 20 août 1944 - 3 février 1946
  • Georges Tessier : 4 février 1946 - 27 janvier 1950
  • Jean Coulomb : 1957-1962
  • Pierre Jacquinot : 1962-1969
  • Hubert Curien : 1969-1973
  • Robert Chabbal : 1976-1979
  • Jacques Ducuing : 1979-1981
  • François Kourilsky : 1988 - 18 juillet 1994
  • Guy Aubert : 19 juillet 1994 - 19 juillet 1997
  • Catherine Bréchignac : 19 juillet 1997 - 2000
  • Geneviève Berger : 2000 – 1er août 2003
  • Bernard Larrouturou : 1er août 2003- janvier 2006
  • Arnold Migus : depuis le 18 janvier 2006

CNRS et les distinctions

De nombreux chercheurs ayant reçu des prix internationaux ont été au cours de leur carrière employés du CNRS ou bien ont travaillé dans un laboratoire associé au CNRS. Peu d'entre eux ont cependant été employés durablement par le CNRS, en effet, avant 1982, celui-ci n'accordait que des emplois non fonctionnaire, et une évolution de carrière comme professeur des universités était la norme. Cette évolution reste fréquente (?), mais ne doit pas cacher le bénéfice que ces chercheurs ont pu tirer de leurs années de début de carrière sans contrainte d'enseignement.

Prix Nobel

Plusieurs des prix Nobel français ont été employés par le CNRS, notamment en début de carrière, et la plupart ont travaillé dans des laboratoires universitaires associés au CNRS.

Parmi ceux qui en ont été salariés à un moment de leur carrière :

Médaille Fields

Parmi les mathématiciens français ayant obtenu la médaille, seul Jean-Christophe Yoccoz semble n'avoir jamais été employé par le CNRS (il a cependant travaillé dans une unité associée au CNRS).

  • 1950 : Laurent Schwartz, université de Nancy (boursier du CNRS de 1940 à 1944 à l'université de Toulouse)
  • 1954 : Jean-Pierre Serre, Collège de France (attaché, puis chargé puis maître de recherches du CNRS de 1948 à 1954)
  • 1958 : René Thom, université de Strasbourg. (chercheur du CNRS de 1946 à 1953 ??)
  • 1966 : Alexander Grothendieck, Université de Paris. (chercheur du CNRS ??)
  • 1982 : Alain Connes, Institut des hautes études scientifiques (stagiaire, puis attaché, puis chargé de recherches du CNRS de 1970 à 1974)
  • 1994 : Pierre-Louis Lions, université Paris IX (attaché de recherches du CNRS de 1979 à 1981)
  • 2002 : Laurent Lafforgue, Institut des hautes études scientifiques (chargé de recherches du CNRS de 1990 à 2000 à Paris-XI)
  • 2006 : Wendelin Werner, université Paris XI (chargé de recherches du CNRS de 1991 à 1997 à Paris-VI puis ENS)

Prix Abel

  • 2003 : Jean-Pierre Serre (chercheur au CNRS de 1948 à 1954)

Autres

  • 2003 : la Délégation aux entreprises reçoit l’European Grand Prix for Innovation Awards, prix européen de l'innovation pour les organismes scientifiques.

Distinctions décernées par le CNRS

Depuis 1954, le CNRS décerne chaque année trois médailles[2] à des chercheurs travaillant en France :

  • la médaille d'or du CNRS[3] au chercheur qui a contribué de manière exceptionnelle au dynamisme et au rayonnement de la recherche française.
  • la médaille d'argent du CNRS[4] pour distinguer un chercheur en début de carrière mais déjà reconnu pour la qualité et l'originalité de ses travaux.
  • la médaille de bronze du CNRS[5] pour récompenser et encourager un jeune chercheur, spécialiste de talent dans son domaine.

Depuis 1992, le CNRS décerne aussi une autre récompense appelée Cristal du CNRS[6] à ses techniciens, ingénieurs et personnels administratifs pour leur " maîtrise technique et leur esprit innovant ".

Les unités propres du CNRS

Le CNRS compte 62 unités propres de recherche situées principalement à Paris (11), Gif sur Yvette (8), Marseille (7), Strasbourg (5), Grenoble (3), Toulouse (3) et Orsay (3):

  • Spectroscopie en lumière polarisée, Paris
  • Centre de recherche sur l'hétéroepitaxie et ses applications, Valbonne
  • Laboratoire Interfaces et Systèmes Electrochimiques, Paris
  • Laboratoire de photonique et de nanostructures, Marcoussis
  • Institut Charles-Sadron, Strasbourg
  • Centre d'études et de recherches par irradiation, Orléans
  • Laboratoire d'anthropologie urbaine, Ivry sur Seine
  • Centre Jean Pépin, Villejuif
  • Laboratoire d'énergétique moléculaire et macroscopique, combustion, Châtenay-Malabry
  • Milieux, sociétés et cultures en Himalaya, Villejuif
  • Institut d'histoire du temps présent, Paris
  • Neurosciences cognitives et imagerie cérébrale, Paris
  • Institut de recherche et d'histoire des textes, Paris et Orléans
  • Institut de génétique humaine, Montpellier
  • Laboratoire d'ingénierie des matériaux et des hautes pressions, Villetaneuse
  • Laboratoire pour l'application des laser de puissance, Arcueil
  • Biologie cellulaire et moléculaire de la sécrétion, Paris
  • Centre d'études biologiques de Chizé, Beauvoir-sur-Niort
  • Dynamique de l'évolution humaine : individus, populations, espèces, Paris
  • Centre de génétique moléculaire, Gif-sur-Yvette
  • Unité de neurosciences intégratives et computationnelles, Gif-sur-Yvette
  • Développement, évolution et plasticité du système nerveux, Gif-sur-Yvette
  • Neurobiologie génétique et intégrative, Gif-sur-Yvette
  • Régulation de la transcription et maladies génétiques, Paris
  • Centre de recherches pétrographiques et géochimiques, Vandœuvre-lès-Nancy
  • Institut de chimie des substances naturelles, Gif-sur-Yvette et Nouméa
  • Institut des sciences du végétal, Gif-sur-Yvette
  • Institut de biologie moléculaire des plantes, Strasbourg
  • Information génomique et structurale, Marseille
  • Institut Néel, Grenoble
  • Institut de combustion, aérothermique, réactivité et environnement, Orléans
  • Laboratoire d'informatique pour la mécanique et les sciences de l'ingénieur, Orsay
  • Laboratoire Aimé Cotton, Orsay
  • Laboratoire de photophysique moléculaire, Orsay
  • Centre de recherches sur les matériaux à haute température, Orléans
  • Centre de biophysique moléculaire, Orléans
  • Laboratoire des champs magnétiques intenses, Grenoble
  • Centre de recherches sur les macromolécules végétales, Grenoble et Gieres
  • Laboratoire des sciences du génie chimique, Nancy et Vandœuvre-lès-Nancy
  • Laboratoire de mécanique et d'acoustique, Marseille
  • Centre de recherche de la matière condensée et des nanosciences, Marseille
  • Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes, Toulouse
  • Centre d'élaboration de matériaux et d'études structurales, Toulouse
  • Laboratoire de chimie de coordination, Toulouse
  • Laboratoire procédés, matériaux et énergie solaire, Perpignan et Font-Romeu-Odeillo-Via
  • Centre de recherches Paul-Pascal, Pessac
  • Laboratoire des propriétés mécaniques et thermodynamiques des matériaux, Villetaneuse
  • Architecture et réactivité de l'ARN, Strasbourg
  • Immunologie et chimie thérapeutiques, Strasbourg
  • Réponse immunitaire et développement chez les insectes, Strasbourg
  • Laboratoire d'enzymologie interfaciale et de physiologie de la lipolyse, Marseille
  • Laboratoire d'ingénierie des systèmes macromoléculaires, Marseille
  • Laboratoire de combustion et de détonique, Poitiers
  • Evolution, génomes et spéciation, Gif-sur-Yvette
  • Bioénergétique et ingénierie des protéines, Marseille
  • Laboratoire de neurobiologie cellulaire et moléculaire, Gif-sur-Yvette
  • Laboratoire de chimie bactérienne, Marseille
  • Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux, Pessac
  • Institut de chimie des surfaces et interfaces de Mulhouse, Mulhouse
  • Régulation de l'expression génétique chez les microorganismes, Paris
  • Transporteurs mitochondriaux et métabolisme, Paris
  • Laboratoire de biochimie théorique, Paris

CNRS en chiffres

  • Au 1er janvier 2003, il y avait 26 167 personnes travaillant au CNRS.
  • Au 1er janvier 2004, ils étaient 26 080.
  • Le budget du CNRS s'élevait à 2 214 millions d'euros en 2004.
  • L'échelle des salaires en janvier 2006 allait de 1477 euros (salaire brut minimal d'un adjoint technique de la recherche début de carrière) à 6243 euros (pour un directeur de recherche hors classe, fin de carrière). Les salaires mensuels bruts moyens des chercheurs étaient 5912 (DRCE), 4949 (DR1) 3903 (DR2), 3192 (CR1), 2459 (CR2) ; ceux des ingénieurs : 4468 (IRHC), 3897 (IR1), 3029 (IR2), 3845 (IEHC), 3180 (IE1), 2607 (IE2), 3228 (CMR), 2329 (AI) ; ceux des techniciens : 2300 (TCE), 2147 (TCS), 1920 (TCN), 1897 (AJTP), 1676 (AJT), 1625 (AGTP), 1574 (AGT).
  • Plus de 4 000 brevets actifs

bilan social 2004 du CNRS

D'après le bilan social 2004 publié par la direction des ressources humaines du CNRS, Les effectifs des personnels du CNRS en 2004 étaient de :

  • 25 980 agents fonctionnaires dont
    • 11 626 chercheurs dont 3 625 femmes
    • 14 354 IT (ingénieurs, techniciens) dont 7 460 femmes
  • 11 695 non permanents ou stagiaires.

Les emplois du CNRS sont inégalement répartis sur le territoire, puisque 41,7% sont en Île-de-France, 11,7% en Rhône-Alpes… pour 0,2% en Limousin et 0,1% dans les DOM-TOM.

Les emplois techniques sont divisés en BAP (Branche d'activité professionnelle) numérotées de A à H :

  • BAP A : Sciences du vivant
  • BAP B : Sciences chimiques et sciences des matériaux
  • BAP C : Sciences de l'ingénieur et instrumentation scientifique
  • BAP D : Sciences humaines et sociales
  • BAP E : Informatique et calcul scientifique
  • BAP F : Documentation, édition, communication
  • BAP G : Patrimoine, logistique, prévention
  • BAP H : Gestion scientifique et technique

Le recrutement se fait par concours externe, basé sur le dossier des candidats (incluant notamment leurs publications précédentes) et un entretien avec un jury, la promotion par concours interne, sélection professionnelle, proposition au choix.

Les agents du CNRS sont aussi divisés en "corps" :

  • Ingénieurs, classés dans la catégorie A de la fonction publique.
    • Les ingénieurs de recherches (IR) titulaires d'un Diplôme d'ingénieur délivré par une ENSI, d'un doctorat, d'une agrégation.
    • Les ingénieurs d'études (IE) titulaires d'une licence, d'une maîtrise, d'un DEA, d'un DESS ou d'un diplôme d'ingénieur non reconnu pour postuler au corps des IR
    • Les assistants-ingénieurs (AI) titulaires d'un DUT ou BTS.
  • Techniciens (TCN=technicien classe normale, TCS=technicien classe supérieure, TCE=technicien classe exceptionnelle) : titulaires du baccalauréat, ou d'un DEUG, qui correspond à la catégorie B de la fonction publique
  • Adjoints techniques (AJT) : titulaires d'un CAP ou BEP correspondant à la catégorie C de la fonction publique.

Les diplômes indiqués sont ceux exigés lors de l'inscription aux concours externes.

Répartition suivant les branches d'activités et les corps

Le tableau suivant donne la répartition des personnels techniques, suivant la branche d'activité professionnelle (BAP) et les différents corps.

BAP Nb d'agents âge moyen % de femmes Ingénieurs (IR, IE, AI) Techniciens (T, AJT)
A (Sciences du vivant) 1943 44,2 ans 70,3% 1 144 799
B (Sciences chimiques et sciences des matériaux) 1067 43,4 ans 43,3% 852 215
C (science de l'ingénieur et instrumentation scientifique) 2895 44,1 ans 10,4% 2 195 700
D (Sciences humaines et sociales) 1 597 52,4 ans 58,3% 590 7
E (Informatique et calcul scientifique) 1 867 43,4 ans 24,4% 1 676 191
F (Documentation, Edition, Communication) 1 250 48,3 ans 43,6% 819 431
G (Patrimoine, logistique, prévention) 724 45,1 ans 21,5% 155 569
H (Gestion scientifique et technique des EPST) 3 954 44,3 ans 86,5% 1 292 2 662

Place des femmes au CNRS

En décembre 2005, sur un ensemble de 26 133 personnes, le CNRS comptait 11 095 femmes et 15 038 hommes, soit une proportion de 42,5 %[7]. Chez les ingénieurs et techniciens, 7 454 sur 14 456, soit 52 %, sont des femmes. Quant aux chercheurs, les femmes sont nettement en minorité et ne sont que 3 625 sur 11 626, soit 31 %. Ce dernier chiffre cache tout de même d'importantes différences suivant les filières. Les femmes représentent 43 % des chercheur en sciences de l’homme et de la société, 39 % en sciences de la vie, 30 % en chimie, 26 % en sciences de l'Univers, 19 % en sciences de l'ingénieur, 19 % en sciences et technologies de l'information et de la communication, 17 % en physique, 16 % en mathématiques.

La proportion de femmes diminue également en fonction de la hiérarchie. Elles représentent 35,7 % des chargés de recherche de 2e classe (CR2) qui représentent le niveau de recrutement de la plupart des nouveaux chercheurs, 36,7 % des chargés de recherche de 1re classe pour les CR1, 25,2 % des directeurs de recherche de 2e classe (DR2), 11,7 % des directeurs de recherche de 1re classe (DR1) et 11,6 % des directeurs de recherche de classe exceptionnelle (DRCE), soit 15 femmes seulement.

Suite à ce bilan[8] et afin de promouvoir la place des femmes au sein de l'organisme, une mission pour la place des femmes a été mis en place en 2001 [9].

Temps partiel au CNRS

1 836 agents dont 1 634 femmes (soit 88%) exerçaient leur activité à temps partiel, cela représente 7,1% de l'effectif qui se répartissent de la façon suivante :

  • 2% des chercheurs
  • 11,2 des IT

La répartition suivant le temps de travail et l'évolution depuis 1994 est la suivante :

ratio 1994 1999 2004
50 % 29,4 % 19,3 % 17,2 %
60 % 4,1 % 3,6 % 2,8 %
70 % 3,2 % 2,8 % 2,1 %
80 % 56,2 % 64,8 % 66,8 %
90 % 7,1 % 9,5 % 11,1 %

Emplois non permanents

En 2004, 11 695 personnes ont été rémunérées par le CNRS sur des postes non permanents (CDD, vacataires, accueil en détachement depuis une entreprise privée, action de valorisation…)

Politique sociale au CNRS

Le budget de la politique sociale du CNRS était de :

  • 25 986 002 € en 2000
  • 26 442 133 € en 2001 soit + 1,7%
  • 27 313 470 € en 2002 soit + 3,2%
  • 27 433 470 € en 2003 soit + 0,44%
  • 27 937 470 € en 2004 soit + 1,8%

Le budget de l'action sociale augmente donc moins vite que l'inflation.
La restauration utilise 63,9% des dépenses sociales. Il y a au CNRS 28 médecins de prévention auxquels on ajoute 25 médecins du travail interentreprises et 33 médecins de prévention de l'université ; cela fait donc un total de 86 médecins pour 26 000 agents permanents.

Réformes et polémiques

La loi dite Chevènement de 1982 fonctionnarisant le personnel du CNRS, eut ses partisans et ses adversaires :

  • les favorables considèrent que les chercheurs vont ainsi bénéficier d'une stabilité propice aux recherches fondamentales et que la recherche ne sera plus dépendante de la grande industrie et des financements privés.
  • les opposants noteront que la machine administrative ainsi créée ne peut encourager les bons chercheurs, rapidement démotivés par la permanence de chercheurs médiocres qui avancent au bénéfice de l'âge et sont défendus en dehors des critères scientifiques.

En 2001, la Cour des comptes reprochait au CNRS son " absence de stratégie " et notait que les découpages en secteurs scientifiques constituent un frein majeur à la capacité interdisciplinaire de l'établissement. La cour note également la rigidité thématique, la faiblesse des opportunités d'expression des jeunes talents, le recrutement endogamique (40 à 50 % des recrutements dans le laboratoire de préparation du doctorat), le faible impact de l'évaluation des chercheurs sur leur carrière et les primes distribuées sans lien avec la qualité des services effectués.

En 2002, Olivier Postel-Vinay, directeur de la rédaction du magazine " La Recherche ", publiait son livre Le grand gâchis - splendeur et misère de la science française, ouvrage dénonçant ce qu'il nomme les ratés de l'institution. Ainsi, l'auteur notait que le CNRS emploie onze mille chercheurs environ, mais ne parvient à en licencier qu'un ou deux chaque année et que, souvent, ils sont annulés par le tribunal administratif (les chercheurs du CNRS, étant fonctionnaires, ne dépendent pas de la juridiction des prud'hommes). Il a aussi été reproché à la Direction du CNRS de "ne pas diriger grand chose". Le phénomène semble moins lié à des causes organisationnelles qu'au mode de recrutement des responsables (cooptation de scientifiques au profil essentiellement académique, qui ne sont pas des managers).

L'hebdomadaire L'Express du 2 février 2004, citant un rapport de l'Inspection générale des finances sur le CNRS, note les défauts suivants : " Mauvaise répartition des moyens, doublons, absence de contrôles, statut rigide des chercheurs, et surtout une direction qui ne dirige pas grand-chose. " L'Inspection des Finances suggérait qu'il faudrait réduire le rôle du comité national du CNRS (évaluation par les pairs) au profit d'une direction de type traditionnel. Or l'évaluation par les pairs était la grande originalité du CNRS.

L'ancien ministre de la Recherche Claude Allègre défraya la chronique en engageant une réforme importante du CNRS, ce qui conduisit à des manifestations de la part de chercheurs français (2004). Ces polémiques se sont ensuite poursuivies dans un contexte de fronde de l'ensemble de la recherche publique contre le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, accusé de coupes importantes dans les crédits de la recherche. Plus récemment, ces réformes ont été présentées comme également liées à une volonté de reprise en main politique de la stratégie scientifique d'un organisme jugée par trop indépendant.

De nombreuses critiques ont été émises par la Cour des comptes et l'Inspection générale des finances sur le fait que les laboratoires du CNRS seraient rarement, voire jamais, évalués de manière indépendante. Ces institutions notent que la plupart de ces laboratoires répugneraient à utiliser la bibliométrie comme critère d'évaluation, contrairement aux organismes anglo-saxons. Or le syndicat SNCS-FSU s'oppose à la généralisation de la bibliométrie. En 2005, le syndicat de chercheurs SNCS-FSU demande plus de postes statutaires (fonctionnaires) au sein de l'institution et refuse la généralisation de l'évaluation des individus, à laquelle il préfère l'évaluation des recherches — mais pas de façon bibliométrique.

La bibliométrie est une mesure simplement quantitative de la productivité en termes de publications scientifiques. Elle est souvent difficile à mettre en œuvre, car un usage inconsidéré peut mettre sur le même plan des publications peu importantes scientifiquement, et d'autres beaucoup plus importantes. Elle ne prend pas en compte les dimensions officiellement mises en avant par la commission européenne, le ministère français de la recherche et la direction du CNRS elle-même, à savoir la dissémination, la formation, et la communication de leur savoir par les chercheurs, qui sont plus difficilement quantifiables. Le débat porte donc en fait principalement sur le degré de bibliométrie académique utilisé.

La loi sur la recherche a été débattue au parlement le 7 mars 2006. Elle semble loin de répondre aux demandes des chercheurs du CNRS et des autres organismes de recherche publique en particulier ceux du collectif "Sauvons la Recherche".

Notes et références

Page générée en 0.193 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise